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mercredi 11 janvier 2017

L'ECONOMIE - mercredi 11 janvier 2017

L'ECONOMIE

    mercredi 11 janvier 2017


La facture du Dieselgate s’envole pour Volkswagen aux Etats-Unis

Concession Volkswagen à Woodbridge, Virginie, en septembre 2015.
Concession Volkswagen à Woodbridge, Virginie, en septembre 2015. PAUL J. RICHARDS / AFP
Le constructeur automobile allemand Volkswagen (VW) a affirmé mardi être en discussions avancées avec les autorités américaines pour plaider coupable et verser 4,3 milliards de dollars supplémentaires d’amendes et de pénalités civiles pour refermer l’affaire des moteurs truqués aux Etats-Unis. S’il est avalisé, l’« accord préliminaire » conclu avec le ministère de la justice (DoJ – Department of Justice) et les autorités douanières mettrait un terme aux poursuites pénales américaines et viendrait gonfler la facture du scandale qui s’élève déjà à 17,5 milliards de dollars sur les seuls Etats-Unis. En plein Salon de l’automobile de Detroit, le mastodonte aux 12 marques reconnaît dans un communiqué que le montant final devrait donc « dépasser » les provisions mises de côté pour faire face au scandale, et prévoit un « impact » encore indéterminé sur ses comptes en 2016. Le « dieselgate » a déjà fait fondre la capitalisation boursière du groupe, a plombé ses ventes aux Etats-Unis, et lui a valu en 2015 sa première perte annuelle en vingt ans.
Un accord représenterait toutefois une étape cruciale pour le constructeur, dans la tempête depuis la fin de 2015 quand il avait dû avouer avoir équipé 11 millions de ses voitures dans le monde, dont 600 000 aux Etats-Unis, d’un logiciel minimisant le niveau réel des émissions de gaz polluants. Depuis que le scandale a éclaté aux Etats-Unis grâce à une association, Volkswagen s’est lancé dans une coûteuse opération de reconquête dans le pays en débloquant notamment un plan d’indemnisation de 14,7 milliards de dollars, prévoyant le rachat de dizaines de milliers de véhicules affectés et des compensations en liquide. En acceptant de plaider coupable, le groupe échapperait à un procès aux Etats-Unis aux conséquences imprévisibles, mais cet aveu pourra toutefois être utilisé par d’autres pays, notamment européens, qui ont ouvert des enquêtes contre Volkswagen. Le préaccord doit désormais être avalisé par le conseil d’administration de VW et la justice américaine. Les anciens ou actuels dirigeants du groupe ne sont toutefois pas à l’abri aux Etats-Unis. Lundi, les autorités américaines ont pour la première fois inculpé de fraude un des cadres dirigeants de VW, Olivier Schmidt, qui était en 2015 en liaison avec les autorités environnementales aux Etats-Unis. Surtout, dans son acte d’accusation, le DoJ a mis en cause l’équipe dirigeante du groupe à l’époque, assurant qu’elle avait été informée de la supercherie à la mi-2015 mais qu’elle avait décidé de garder le silence. Les consommateurs mondiaux ne semblent en tout cas pas avoir trop gardé de rancune vis-à-vis du groupe qui réunit les marques Audi, Porsche, Seat, Skoda ou Bentley. Ses livraisons en 2016 ont augmenté de 3,8 %, pour atteindre le niveau record de 10,3 millions de véhicules, selon des résultats publiés mardi.
Accord de Bruxelles pour le sauvetage d’Areva. Le groupe français a obtenu mardi l’aval de principe de Bruxelles pour son plan de sauvetage, mais les conditions posées à la recapitalisation du spécialiste français du nucléaire repoussent son renflouement à cet été au mieux, conduisant l’Etat à le perfuser pour assurer sa survie d’ici là.
PSA repasse la barre des 3 millions de véhicules vendus. Le Groupe PSA a fait état mercredi d’une accélération de ses ventes mondiales à 3,146 millions de véhicules, repassant la barre des trois millions pour la première fois depuis la crise de 2012, la performance de la marque Peugeot en Europe et en Iran éclipsant les difficultés persistantes du groupe en Chine. Le constructeur automobile a enregistré l’an dernier une croissance de 5,83 %, la plus forte depuis 2010. Il n’avait pas franchi la barre des trois millions de ventes annuelles depuis 2011, l’année précédant la grave crise qu’a traversée le groupe sochalien. La marque Peugeot a tiré son épingle du jeu avec une hausse de 12,27 % de ses ventes mondiales l’an dernier grâce à l’arrivée de nouveaux SUV dans le cadre du renouvellement de sa gamme et à son retour en Iran.
