ECONOMIE
Le doublement du salaire du patron de PSA scandalise |
Carlos Tavares, le patron de PSA, ici à la Shanghai International Automobile Industry Exhibition de Shanghaï, en Chine, le 20 avril 2015. JOHANNES EISELE / AFP
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La rémunération presque doublée en 2015 du patron de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares, a provoqué des remous mardi. Le président du directoire du premier groupe automobile français a reçu un salaire de 5,24 millions d’euros en 2015, selon le document de référence de l’entreprise publié vendredi. En 2014, sa rémunération s’était établie à 2,75 millions d’euros. Cette forte progression est principalement due à l’accroissement de la « part variable » du salaire basée sur l’évolution des résultats. Or, PSA a connu une excellente année 2015. La société a réalisé l’année dernière un bénéfice, pour la première fois depuis 2010, de 1,2 milliard d’euros. Un net contraste avec la situation de quasi-faillite que M. Tavares, transfuge de Renault, avait trouvée au début de 2014 quand il avait pris la tête de PSA. Il avait lancé un plan qui était notamment passé par des efforts demandés aux salariés. A court terme, PSA n’avait dû son salut qu’à l’intervention de l’Etat français et du chinois Dongfeng, tous deux entrés au capital à hauteur de 14 %.
Or, les représentants de l’Etat au conseil d’administration avaient voté contre la hausse de la rémunération de M. Tavares, a fait savoir mardi le ministre des finances, Michel Sapin, la qualifiant de « dommageable ». « Si nous étions dans une entreprise où l’Etat a 30 %, ou 40 %, ou 50 % [de participation], ça aurait bloqué. » Mercredi, dans Le Parisien, Emmanuel Macron estime que M. Tavares « a tort de faire abstraction de la sensibilité des Français » sur le sujet. Les syndicats de PSA ont réclamé que les salariés soient davantage associés aux résultats. Jean-Pierre Mercier (CGT) s’est dit « révolté et écœuré ». « C’est le même PDG qui nous tient le même discours depuis des années, à savoir qu’il va falloir encore se serrer la ceinture, encore bloquer nos salaires, encore supprimer des emplois, des primes », a-t-il ajouté. Le patronat est venu à la rescousse de M. Tavares.« Il faut féliciter Carlos Tavares du redressement exceptionnel qu’il a fait de PSA, a déclaré Pierre Gattaz, patron du Medef. Quand il y a de la réussite, ça ne me choque pas qu’on récompense la réussite. » Mais chacun, y compris les salariés qui ont œuvré au redressement pendant des années, devrait recueillir les fruits de la croissance ; ce que le patronat ne comprend que pour lui-même, n’hésitant d’ailleurs pas, souvent, à bien se rémunérer, même quand les résultats ne sont pas là. La rémunération des patrons français constitue un sujet de polémique récurrent. Le gouvernement, après avoir plafonné en 2012 la compensation des dirigeants d’entreprises publiques à 450 000 euros par an, s’est déjà prononcé ces dernières années contre les rémunérations jugées excessives des patrons de plusieurs grands groupes dont l’Etat est actionnaire. Le prédécesseur de M. Tavares chez PSA, Philippe Varin, avait dû renoncer en 2013 à une retraite chapeau de 21 millions d’euros après une avalanche de critiques.
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La Chine ralentit. La Banque asiatique de développement (BAD) a abaissé mercredi ses prévisions de croissance pour la Chine en 2016, s’inquiétant de l’essoufflement persistant des investissements dans le pays et de ses colossales surcapacités de production industrielle. D’après les nouvelles projections du BAD, la Chine devrait voir son produit intérieur brut (PIB) croître de 6,5 % cette année, soit en deçà de 6,7 % précédemment attendus. Pour 2017, la croissance attendue est de 6,3 %. Une prévision se situant dans le bas de la fourchette visée par Pékin, qui table sur une croissance entre 6,5 % et 7 %, après 6,9 % en 2015.
