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dimanche 5 février 2017

Jean-Luc Mélenchon se dédouble pour parler du futur et défier Marine Le Pen


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Jean-Luc Mélenchon se dédouble pour parler du futur et défier Marine Le Pen



Le candidat de la France insoumise a fait deux meetings en simultané, l'un à Lyon, et l'autre, en hologramme, à Aubervilliers.

 05/02/2017 07:56 CET | Actualisé il y a 7 heures

Gregory RozieresJournaliste sciences et technologies, responsable de la rubrique C'est Demain


AFP
Jean-Luc Mélenchon se dédouble pour parler du futur et faire de l'ombre à Marine Le Pen
POLITIQUE - Ce week-end, la campagne présidentielle est lyonnaise. Les 4 et 5 février, Marine Le Pen a lancé sa campagne dans la capitale des Gones. Mais elle n'était pas toute seule, loin de là. Samedi, Emmanuel Macron était lui aussi en meeting à Lyon pour un meeting avec "des annonces importantes". Dimanche, c'est cette fois Jean-Luc Mélenchonqui était sur place, pour un meeting autour des "nouvelles frontières de l'humanité".
Mais le candidat, ou plutôt son hologramme, était également en meeting à Aubervilliers, près de Paris, en simultané, devant des milliers de personnes. Comment ça marche? "En réalité, c'est un peu comme quand vous êtes dans votre voiture et que votre paquet de cigarettes, sur le tableau de bord, est reflété dans le pare-brise et donne l'impression de flotter", précise Sébastien Mizermont, directeur de création d'Adrénaline Studio, le prestataire qui a travaillé avec l'équipe du candidat.
Jean-Luc Mélenchon était filmé à Lyon grâce à une caméra. L'image a ensuite été projetée sur un écran, sur le sol, devant la scène parisienne. Mais invisible pour le grand public. Ensuite, c'est tout simple (ou presque). Un film transparent, très fin, est tendu au-dessus, avec une inclinaison de 45°. L'image se reflète sur celui-ci et donne l'impression au spectateur que la personne se tient vraiment debout, à quelques mètres de distance.

Le candidat high-tech
Interrogé par BFMTV, le candidat l'a concédé, il y a "évidemment un aspect de communication". Mais, comme souvent en politique, il y a plusieurs niveaux de lecture pour cette performance technologique. Jean-Luc Mélenchon avait d'ailleurs déjà fait le coup avecsa salade de quinoa, un "coup au but parfait".
D'abord, il y a le message d'un candidat connecté, high-tech. Les organisateurs affirment que si d'autres meetings en hologramme ont déjà eu lieu ailleurs, ils étaient enregistrés en studio. "Ce sera une première mondiale", affirmait le 12 janvier le candidat, qui a mûri cette idée pendant des années.
Un moyen de rappeler que "Jean-Luc Mélenchon a toujours été à la pointe sur les questions technologiques, il a été l'un des premiers hommes politiques à avoir une page sur le Minitel, à utiliser un blog, est innovant avec sa chaîne YouTube", affirme Bastien Lachaud, responsable des événements de la campagne du candidat.
Un message politique en direction du futur
Il y a aussi un symbole politique, affirme le candidat. Et celui-ci vise directement son adversaire du FN. "Le symbole, c'est que quoi que dise madame Le Pen, tout le monde peut circuler même sans y être". Lors de l'annonce de ce meeting holographique, il avait également critiqué la proposition de la candidate frontiste visant à mettre fin à la gratuité de l'éducation pour les enfants étrangers.
Mais au-delà de Marine Le Pen, ce dimanche, c'est surtout Emmanuel Macron qui a été pris pour cible. Appelant dès ses premiers mots à résister au "champignons hallucinogènes qui poussent dans la jungle politique et la bulle médiatique", le candidat de La France Insoumise a critiqué ces candidats qui "ne laissent derrière eux aucun outil pour pouvoir discuter".
"Où sont leurs programmes?", a-t-il interrogé devant une salle bondée à Lyon, réunissant selon son équipe environ 12.000 personnes, dont certaines restées dehors malgré la pluie. Puis, s'attaquant directement au candidat d'En Marche! et ancien ministre de l'Economie, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'Emmanuel Macron avait "pourri la vie de milliers de gens avec sa participation à la loi El Khomri". Il a regretté la proposition de ce dernier d'ouvrir les bibliothèques le dimanche: "C'est juste pour aller faire bosser les gens le dimanche, parce que les bibliothèques, il y a des bibliothécaires dedans!".
Et, un peu plus tard, en dénonçant l'"ubérisation" de la société lors d'un long développement sur "le continent du numérique", le député européen a estimé que "ce n'est un idéal que pour les jeunes gens pétaradants du type de notre jeune banquier".
Poussant l'ironie, il a encore moqué le chèque culture de 500 euros que Macron veut offrir à chaque jeune de 18 ans. "Je ne sais pas à combien ils se sont mis pour trouver ça. A mon tour de ricaner. Quand eux nous disent +il faut produire avant de distribuer+ (je leur réponds), avant de distribuer des chèques pour consommer de la culture, il faut d'abord la conduire", a-t-il lâché.
Quant au candidat des socialistes, investi dimanche, Benoît Hamon, jamais nommé, il a été la cible d'une remarque ironique en fin de meeting: "Je suis un homme heureux parce que l'espace des idées pour lesquels nous nous sommes battus ces dernières années se répand". "Que ça fait chaud au coeur d'entendre parler de planification écologique ailleurs que dans nos rangs !", a-t-il ajouté.
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