- Après vingt-neuf mois de vacance au sommet de l’Etat, le Liban a enfin rompu avec la politique du vide – et peut-être du pire. Lundi, l’ancien général chrétien Michel Aoun, soutenu par la milice chiite du Hezbollah, est devenu le nouveau président du pays du Cèdre. Il aura fallu quarante-six séances électorales pour que les députés parviennent à s’accorder sur un nom. The Wall Street Journal
- A 81 ans, le fondateur du Courant patriotique libre a été désigné au second tour de scrutin, avec 83 voix sur 127, un choix qui met fin à une longue période d’incertitude ouverte à la fin du mandat de Michel Sleiman, le 25 mai 2014.L’Orient-Le Jour, Voice of America
- Le nom du premier ministre, lui, sera connu jeudi. Selon toute vraisemblance, le poste devrait échoir au sunnite Saad Hariri, 46 ans, qui l’a déjà occupé de 2009 à 2011. Au Liban, la tradition, fondée sur un système établi en 1943, veut que la présidence de la République revienne à un chrétien maronite, celle du gouvernement à un sunnite et celle du Parlement à un chiite. D’où un écheveau particulièrement complexe.
- Dans son discours d’investiture, Michel Aoun, ancien commandant des Forces armées libanaises pendant la guerre civile (1975-1990), s’est engagé à combattre le terrorisme et à empêcher les « feux » qui consument la région de se propager. Une référence implicite au conflit syrien. Middle East Eye
- A cet égard, il a affirmé que, quelle que soit la solution apportée à la guerre qui fait rage depuis 2011 chez son voisin, elle devrait garantir le retour des réfugiés installés sur le sol libanais, dont les autorités estiment le nombre à 1,5 million. Les camps syriens au Liban ne doivent pas se muer en repaires de militants, a-t-il ajouté.
- Avec l’arrivée de Michel Aoun au palais de Baabda, le Hezbollah, courroie de transmission de l’Iran au Liban et appui fidèle du régime syrien de Bachar Al-Assad, consolide un peu plus son influence dans le pays. Au risque de placer celui-ci en porte-à-faux avec l’Occident et ses alliés arabes, qui ont pris fait et cause pour les opposants au maître de Damas. The Washington Post
- Ce déblocage politique tant espéré va-t-il pour autant mettre un terme à la défiance qui prévaut entre partis ? La BBC n’y croit guère, estimant que le futur gouvernement ne sera qu’un « mariage de circonstance » dont la solidité va être rapidement mise à l’épreuve.
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