Chute au Japon. La production industrielle au Japon a chuté de 6,2 % en février sur un mois, après un gain de 3,7 % en janvier, la plus forte baisse depuis la catastrophe de mars 2011 (séisme, tsunami et accident nucléaire), a annoncé mercredi le ministère de l’industrie (METI).
Investisseurs inquiets. Les investisseurs étrangers jugent que la France est relativement attractive, mais ils sont plus inquiets sur la question de la sécurité depuis les attentats du 13 novembre, selon une enquête du Comité national des conseillers du commerce extérieur.
La Slovénie doit réformer. Le Fonds monétaire international a pressé mardi la Slovénie, pays entré dans l’Union européenne en 2004 et passé tout près d’un plan de sauvetage européen en 2013, d’accélérer ses privatisations et la mise en œuvre de son programme de réformes économiques.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
La crise de l’industrie sidérurgique britannique |
Usine sidérurgique de Tata Steel à Scunthorpe, dans le nord-est de l'Angleterre, le 17 octobre 2015. LINDSEY PARNABY / AFP
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Tata Steel Ltd., partie du plus grand conglomérat de l’Inde, a déclaré que l’effondrement des prix mondiaux l’oblige à envisager de vendre son activité au Royaume-Uni, une décision qui risque d’accélérer la disparition de l’industrie sidérurgique de l’île, explique Bloomberg. Les actifs de Tata incluent les ateliers géants de Port Talbot, au Pays de Galles. Le risque de perdre des milliers d’emplois industriels dans une région économiquement défavorisée va mettre la pression sur le gouvernement de David Cameron. Le gouvernement n’exclurait pas même le contrôle temporaire par l’Etat avant qu’un acheteur soit trouvé, a déclaré à la BBC la ministre de l’industrie, Anna Soubry. Les hauts-fourneaux européens doivent lutter contre le flux d’acier à bas prix provenant de Chine, qui érode prix et profits. Tata tente de se défaire de ses unités non rentables et a déjà réduit ses effectifs en janvier de 1 050 personnes. Mais Tata Steel a enregistré des pertes au troisième trimestre de son exercice en cours. La surproduction mondiale et la hausse des exportations vers l’Europe vont continuer et encore détériorer la compétitivité de Tata à long terme. L’avenir de la sidérurgie outre-Manche s’annonce bien sombre.
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Etudes & documents |
Perspectives de croissance en Asie en 2016. La reprise modeste en Asie du Sud-Est et une croissance soutenue en Inde compenseront en partie la modération continue de la République populaire de Chine et ses retombées sur les économies voisines. Les perspectives de croissance sont en baisse avec les risques – notamment de hausse des taux aux Etats-Unis – accroissant la volatilité financière mondiale.
Relancer l’Europe de la défense. Il y a près de vingt-cinq ans, la France et l’Allemagne faisaient figure de précurseurs de l’Europe de la défense, en posant les fondements de ce qui était alors la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) dans le traité de Maastricht. Cette « Europe de la défense » est à l’arrêt. Que peuvent faire la France et l’Allemagne pour la relancer ? Faut‐il privilégier les initiatives politiques ou se cantonner à des actions plus pragmatiques visant notamment à accroître les capacités militaires de l’Union européenne ? Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS, formule des propositions concrètes.
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À lire sur Le Monde.fr |
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Les rémunérations défient la pesanteur dans le secteur de l’automobile
Avec une rémunération de 5,2 millions en 2015, le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, fait figure de poids moyen dans le secteur, loin des patrons de Ford ou de Fiat Chrysler Automobile.
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Le chômage retarde l’arrivée du premier enfant
Selon l’Institut national d’études démographiques, la baisse des naissances depuis 2010 peut être interprétée comme une conséquence de la crise.
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Sorces le Monde.fr - mercredi 30 mars 2016
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