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dimanche 2 août 2015

Cisjordanie: nouveaux affrontements après une journée meurtrière dans les Territoires palestiniens

Le Huffington Post

Cisjordanie: nouveaux affrontements après une journée meurtrière dans les Territoires palestiniens


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INTERNATIONAL - Des échauffourées entre Palestiniens et armée et colons israéliens ont secoué la Cisjordanie samedi 1er août. Au lendemain d'une journée meurtrière marquée par la mort de trois jeunes Palestiniens, dont un bébé brûlé vif dans l'incendie provoqué par des extrémistes juifs.
Le nouveau cycle de violences a été déclenché vendredi à l'aube, lorsque des hommes masqués ont lancé des cocktails Molotov par la fenêtre de la maison d'une maison, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Ali, 18 mois, est mort brûlé vif, et aujourd'hui, ses deux parents, Saad et Riham Dawabcheh, et son frère, Ahmed, quatre ans, se débattent entre la vie et la mort.
Les funérailles ont dégénéré
Vendredi, journée traditionnelle de mobilisation, les manifestations ont tourné aux cortèges funéraires en hommage au bébé devenu symbole de la violence des colons -responsables selon l'Autorité palestinienne de 11.000 attaques ces 10 dernières années. Ces défilés ont ensuite dégénéré en affrontements avec les forces israéliennes.

Un adolescent palestinien, touché par une balle de l'armée dans le camp de réfugiés de Jalazoune, qui borde Ramallah, a succombé dans la nuit. Samedi après-midi, des centaines de Palestiniens ont accompagné le corps de Laith Khaldi, 16 ans, jusqu'au cimetière. Sa mère, en larmes au milieu des femmes venues présenter leurs condoléances, a accusé les soldats d'avoir tué "encore un enfant", "de sang-froid".
Les funérailles ont dégénéré dans l'après-midi. Des dizaines de jeunes du camp de réfugiés de Jalazoun, en bordure de Ramallah, ont jeté des pierres sur des soldats qui répliquaient à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes et de tirs de balles de caoutchouc.
cisjordanie
Le corps de Laith Khaldi à Ramallah le 1er août 2015
Vendredi, un autre adolescent a été tué par l'armée israélienne, cette fois à Gaza, l'armée expliquant qu'il s'était approché trop près du mur séparant Israël de l'enclave palestinienne.
Et samedi, colons et Palestiniens s'affrontaient dans un village du nord de la Cisjordanie. Ailleurs en Cisjordanie occupée, des heurts ont éclaté dans différentes zones. Le calme était cependant revenu à Jérusalem, écrasée sous un soleil de plomb, après une nuit émaillée de heurts qui ont fait une dizaine de blessés palestiniens.
Si l'émotion a été aussi vive parmi les Israéliens, c'est parce que cette journée de violences a succédé à un autre événement sanglant: jeudi soir, un orthodoxe juif a blessé à coups de couteau six personnes, dont une adolescente, lors de la Gay pride à Jérusalem. L'homme venait de purger 10 années de prison pour une attaque similaire qui avait fait trois blessés lors de la Gay pride en 2005.
jerusalem gay pride
L'attaque contre la famille Dawabcheh, menée par des "terroristes juifs", selon les mots d'une rare dureté de la part des autorités israéliennes, est la dernière d'une longue liste de représailles menées par l'extrême droite israélienne et les colons. A chaque mesure qu'ils jugent mauvaise, ils s'en prennent à des Palestiniens, des Arabes israéliens, des lieux de culte chrétiens et musulmans et parfois même à l'armée israélienne dans les Territoires occupés.
Mercredi, Israël détruisait deux maisons en construction dans la colonie de Bet-El, près de Ramallah. Deux jours plus tard, la maison des Dawabcheh était attaquée et les assaillants recouvraient les murs d'une étoile de David et de slogans évoquant la "vengeance" et le "prix à payer", le label utilisé par ces activistes.
La plupart de ces attaques sont restées impunies et c'est là la raison pour laquelle elles se poursuivent, assurent, unanimes, militants des droits de l'Homme, Palestiniens et communauté internationale. Mais vendredi, face à la consternation devant les images du petit corps emmailloté dans un drapeau palestinien, les dirigeants israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu en tête, ont tous dénoncé un acte "terroriste".
bebe palestinien
Benjamin Netanyahu ainsi que le président Reuven Rivlin ont, fait exceptionnel, rendu visite à Riham et Ahmed Dawabcheh. Le Premier ministre a même appelé le président palestinien Mahmoud Abbas pour lui assurer que justice serait faite.
"Je doute, a répondu Mahmoud Abbas, qu'Israël mette en œuvre une véritable justice", et c'est pour cela que les Palestiniens doivent remettre samedi un dossier à la Cour pénale internationale (CPI) contenant les éléments sur ce nouveau "crime de guerre" d'Israël, selon eux.
Un rassemblement est prévu samedi soir à Tel-Aviv sous le mot d'ordre "Stop à la haine". "Il faut que nous disions haut et fort que les incitations à la haine de l'extrême droite tue", assurent les organisateurs sur leur page Facebook.
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