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mardi 28 février 2023

MEETING DE LA NUPES À SCHILTIGHEM le 15.02.2023

 

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MEETING DE LA NUPES À SCHILTIGHEM

Les organisations de la Nupes (LFI, PCF, POI, PG) ont tenu le 15 février la première réunion publique du Bas-Rhin contre la réforme des retraites, en voici un compte rendu.

  • France, Retraites

Lors du meeting de la Nupes, le 15 février (photo correspondant).

Par correspondant

Publié le 24 février 2023

Temps de lecture : 4 minutes

Schiltigheim, banlieue ouvrière et populaire de Strasbourg et deuxième ville du Bas-Rhin, a placé Jean-Luc Mélenchon en tête à l’élection présidentielle et a donné 55 % des voix au candidat de la Nupes aux législatives.

Devant les 70 participants, ont pris la parole Manon Aubry, députée LFI au Parlement européen, Marc Botenga, député belge du Parti du travail, ainsi que des représentants du PCF, du PG et du POI.

  • Manon Aubry a fait avec verve le point sur la bataille parlementaire menée par les députés de la Nupes, qui a mis en minorité le gouvernement sur l’article 2, démasqué le mensonge des 1 200 euros minimum pour tous et mis aux abois les ministres et le parti gouvernemental.

  • Le député belge fait le point de la situation dans son pays où une première tentative de réforme a dû être retirée en 2014, mais où le recul de l’âge de départ a finalement été imposé par le gouvernement De Croo sous la pression de la Commission européenne. Il exprime l’espoir que réveille le mouvement contre la réforme en France pour les travailleurs des autres pays d’Europe soumis aux mesures du Livre vert de la Commission.

  • Le porte-parole du PCF et celui du PG formulent l’espoir que la mobilisation intersyndicale, aidée par le combat des députés à l’Assemblée, fera reculer Macron et renforcera la défense de toutes les autres revendications.

  • Le porte-parole du POI fait le lien entre la réforme Macron-Borne et la politique guerrière qui se traduit par un budget de 413 milliards de dépenses militaires sur six ans et l’accélération des livraisons d’armes lourdes (voir ci-dessous). La réunion se termine par des propositions de mobilisation faites par la salle : organiser un cortège au départ de Schiltigheim le 7 mars, se rassembler devant la permanence de Bruno Studer, député de la circonscription.

Après la réunion, une participante remercie le représentant du POI d’avoir abordé le sujet de la guerre qui est le plus souvent mis sous le boisseau et plusieurs participants signent l’appel « Halte à la guerre ! ».

 

« JE VAIS VOUS PARLER DU DANEMARK… »

Prise de parole d’Hervé Gourvitch, militant POI, à la réunion publique de la Nupes

Le 5 février, 50 000 personnes ont manifesté à Copenhague pour protester contre la suppression d’un jour férié en vue d’augmenter les dépenses militaires. Cinquante mille manifestants, c’est beaucoup dans un pays de six millions d’habitants, où par ailleurs 1,3 million de travailleurs sont syndiqués, c’est-à-dire 85 % des salariés et 21 % de l’ensemble de la population.

Si je vous parle du Danemark, c’est un de ces heureux pays du Nord où, grâce à de grands syndicats raisonnables, les réformes se font sans conflits.

 
Et pourquoi le gouvernement danois n’a-t-il pas choisi de réformer les retraites ? C’est parce que c’est fait depuis 2020 : l’âge de départ est indexé sur l’espérance de vie, c’est-à-dire 65 ans aujourd’hui, bientôt 67 ans et plus tard 70 ans. Heureux pays pour le capital, moins pour les travailleurs !
 

Mais le gouvernement a oublié d’informer les chefs du grand syndicat raisonnable de sa réforme et ils ont pris la mouche… Ça ne vous rappelle rien ?   En France, tout le monde a compris que la réforme Macron-Borne n’a rien à voir avec l’équilibre financier du système des retraites. Elle a plutôt à voir avec les 413 milliards de la loi de programmation militaire, programmés sur six ans, des dépenses plus importantes que celles engagées par de Gaulle dans les années soixante pour doter la France de l’arme nucléaire.

L’exemple danois nous montre que si la réforme des retraites passe, il y en aura une autre derrière, parce que le capital est insatiable, parce qu’il lui faut exploiter toujours plus les salariés pour augmenter son taux de profit. Parce qu’il lui faut l’augmentation des dépenses militaires pour que nos impôts lui servent à vendre encore plus d’armes et engranger toujours plus de profit.

 
Une affiche du mouvement allemand pour la paix dit : « Aujourd’hui des chars, demain des avions, après demain tes fils. » Cette prophétie n’a pas tardé à être réalisée par la tournée de M. Zelinsky en Europe pour obtenir encore plus d’armement lourd.
 

On assiste aujourd’hui à une surenchère guerrière extrêmement inquiétante parce qu’il s’agit de pays dé- tenteurs de l’arme nucléaire. Il existe un appel, intitulé « Halte à la guerre ! »,  signé dans 14 pays d’Europe qui condamne l’agression de Poutine contre l’Ukraine, mais aussi la politique d’escalade de l’Otan et appelle à un cessez-le-feu immédiat. Vous le trouverez à notre table de presse.

Pour revenir à la France, vous avez remarqué que le chef du syndicat qui ressemble le plus aux syndicats danois a confirmé que son syndicat appelle à bloquer le pays le 7 mars, dans le cadre de l’intersyndicale.

 
Cette décision de l’intersyndicale répond à la profondeur de la mobilisation dans le pays où on voit les salariés, les jeunes, les retraités, mais aussi de simples citoyens gonfler les cortèges syndicaux dans les grandes villes, mais aussi dans les petites villes et dans les campagnes, comme au moment du mouvement des Gilets jaunes.
 

Un exemple de cette mobilisation : cette dame à qui nous avons distribué le tract hier à midi, qui travaille comme clerc dans un cabinet d’avocats, qui emploie aussi quatre secrétaires : elle ne veut pas travailler jusqu’à 64 ans, elle était à la manifestation de samedi, elle fera grève le 7 mars et elle va essayer de convaincre ses collègues de faire grève.

Alors nous manifesterons demain avec l’intersyndicale et nous mettrons à profit les trois semaines qui nous restent pour préparer, dans nos syndicats ou comme citoyens, le blocage du pays qui obligera le gouvernement à retirer son projet.



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