Affaire Fillon, ne cherchez pas la femme

Lu dans le DL du dimanche 5 février 2017


LE BILLET PAR GEORGES BOURQUARD

                   Affaire Fillon, ne cherchez pas la femme

 Ce week-end, Lyon est la capitale de l’échalote. De la course à l’échalote présidentielle. Macron, Le Pen, Mélenchon, tous engagés dans le marathon élyséen, ont posé leur baluchon entre Rhône et Saône pour lancer leur campagne. Ce tir groupé dans la capitale des Gaules est le fruit du hasard. Mais peut-être aussi le signe que la France ne se résume plus à Paris.
 Pourvu que ce soit encore vrai après l’élection.
 Passé ce bouillonnement lyonnais, le cas Fillon va reprendre le dessus dare dare.
 Cette affaire semble tout droit sortie d’un roman de Mauriac ou de Balzac. Avec son lot de secrets de famille pas très reluisants mais soigneusement dissimulés derrière la respectabilité de la bonne bourgeoisie de province. 
Le héros François Fillon a changé de visage en une journée: derrière l’apparence rassurante du notable bien né se cachait un Rastignac aux dents si longues que toute la famille s’en trouve balafrée. La mine de Penelope témoigne déjà de ces meurtrissures. Le regard dans le vide, le teint blafard, l’épouse du champion de la droite laisse l’image d’un fétu de paille emporté par une tourmente d’une rare violence. Comme si elle découvrait en même temps que les Français les petits arrangements pas très catholiques de son candidat de mari. 
C’est qu’en politique, si le pire n’est pas certain, il n’est jamais décevant. Un personnage de Balzac, flic de son état, affirmait que derrière toute affaire il fallait chercher la femme. Pas si sûr cette fois-ci. Et si le Penelopegate était tout bêtement le Fillongate.