Venezuela-Colombie : une frontière sous tension |
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Ces derniers jours, la querelle de voisinage entre le Venezuela et la Colombie s'est muée en une algarade diplomatique aux conséquences imprévisibles. Plutôt que de jouer la carte de l'apaisement, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a décrété la fermeture d'un deuxième secteur de la frontière avec la Colombie – au niveau de six communes de l'Etat de Tachira (ouest), rapporte la BBC –, arguant qu'il fallait "la nettoyer du paramilitarisme, de la criminalité, de la contrebande, des enlèvements et du trafic de drogue". Près de 3 000 soldats ont été mobilisés pour mener cette opération. Une décision abrupte qui fait suite à une embuscade perpétrée, selon Caracas, par des paramilitaires colombiens et dans laquelle trois militaires et un civil ont été blessés. Alors que plus d'un millier de Colombiens ont déjà été expulsés du Venezuela, la peur et la panique gagnent du terrain le long de la frontière, observe le Wall Street Journal. Afin de désamorcer cette crise – la plus aiguë depuis l'arrivée au pouvoir de Juan Manuel Santos en Colombie, en 2010, note El Pais – l'Organisation des Etats américains doit se rassembler ce lundi, avant une réunion de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), jeudi à Quito, la capitale de l'Equateur (El Mundo). Pour Mac Margolis, éditorialiste chezBloomberg, tout comme pour le Financial Times, il est clair que le Venezuela s'est trouvé un nouveau "bouc émissaire" pour tenter de pallier son impéritie et de redonner des couleurs à sa popularité, en berne du fait de la crise économique. Las, Bogota n'est pas responsable des maux qui affectent son voisin, et notamment d'une criminalité rampante, juge The Economist, dont le point de vue est partagé par l'écrivain vénézuélien Ibsen Martinez dans El Pais. El Tiempo voit surtout dans l'attitude belliqueuse de M. Maduro une stratégie de diversion avant les élections législatives de décembre, cruciales pour son avenir politique... |
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