Mégacontrat du RER. Le vainqueur du mégacontrat du RER nouvelle génération sera révélé mercredi, le consortium Alstom-Bombardier s’apprêtant à emporter la mise puisque son
unique rival, l’espagnol CAF, a été éliminé en octobre. Ce contrat pour le RER nouvelle génération, qui équipera les lignes E et D, est l’un des plus importants dans l’histoire du rail français. Il porte sur la fourniture de 255 trains au maximum, pour un montant pouvant aller jusqu’à 3,7 milliards d’euros, financés intégralement par le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF).
Coût du tabagisme très supérieur aux gains. Le tabagisme coûte à l’économie mondiale plus de 1 000 milliards de dollars chaque année et d’ici à 2030 le nombre de morts liées à la cigarette pourrait augmenter d’un tiers, rapporte une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Institut national du cancer américain publiée mardi. Le coût des conséquences sur la santé du tabagisme dépasse largement les revenus tirés des taxes sur le tabac, estimés par l’OMS à 269 milliards de dollars en 2013-2014. « Le nombre de morts liées au tabac devrait augmenter et passer d’environ six millions à huit millions de morts par an d’ici à 2030, dont 80 % dans des pays à revenu faible ou intermédiaire », conclut l’étude.
L’Etat cède 4,1 % d’Engie. L’Etat français a annoncé avoir cédé 100 millions d’actions d’Engie, représentant 4,1 % de son capital, soit 10 millions d’actions supplémentaires par rapport à ce qui avait été annoncé précédemment, pour 1,14 milliard d’euros au total.
Cette cession doit en particulier permettre de financer des investissements de l’Etat actionnaire, notamment la refondation de la filière nucléaire après le feu vert sous conditions donné par Bruxelles à la restructuration d’Areva.
Séquestration à Goodyear : décision attendue de la cour d’appel. Leur condamnation en première instance à neuf mois de prison ferme pour la séquestration en 2014 de deux dirigeants de leur usine avait suscité de vives protestations : les huit ex-salariés de Goodyear Amiens nord connaîtront mercredi leur sort en appel.
Plan social contesté à La Voix du Nord. La direction de La Voix du Nord a présenté mardi en comité d’entreprise le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoyant la suppression d’« au maximum » 178 emplois, contre lequel les syndicats ont fait part de leur « opposition radicale »« On constate que 178 suppressions de postes dans une entreprise qui dégage des bénéfices, c’est absolument énorme », a rappelé Bertrand Bussière, délégué SNJ, à l’occasion d’un point presse. « Jusqu’à présent aucune entreprise de presse dégageant des bénéfices n’a supprimé 25 % de son effectif en France », a-t-il ajouté. L’entreprise emploie 710 salariés.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
3 milliards de dollars
L’Arabie saoudite va rétablir son aide militaire de trois milliards de dollars au Liban, qui prévoit la livraison de différents types d’armement en provenance de la France, après une interruption de cette assistance en février, a annoncé mardi une source officielle au sein d’une délégation présidentielle libanaise en visite à Riyad. L’Arabie saoudite avait interrompu en février son aide de trois milliards de dollars à l’armée libanaise, disant protester contre des prises de position inspirées, selon elle, par le mouvement chiite libanais Hezbollah. Alors que l’Arabie saoudite soutient les groupes rebelles syriens opposés au président Bachar Al-Assad, le Hezbollah combat en Syrie aux côtés du régime. Certains équipements ont été livrés et une deuxième livraison était prévue au printemps 2016.

