L'ECONOMIE
Jeudi 2 février 2017
Plan massif de réduction des effectifs chez EDF |
Employé d’EDF à l’EPR de Flamanville, le 16 novembre 2016. CHARLY TRIBALLEAU / AFP
|
EDF va amplifier et prolonger d’un an son plan de réduction d’effectifsannoncé l’an dernier, pour atteindre en 2019 un objectif cible représentant entre 5 200 et 7 000 suppressions de postes en quatre ans, selon des chiffres qui doivent être présentés jeudi en comité central d’entreprise. L’électricien prévoit désormais que ses effectifs en France se situeront à la fin de 2019 dans une fourchette comprise entre 60 200 et 62 050 salariés, contre 67 200 à la fin de 2015, selon plusieurs sources syndicales. Soit une baisse d’effectifs de 7,7 % à 10,4 % en quatre ans, contre 5 % en trois ans initialement prévu. Interrogé, EDF s’est refusé à tout commentaire.
Une intensification qui inquiète les syndicats, alors que l’entreprise a de gros chantiers devant elle (maintenance lourde des centrales nucléaires françaises et construction de deux réacteurs EPR à Hinkley Point, en Angleterre). D’autant que ces chiffres posent question, souligne une source syndicale, qui se demande s’ils incluent ou non par exemple la fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Après avoir recruté pendant plusieurs années pour renouveler ses compétences, l’électricien avait inversé la vapeur l’an dernier : en janvier 2016, il annonçait une baisse de ses effectifs de 5 %, « sans aucun licenciement », sur trois ans (2016-2018), soit environ 3 500 postes en moins. Rien qu’en 2016, environ 2 000 postes ont déjà été supprimés, a souligné FO la semaine dernière, en chiffrant à 7 000 les suppressions programmées sur quatre ans. « Nous avions des craintes pour la suite, mais pas à ce point-là », avait expliqué à l’AFP son représentant Serge Gianorsi. « On est parti dans la durée pour une baisse assez profonde », observe Vincent Rodet (CFDT). « C’est la traduction du levier masse salariale qu’on craignait » de voir mis en œuvre, après l’annonce par EDF qu’il revoyait à la hausse son plan d’économies, selon lui. En janvier 2016, l’électricien avait assorti les réductions d’effectifs d’un plan d’économies de 700 millions d’euros sur trois ans. En avril, c’est finalement d’un milliard d’euros jusqu’en 2019 qu’il s’est engagé à réduire ses charges opérationnelles. Un effort qui intervient alors que l’Etat, son actionnaire à près de 85 %, va renflouer à hauteur de trois milliards d’euros le groupe endetté.
|
Excellentes performances de Facebook. Le réseau social américain a terminé l’année 2016 sur des résultats meilleurs que prévu, la publicité mobile continuant de soutenir sa croissance tandis que son nombre d’utilisateurs a encore progressé. Le réseau social revendiquait 1,86 milliard d’utilisateurs à la fin décembre, contre 1,79 milliard trois mois plus tôt. La part de ceux d’entre eux qui interagissent de manière quotidienne avec le service est stable à 66 %. Le bénéfice net du groupe a parallèlement plus que doublé à 3,6 milliards de dollars au quatrième trimestre, et presque triplé à 10,2 milliards sur l’ensemble de l’année.
Une centaine d’entreprises opposées à une taxe aux frontières des Etats-Unis. Plusieurs entreprises américaines et internationales, pour la plupart de la distribution comme Wal-Mart et LVMH, ont critiqué mercredi le projet d’une taxe aux frontières envisagé par le Congrès dans le cadre de la réforme fiscale en préparation. Cette proposition « va affecter de façon importante les consommateurs américains et les plus gros employeurs (du pays) en augmentant de 20 % le coût des produits du quotidien », fustige, dans un communiqué, Americans Affordable Products.
La Fed maintient ses taux inchangés. La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu les taux d’intérêt inchangés mercredi continuant de promettre des hausses graduelles, mais son portrait un peu plus rose de l’économie signale qu’elle pourrait bientôt resserrer la vis monétaire. Le taux interbancaire au jour le jour reste dans la fourchette de 0,50 % à 0,75 %, selon le communiqué du Comité monétaire (FOMC) qui se garde de mentionner l’incertitude sur les changements économiques que veut entreprendre l’administration Trump. Janet Yellen, la présidente de la Fed, en dira peut-être plus sur l’état d’esprit du comité monétaire lors de son témoignage traditionnel sur l’état de l’économie devant le Congrès le 14 février.
Fin de la récession russe ? Le produit intérieur brut de la Russie s’est contracté de 0,2 % sur un an en 2016, un résultat supérieur aux prévisions des autorités et des analystes, a précisé mercredi l’agence des statistiques Rosstat. Après une chute de 3,7 % du PIB en 2015 à cause du plongeon des prix du pétrole et des sanctions liées à la crise ukrainienne, l’économie russe montre des signes de retour à une « bonne dynamique », avait estimé en décembre le président Vladimir Poutine.
