Fin de « Sangaris », violences persistantes en Centrafrique |
Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, au côté du président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra, en visite au camp militaire de Mpoko, à Bangui, le 31 octobre. AFP
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Le ministre français de la défense a officiellement proclamé lundi à Bangui la fin de trois années d’opération militaire française en Centrafrique. « La page de l’opération “Sangaris” est tournée en République centrafricaine », a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d’une cérémonie au camp militaire Mpoko. M. Le Drian était arrivé à Bangui la veille, au moment où des affrontements entre milices terrorisaient de nouveau le quartier musulman du PK5, faisant une dizaine de morts. En fin de semaine, d’autres violences meurtrières avaient eu lieu dans le centre du pays. Dans ce contexte tendu, M. Le Drian a assuré aux responsables centrafricains que les relations militaires entre les deux pays allaient néanmoins se poursuivre. « L’armée française sera certes moins visible, mais elle sera présente, active et vigilante », a-t-il affirmé lors d’un discours à l’Assemblée nationale de Bangui, devant des députés inquiets de la violence persistante dans leur pays de 4,5 millions d’habitants, où tout est à reconstruire. « Nous conserverons une capacité d’intervention grâce aux unités de l’opération “Barkhane” (dont l’état-major se trouve au Tchad voisin) ou aux autres forces positionnées en Afrique », a-t-il avancé. Environ 350 militaires français, équipés de drones d’observation, resteront présents en Centrafrique, dont une centaine au sein de la force de l’ONU, la Minusca, notamment au niveau de l’état-major.
La France avait mobilisé plus de 2 000 soldats au plus fort des tensions. La fin de « Sangaris » redonne un peu d’air à l’armée française, qui est engagée sur deux autres théâtres d’opération, dans la bande sahélo-saharienne (4 000 hommes) et au Moyen-Orient (4 000 hommes), et fortement mise à contribution sur le territoire national depuis les attentats de 2015 (7 000 hommes en moyenne). La France avait lancé « Sangaris » au début de décembre 2013, alors que son ancienne colonie était le théâtre de massacres sans précédent après le renversement du président François Bozizé. « “Sangaris” se retire beaucoup trop tôt. Nos forces de sécurité ne sont pas en mesure de prendre le relais. Les forces onusiennes sont de plus en plus débordées dans leur rôle de pompiers », a regretté le député centrafricain Anicet Georges Dologuélé, ancien candidat à l’élection présidentielle.
Source Le Monde.fr
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