Fillon s’excuse et repart au galop

LU dans le DL  du  mardi 7 février 2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

Fillon s’excuse et repart au galop

Pourquoi parler de « chasse à l’homme », alors que quelques explications claires suffiraient à briser la polémique ?
 François Fillon, contre son caractère, a d’abord choisi de se défendre dans le registre de l’émotion. « Misogynie », « boule puante »...
 Partout, il va proclamer un aveu superflu : « J’aime ma femme ». Personne ne doute, non plus, qu’il aime ses enfants. On voudrait se convaincre, en revanche, que personne dans la famille n’a bénéficié d’un emploi fictif offert par le patriarche. Marie, la fille aînée, l’aurait « beaucoup aidé » dans la rédaction de son livre en 2006. 

Ce qui ne justifie pas, a priori, un salaire d’attachée parlementaire. Titre du bouquin : “La France peut supporter la vérité”. Et l’auteur, il peut ? 
Charles, le fils aîné, a travaillé d’arrache-pied en 2007… pour « documenter » la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Là encore, l’assistance fournie à son sénateur de papa ne saute pas aux yeux. 
Quant à Penelope, elle laisse une impression douloureuse. La discrète épouse a l’air de découvrir les activités qui lui valurent de si généreuses rémunérations. 
Voilà l’histoire soumise à l’autorité judiciaire. 
attendant, l’opinion gronde.
 Hier, le Sarthois a enfin changé de stratégie. Il admet avoir commis « une erreur » et s’en excuse. Mais quoi, les pratiques qu’on lui reproche sont « légales » ! 
Simplement, les Français n’acceptent plus aujourd’hui ce qu’ils toléraient naguère. Son « erreur », en somme, fut de l’avoir compris trop tard.
 Une fois élu à l’Élysée, il promet de moraliser tout ça. Sinon, pugnacité retrouvée, M. Fillon se pose auprès de son camp en seul candidat crédible. 
Que le parti oublie vite « le plan B comme Berezina ! ». Pour l’Austerlitz électoral, avec lui, on demande quand même à voir.