Dans la presse étrangère

La nécessaire interdiction des robots létaux autonomes

Lancement de la campagne contre les robots tueurs, le 23 avril 2013, à Londres.
Lancement de la campagne contre les robots tueurs, le 23 avril 2013, à Londres. CARL COURT / AFP
Six armes ont été internationalement interdites : les gaz toxiques, les armes biologiques, les armes chimiques, les lasers aveuglants, les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions. Les interdictions des trois derniers ont toutes été obtenues au cours des vingt et une dernières années, et, dans chaque cas, la société civile a été la force motrice pour convaincre les gouvernements de consentir à une interdiction, souligneThe Harvard International Review. Dans cette continuité, la Campagne pour interdire les robots tueurs a pour objet de lutter contre les systèmes d’armes totalement autonomes, des systèmes d’armes capables de tuer sans intervention humaine ! Des drones armés sont utilisés actuellement en Afghanistan, Irak, au Yémen et dans d’autres pays. Mais les nouveaux drones militaires, comme le MQ-9 Reaper, peuvent déjà décoller, atterrir, et voler à des points désignés sans intervention humaine. Les progrès des capteurs et dans l’intelligence artificielle à faible coût font qu’il est de plus en plus possible de concevoir des systèmes d’armes qui attaqueraient et tireraient sans intervention humaine. Un exemple est avancé en Corée du Sud, qui a mis au point des robots de tirs automatiques (Samsung SGR-A1) et les a placés dans la zone démilitarisée avec la Corée du Nord. Certes, l’homme est encore dans la boucle de contrôle, mais si la tendance à l’autonomie se poursuit, l’homme pourrait ne plus intervenir dans la prise de décision et n’avoir plus aucun contrôle sur la machine. Les armes entièrement autonomes n’existent pas encore, mais la capacité de les développer devrait être disponible dans quelques années et non dans des décennies. Or, il n’y a aucune certitude que les armes autonomes auront la capacité de faire la distinction entre les combattants, qui peuvent être ciblés, et les non-combattants, qui ne doivent pas l’être. Un robot pourrait ne pas être programmable pour faire face à toutes les situations sur le terrain. S’il tue illégalement un civil au lieu d’un soldat, qui sera responsable ? Sans responsabilité il n’y a pas moyen de déterminer les futures violations du droit international, et aucune rétribution pour les victimes de violations passées. Les armes autonomes menaceraient les principes du droit international ainsi que du droit international humanitaire. La question fondamentale n’est finalement pas technologique, mais philosophique :« Les machines auront-elles le pouvoir et l’autorité de tuer un être humain ? » Une interdiction préventive est donc possible et souhaitable. Le protocole IV de la convention sur les armes classiques interdisant les lasers aveuglants fournit un précédent pour la création d’un protocole sur les systèmes d’armes autonomes létales. En mai 2013, les Etats ont d’abord délibéré sur les armes autonomes lors d’un forum multilatéral quand un rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies a présenté un rapport au Conseil des droits de l’homme qui demandait un moratoire immédiat sur ces armes. Lors de la convention sur les armes classiques (CCW), à Genève, les représentants de plus de 85 pays se sont réunis en mai 2014 et en avril 2015 pour neuf jours pour discuter des systèmes d’armes autonomes mortels. Une troisième réunion a eu lieu en avril 2016. La Campagne pour arrêter les robots tueurs appelle les Etats à convenir d’un processus plus formel et substantiel, avec jusqu’à quatre semaines de travail sur le sujet en 2017. La CCW de décembre 2016 devrait décider d’entamer des négociations formelles et viser à les achever dans un ou deux ans afin de parvenir à une interdiction préventive des systèmes d’armes autonomes létales.
« Il y a une incertitude croissante sur la future orientation budgétaire et commerciale et sur la politique migratoire et étrangère aux Etats-Unis »
