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jeudi 25 mai 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire - LE MAQUIS DES GLIERES


HISTOIRE et MEMOIRE

 La Galerie de l'Histoire.
   
Christian LE Moulec
25 mai, 23:48

LE MAQUIS DES GLIERES 

Ce maquis est situé dans le massif des Bornes, Haute-Savoie. Il a été mis en place fin janvier 1944 par l’Armée secrète. Son commandement est d’abord assuré par l’ex-officier d’active, Tom Morel. L’encadrement est surtout constitué par des anciens du 27ème bataillon de chasseurs alpins d’Annecy. 
Les chasseurs alpins sont bientôt rejoints par deux groupes de FTP (Francs-tireurs partisans), par des républicains espagnols réfugiés et par des réfractaires au STO. Ces derniers constituent la majorité des troupes, mais ils devront recevoir une formation militaire ! 
Quelles sont les forces en présence ? 
465 maquisards contre : 
700 membres de la Garde mobile, 650 GMR (Groupes mobiles de réserve) et 700 miliciens. A tous ces collabos, il faut ajouter 3 000 troupiers nazis. 
Dès la mi-février 1944, le maquis est assiégé par les forces de la collaboration. C’est un échec pour les Vichyssois. 
Les résistants réceptionnent des parachutages d’armes légères. 
Le 9 mars, Tom Morel et ses hommes réussissent à s’emparer du siège d’un état-major GMR, à Entremont, au pied du plateau des Glières. Les collabos sont faits prisonniers. Mais leur chef, un certain Lefèbvre, sort de sa poche un petit revolver et tire sur Morel qui est tué sur le coup. Le 18 mars, le capitaine Maurice Anjot succèdera à Tom Morel. 
Devant les échecs de leurs collaborateurs, les Allemands s’en mêlent et interviennent avec artillerie et aviation. Le capitaine Anjot est face à un grave dilemme. D’un côté, la raison lui commande de se retirer pendant qu’il est encore temps, mais de l’autre, les instances de la France libre souhaitent un combat exemplaire. Le maquis a acquis une renommée internationale et devient un élément capital de la guerre psychologique pour conquérir l’opinion. Anjot choisit la seconde solution, avec le souci d’épargner le plus possible la vie de ses hommes. 
Le maquis des Glières va livrer la première bataille « rangée » de la Résistance contre l’ennemi vichyste et nazi, avant le Vercors ! 
Le dimanche 26 mars, les nazis et leurs supplétifs attaquent en deux endroits. La première offensive est repoussée depuis les alpages de Lavouillon. Mais la seconde, dans le secteur plus difficile à surveiller de Monthiévret, parvient à ouvrir une brèche et obliger les maquisards à se replier. 
Ses hommes privés de tout approvisionnement, Anjot décide l’exfiltration du bataillon des Glières. L’honneur est sauf. Dépourvus d’armes lourdes, pilonnés par l’artillerie et bombardés par la Luftwaffe, après avoir livré un baroud d’honneur, les maquisards évacuent le plateau dans la nuit du 26 au 27 mars 1944. 
Dès lors, les résistants sont traqués sans merci par les forces de la répression. Et comme si cela ne suffisait pas, les dénonciateurs français se mettent de la partie. 
Le bilan est terrible pour la Résistance : 155 morts, 30 disparus et 160 prisonniers exécutés ou déportés ! 
Grand retentissement dans le cadre de la guerre des ondes entre les gens de Vichy et les Français de Londres. Radio Paris glorifie la victoire des forces de l’ordre sur un « ramassis de lâches terroristes communistes et étrangers ». 
Maurice Schuman déclare à la BBC « Héros des Glières, quelle est votre plus belle victoire ? Pour tout dire, d’avoir déjà ramené Bir-Hakeim en France ». 
« Défaite des armes, mais victoire des âmes » (Henri Romans-Petit). 
L’épopée des Glières persuade les Alliés que la Résistance française est capable de combattre à visage découvert. Elle reçoit une aide accrue. Et puis, les nazis et leurs auxiliaires n’en ont pas encore fini avec le plateau des Glières. Le grand parachutage du 1er août 1944 aidera la Résistance à immobiliser sur place les troupes allemandes et interdire leur repli, et le département sera libéré par elle le 19 août. 
Ci-dessous : 
Théodose Morel dit Tom Morel (1915-1944). 
Entrainement aux Glières. 
Préparation d’une opération. 
Le capitaine Anjot. 
Exfiltration du bataillon des Glières. 
Monument de la Résistance sur le plateau des Glières, réalisé par le sculpteur Émile Gilioli.

         

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