Lu dans le DL du lundi 22 mai 2017
LE BILLET
PAR ANTOINE CHANDELLIER
Ne vois-tu pas le
printemps à Téhéran ?
Sentir le vent de l’histoire est l’apanage des grands hommes.
Tant pis s’il
faut céder à la facilité convenue du Trump bashing mais on ne peut pas dire
que l’imprévisible président des États-Unis prenne ce chemin.
Son voyage en
Arabie Saoudite, grand pays démocratique où l’on décapite au sabre, en
donne une nouvelle illustration.
Le roi Salmane lui a déroulé le tapis rouge
sous une pluie de méga contrats d’armements.
En ce royaume où on ne
badine pas avec la charia, Melania débarquait sans voile.
Dans une Riyad
amie, tout était permis.
Donald prenait des airs de maître du monde à bon
compte, alors qu’il venait de baiser la babouche de l’héritier de la dynastie Al
Saoud, dans un zèle contrastant avec ses tirades contre l’Islam. Douce
illusion lui faisant oublier sa disgrâce en sa patrie où la destitution le guette.
Puisque le client est roi, allons jusqu’à partager les mêmes ennemis.
Les
canons vendus viseront à contrer les “menaces iraniennes” (sic) ? Derechef,
le président VRP a repris les vieilles antiennes contre le grand Satan chiite,
avec qui le royaume sunnite guerroie au Yemen. À rebours de son prédécesseur
qui avait signé un prometteur accord sur le nucléaire, esquissant un
rapprochement avec Téhéran.
Las, en ce pays qui a enfanté Ben Laden et fait
prospérer Daech, Trump a préféré faire chorus avec son hôte arabe contre
l’Iran, donnant d’absurdes leçons de lutte contre le terrorisme.
Comme si la
république islamique n’avait pas changé depuis Khomeyni.
Au même moment
un formidable signe d’espoir venait de Téhéran, toujours sous l’embargo
imposé par l’Amérique il y a 40 ans.
La réélection de Rohani, candidat de
l’ouverture, était comme une main tendue du peuple iranien au reste du
monde.
Un appel à poursuivre les réformes, éveiller cette Perse à la démocratie,
l’éloigner de l’obscurantisme.
Encore faudrait-il lui faciliter la tâche.
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