Le « Penelopegate » fait les affaires du Canard enchaîné. Le palmipède, qui est un journal uniquement papier, s’arrachait en kiosque mercredi grâce à ses révélations sur l’affaire Fillon, une prouesse à l’heure de l’info gratuite sur Internet. L’hebdomadaire satirique avait prévu un boom des ventes : il avait fourni 391 000 exemplaires aux marchands de journaux de France continentale, presque 100 000 de plus que ses ventes moyennes en kiosque en 2015 (300 000), auxquels s’ajoutent les 74 000 livrés aux abonnés. Pari gagné, puisque de nombreux kiosques étaient en rupture de stock dès la mi-journée.
|
Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
|
Dans la presse étrangère |
Comment lutter contre la crise démographique russe |
Des mères portant leurs nouveau-nés dans une maternité de Vladikavkaz, dans le sud de la Russie, le 19 août 2016. KAZBEK BASAYEV/AFP
|
En dix ans, 7,8 millions de familles ont bénéficié d’un « capital maternité » en Russie, selon le premier ministre Dmitri Medvedev, cité par le Moscow Times. Mis en place pour lutter contre la crise démographique, ce programme soutient la natalité grâce à une subvention versée à partir de la naissance du deuxième enfant. Celle-ci atteint près de 7 000 euros en 2016. Les parents peuvent s’en servir pour rembourser un prêt, construire ou rénover une habitation, payer la crèche, les frais d’université ou certains services médicaux. Le nombre d’enfants par femme est passé de 1,42 en 2007 à 1,77 en 2015, contre 1,58 en Europe.
Mais cette aide n’a pas suffi à relancer la démographie : en effet, le nombre de femmes en âge de procréer diminue et le ministère de la santé prévoit une hausse du taux de mortalité en 2020. D’après une étude de la High School of Economics de Moscou, ce « capital maternité » incite effectivement les parents à donner naissance à un deuxième enfant, mais pas à modifier leur préférence pour des familles réduites. Seul un soutien ciblé pourrait changer la donne, selon l’étude. La crise économique a notamment forcé les autorités régionales à réduire leurs dépenses sociales. Dmitri Medvedev prévoit tout de même de supprimer le « capital maternité » en 2018. Il souhaite créer de nouveaux mécanismes de soutien à la natalité, tels qu’une exemption de taxe de propriété pour les familles nombreuses.
|
|
| ||
Etudes & documents |
Vivre dans des conditions socio-économiques défavorables fait perdre deux années de vie. En passant en revue 48 études effectuées aux Etats-Unis, en Australie et dans plusieurs pays européens, des chercheurs ont découvert que de mauvaises conditions socio-économiques – comme le fait d’avoir un travail peu qualifié ou un faible niveau d’éducation – pouvaient réduire l’espérance de vie moyenne d’une personne de 2,1 années. Leurs travaux sont publiés dans la revue médicale britannique The Lancet. Le tabagisme est, pour sa part, associé à une perte d’espérance de vie de 4,8 ans, le diabète de 3,9 ans et la sédentarité de 2,4 ans. Les chercheurs soulignent que les conditions socio-économiques peuvent être modifiées par des politiques locales, nationales ou internationales et que l’impact de ces changements sur l’espérance de vie peut être plus important que des aides à l’arrêt du tabac ou des conseils diététiques.
Etat des lieux numérique de la France. La France dispose d’atouts et d’un potentiel important pour développer son économie numérique mais doit redoubler d’efforts si elle souhaite y arriver, estime un rapport publié mardi par Google et le cabinet de conseil Roland Berger. De ce panorama ressort une impression mitigée : les Français sont grands consommateurs de numérique, mais la transformation numérique de l’économie est en retard en raison d’infrastructures de très haut débit insuffisantes et souffre d’un manque de formations adaptées dans l’aspect non technique (marketing, commercial) du numérique.
Qu’il s’agisse de commerce en ligne, de vidéo à la demande, de musique en ligne ou de plates-formes de services comme Blablacar ou Airbnb, les Français sont systématiquement parmi les plus gros consommateurs, même si la part de Français ne s’étant jamais connectés à Internet (11 %) est plus élevée qu’ailleurs. Problème : cette appétence ne profite pas nécessairement à des entreprises françaises. « On a un déficit du “clic” en termes de balance commerciale, on a fait émerger des acteurs nationaux, mais ils ont pour l’heure du mal à s’exporter », observe un expert. Conséquence, la valorisation des entreprises françaises de technologie progresse difficilement. |
À lire sur Le Monde.fr |
|
Uber : des mesures pour sortir de la crise
Face au conflit qui oppose les chauffeurs de VTC aux plates-formes, le médiateur a présenté ses préconisations. Il demande à Uber un geste financier.
Lire la suite
Source Le Monde.fr
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire