L'Idée Libre n°312 mars 2016 bientôt disponible

Présentation du dossier "Ô Canada..." par Philippe Besson

Ô Canada est l'hymne national du Canada, même si God Save the Queen, son prédécesseur, reste «hymne royal». Devenu de facto hymne en 1939 lors de la visite du roi George VI à Ottawa, adopté de manière officielle par un acte du Parlement en date du 1er juillet 1980. Le poème a été originellement créé pour la fête de Saint-Jean-Baptiste en 1880.
En 2002, lors de sa visite au Canada, Karol Wojtyla - «Jean Paul II» - a chanté les vers «Car ton bras sait porter l'épée, Il sait porter la croix !» pour rappeler les origines chrétiennes du pays et de l'hymne.
En ces quelques lignes, nous avons toute la complexité d’un Etat fédéral canadien, bi national et bilingue, monarchie institutionnellement liée à la Couronne britannique, dotée d’un gouverneur général à Ottawa, comme le rappelle notre camarade Michel Eliard.
Son histoire est, à la fois, imprégnée d’un cléricalisme envahissant et des longs et pénibles efforts, engagés depuis près de deux siècles, pour la plus absolue liberté de conscience, la stricte séparation des Églises et de l’Etat, la démocratie pleine entière par la République fraternelle des nations et peuples de tout le Canada.
Loin des clichés réducteurs, voire condescendants, c’est avec respect et affection que nous rappelons ces fortes paroles de notre ami Daniel Baril, alors président du Mouvement Laïque Québécois, au Congrès national de la Libre Pensée en 2001 à Givors : «Dans notre esprit, une Europe laïque ne ferait que renforcer la lutte pour la laïcité de l’État au Québec et au Canada. Mais avec une Europe vaticane, nous pourrons dire “ À Dieu ! ” à une Amérique laïque, surtout avec la bigoterie d’État de notre voisin du Sud !
Je me réjouis donc de constater que la laïcité a toujours ses ardents défenseurs regroupés au sein de la Libre Pensée et nous souhaitons plus que jamais que vous gardiez le phare bien haut. Nous comptons sur vous.»
A la lecture de ces pages de l’Idée Libre, nul ne pourra douter désormais que, de l’autre coté de l’Atlantique, plusieurs phares éclairent la vie des Hommes.