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30 août 2015
CONGRES DE CREIL
Motion 6 (fusillés pour l’exemple)
Ils ont fusillé 639 soldats pour l’exemple.
Et maintenant, au Musée des Invalides,
ils les ont enterré sous la chape de plomb
d’une réécriture falsifiée de l’Histoire.
Mais leurs spectres continueront à hanter la République.
REHABILITATION COLLECTIVE DES FUSILLES POUR L’EXEMPLE !
Rappelons les faits historiques : Si c’est la Ligue des Droits de l’Homme, notamment, qui a porté, dès le début de la Première Guerre mondiale, le combat pour la Réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, c’est pour beaucoup du fait de Ferdinand Buisson, Président de la LDH et ancien Président de la Libre Pensée.
Une lecture détaillée de la presse de la Libre Pensée durant la Guerre et immédiatement après, montre que cette bataille a aussi préoccupé les associations de Libre Pensée dans le pays. Ce n’est donc pas une chose nouvelle pour notre association, même si c’est nous qui avons relancé, avec succès et un écho important, cette campagne depuis deux décennies.
La démonstration a été faite : il n’y a rien à attendre du pouvoir en place, qu’il soit de droite ou de gauche, pour obtenir la réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l’exemple. La Libre Pensée, cette année, a tiré le bilan du reniement du Président de la République qui avait pris l’engagement, avant d’être élu, de réhabiliter tous les Fusillés pour l’exemple.
Elle n’a pas accepté cette volteface : elle a poursuivi et élargi la mobilisation des citoyens, en considérant que ce sont eux qui sont la République et qu’il leur revient collectivement de réhabiliter les Fusillés pour l’exemple.
De ce point de vue, un bilan positif peut être tiré de l’activité menée cette année : 130 rassemblements, 9 000 citoyens réunis, combatifs, soucieux de voir aboutir ce combat. 31 Conseils généraux, 4 Conseils régionaux ont pris position et près de 2 000 conseils municipaux demandent la réhabilitation collective.
Les nombreuses commémorations officielles aux accents patriotiques, où il est de bon ton de déplorer la guerre, tout en reconstituant des scènes avec armes rutilantes et uniformes impeccables, n’ont pas réussi à faire oublier la violence, la cruauté, la boue, le sang et les poteaux d’exécution.
D’autre part, l’installation au Musée de l’Armée, à l’Hôtel des Invalides, de panneaux consacrés aux Fusillés aboutit à un résultat affligeant et décevant, en répandant « un nuage de fumée sur la réalité » (selon les propos du général Bach au colloque de Soissons).
Le terme « fusillés » s’applique à trois situations bien différentes que le Secrétariat d’Etat aux anciens combattants a eu le mérite de distinguer en établissant une catégorie « fusillés pour désobéissance militaire », autrement dit la catégorie « Fusillés pour l’exemple » dont la Libre Pensée demande la réhabilitation collective. Le Musée de l’Armée quant à lui maintient la confusion avec les deux autres situations (espionnage et droits communs) : confusion indispensable à la réaction politique militariste, vent debout contre la mesure de justice réparatrice des « Fusillés pour l’exemple » que nous demandons.
La Libre Pensée n’accepte pas « ce coup de frein porté à la recherche », comme l’a dit le Général Bach.
C’est pourquoi, loin des cérémonies consensuelles, elle a décidé de mener des recherches et de porter à la connaissance de tous, la responsabilité des hommes politiques et des militaires dans le déclenchement et la conduite de la Guerre, mais aussi la résistance et l’opposition conduites dans des circonstances très difficiles par des citoyens, des militants syndicalistes, des soldats, parfois aussi des Elus.
1914 – 1918 : Les colloques de la Libre Pensée sur la Guerre
Deux colloques ont déjà eu lieu : « les généraux assassins » à Soissons, « la résistance à la guerre » à Franchesse.
D’autres vont suivre :
D’une manière générale, il s’agit d’étudier le mouvement ouvrier dans la Guerre.
Cela est d’autant plus indiqué que les confédérations historiques du mouvement syndical, CGT et CGT-FO, ont désormais engagé un travail d’ampleur pour recenser les travailleurs qui ont été victimes de la « rage du militarisme » et qui ont été fusillés pour l’exemple.
On saluera de ce point de vue ce qui s’est fait récemment sous l’égide de la CGT, de la CGT-FO et de la Libre Pensée, en trois endroits symboliques (cimetière militaire de Villeurbanne dans le Rhône, cimetière de Royère dans la Creuse, cimetière de Champagnac en Haute-Vienne...) en l’honneur des fusillés de Flirey, dont trois étaient des syndicalistes : le caporal Antoine Morange, les soldats Félix Baudy et Henri Prébost qui ont été désignés par leurs supérieurs en raison de leur appartenance syndicale à la CGT []. Nous appelons les fédérations à prendre contact dès le début du mois de septembre avec les unions départementales et les unions locales de leur département respectif pour que les rassemblements du 11 novembre soient préparés en collaboration étroite avec elles. Bien entendu les organisations démocratiques et les associations d’anciens combattants traditionnellement associées sont partie prenante de ces démarches.
Le Congrès national de Creil invite les Fédérations à faire des recherches sur le mouvement ouvrier local qui a pu prendre des positions courageuses (réunions, grèves, voire manifestations…) contre la guerre dans le temps même de la Grande Boucherie.
Une collection, « Les Actes des Colloques » commencée avec le colloque de Soissons, va s’augmenter chaque année de nouveaux volumes, et elle constituera une riche documentation sur la guerre de 1914-1918.
En novembre 2014, à Strasbourg, la Libre Pensée a organisé un rassemblement pour la réhabilitation avec trois organisations allemandes : les humanistes seculaires Rhin-Neckar, l'association humaniste du land Rhénanie-Palatinat, la section locale du Rhin-Neckar de l'association humaniste du land Bade-Wurtemberg. Une première qui sera suivie d’une déclaration internationale signée par des associations d’un grand nombre de pays, parties prenantes dans le conflit. Elle sera rendue publique à l’occasion des rassemblements du 11 novembre 2015.
La décision prise au congrès de Nancy de faire ériger un monument a vu un début de réalisation. L’Association pour l’Érection d’un Monument en Hommage aux Fusillés pour l’Exemple a été créée ; des fonds ont commencé à être collectés. Plusieurs sculpteurs ont été contactés et ont présenté des projets parmi lesquels nous choisirons.
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