lu dans le DL du 27/06/2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Les abeilles respirent,
Nicolas Hulot aussi
Le ministre de l’Agriculture, avec ses gros sabots, lance un pavé dans
la mare de Matignon.
Hier matin, labourant le champ télévisuel, il laissait
entrevoir une étonnante perspective.
À l’entendre, le gouvernement
envisage d’autoriser à nouveau l’usage des pesticides « tueurs
d’abeilles ».
Les « néonics » - c’est le surnom des présumés toxiques -
sont pourtant interdits chez nous depuis 2016.
Jugeant la législation
française trop rigide, et même « non conforme au droit européen »,
Stéphane Travert veut les remettre sur le marché.
Un « retour en
arrière » qu’il assume volontiers.
On ira prétendre, après ça, que Macron
fait une politique pour les ruches !
Apprenant la nouvelle, Nicolas Hulot tombe de sa montgolfière.
On
parle ici d’un produit dérivé de la nicotine que l’Agence de sécurité
sanitaire de l’alimentation estime « dangereux ».
Il détruit les « nuisibles
» parmi les semences, bien sûr, mais aussi les pollinisateurs, la
faune du sol, de l’air et des rivières.
Un vrai cauchemar pour l’apiculture
et l’environnement.
S’ensuit une passe d’armes entre le ministre de la
Transition écologique et son collègue chargé des affaires paysannes,
chacun contredisant publiquement l’autre.
Assez loin des trois règles
internes édictées par l’Élysée : solidarité, confidentialité, collégialité.
Soucieux de vite éteindre l’incendie, Édouard Philippe proclame alors
que le fameux insecticide restera prohibé.
Et d’expliquer que l’arbitrage
a été rendu le 21 juin, jour de la nomination de M. Travert à qui
l’information a dû échapper.
Tout ceci fleure bon la pagaille et les
approximations de la « vieille politique ».
Les abeilles respirent, mais la
lune de miel entre le pouvoir macronien et le pays s’essouffle un peu
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