1 avril 2016
Publications
La Raison n°610 est parue
Extrait de l'éditoriale de Jean-Sébastien PIERRE, président de la FNLP
Liberté, liberté chérie, combats avec tes défenseurs
La Chambre des députés a, comme on le sait, prolongé l’état d’urgence et voté son insertion dans la Constitution. 103 voix pour, 26 contre et 7 abstentions, mandats compris, sur 577 députés au total. Cela fait 136 votes, soit 23,6 % de l’Hémicycle et par conséquent 76,4 % qui jugent sans intérêt de s’exprimer sur un projet de loi constitutionnelle qui réduit les libertés démocratiques, introduit l’arbitraire de l’État et le climat de guerre dans une Constitution qui, déjà, donne des pouvoirs exorbitants à l’Exécutif et au Président. Indifférence, mépris des citoyens, unanimisme vis-à-vis d’un état de guerre qui camoufle son nom, honte. Honte à eux et bien entendu à ceux qui, au sommet de l’État, ont élaboré ce texte et ces mesures.
Nos lecteurs ne seront donc pas surpris de voir notre dossier du mois consacré à cette question brûlante. Il s’ouvre par une référence à Benjamin Franklin souvent citée, dans laquelle ce Président historique exhortait le peuple à ne pas sacrifier sa liberté sur l’autel de la sécurité. Dans les circonstances présentes, le peuple est bien loin. Quel souci du peuple ont nos dirigeants ? Quel souci du peuple ont les Parlementaires ? Lorsque des citoyens désireux de manifester sont assignés à résidence, gardés à vue, perquisitionnés, lorsque des rassemblements sont interdits, où est la sécurité ?
« Nous ne céderons pas », disait l’appel signé en commun avec la Ligue des Droits de l’Homme et 114 organisations. Le peuple ne cède pas. Le 26 janvier, les travailleurs de la Fonction publique et une partie de ceux du secteur privé ont fait grève, revendiqué, manifesté, défilé dans les rues de Paris et des grandes villes de province, à l’appel de leurs syndicats. La menace criminelle, institutionnalisée en état de guerre bien près d’avouer son nom, ne les a pas fait céder sur le maintien de leurs garanties, de leurs statuts, de leurs conditions de vie. Le 30 janvier, des milliers de citoyens ont manifesté, défilé et se sont exprimés directement contre l’état d’urgence, pour les libertés publiques et démocratiques. (...)
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