La Banque mondiale a légèrement abaissé mardi ses prévisions de croissance autour du globe sur fond d’« incertitude croissante » entourant la politique économique de la future administration Trump. Le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait progresser cette année de 2,7 %, en accélération par rapport aux 2,3 % de 2016 mais en retrait de 0,1 point
par rapport aux prévisions de juin dernier, précise l’institution dans son rapport semestriel sur la conjoncture. La Banque mondiale souligne combien la politique économique américaine« rejaillit » sur le reste du globe et, fait rarissime, renonce à actualiser ses
prévisions de croissance pour le pays (2,2 % en 2017), en raison du flou qui entoure encore le programme de Donald Trump.
L'éco & moi
Développement durable. Code minier : une nouvelle proposition de réforme devant l’Assemblée. L’Assemblée nationale va étudier une nouvelle proposition de loi socialiste et écologiste destinée à réformer le code minier ; un texte qui suscite cependant les réticences d’associations et d’élus défenseurs de l’environnement. Depuis 2011 et la mobilisation contre les gaz et pétrole de schiste, rapports et projets se sont succédé pour tenter de moderniser le code minier français. Une nouvelle proposition « portant adaptation du code minier au droit de l’environnement » doit être débattue en séance le 24 janvier. Parmi les mesures proposées, « une procédure renforcée d’information et concertation facultative du public » sur les demandes de titres miniers, que le représentant de l’Etat pourra engager notamment si plus des deux tiers des communes concernées le demandent. Mais pour plusieurs collectifs d’opposants à l’exploitation des gaz de schiste, ce projet est« inquiétant ». Le texte, qui définit seulement la « politique nationale des ressources » comme visant à « servir l’intérêt économique des territoires »« n’apporte rien sur le plan environnemental », a estimé lundi l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi lors d’une conférence de presse. Et « l’information du public reste facultative ». Il ne contraint pas le détenteur du titre minier à expliquer en amont le mode d’exploration prévu, a-t-elle ajouté, au côté de la députée EELV Laurence Abeille.
Et « aucune disposition ne prévoit que les activités minières sont subordonnées à la charte de l’environnement », a encore dit Claude Taton, du réseau Frack Free Europe, en demandant : « Qui est réellement à la manœuvre avec ce texte ? » Avant la première lecture, la proposition de loi passera en commission du développement durable les 17 et 18 janvier.
Etudes & documents
Peut-on éviter une société d’héritiers ? La fiscalité en matière de successions et de donations est appelée à devenir un enjeu majeur pour la société française. D’abord pour des raisons démographiques, car le décès des nombreuses générations du baby-boom va entraîner une hausse significative des montants transmis chaque année. Mais aussi pour des raisons économiques, car sur les vingt dernières années, le patrimoine a augmenté plus vite que les revenus et s’est concentré entre les mains des plus aisés. Pour lutter contre l’inégalité des chances et éviter l’apparition d’une société à deux vitesses, la fiscalité a un rôle important à jouer. La France dispose, certes, d’une fiscalité redistributive sur les héritages depuis le début du XXe siècle. L’examen d’ensemble de cet outil montre néanmoins son inefficacité à limiter les inégalités de patrimoine et son inadaptation aux enjeux du XXIe siècle. La note propose de réformer en profondeur la fiscalité des transmissions en la reconstruisant du point de vue des héritiers. Au lieu de taxer les héritages transmis à chaque décès, il s’agit de taxer le patrimoine total reçu par l’héritier au cours de sa vie, de sorte que celui qui reçoit plus paie un taux plus élevé.
Le budget vêtements en recul. Depuis 1960, les Français réduisent la part de leur budget consacrée à leur apparence physique, notamment celle dédiée à l’achat de vêtements, en raison de nouveaux choix de consommation, selon une étude Insee publié mardi. En 2015, les Français ont dépensé 84 milliards d’euros pour leur apparence physique, soit 3 000 euros par ménage. Si, depuis 1960, ces achats ont en moyenne progressé de 5,9 % en valeur par an, l’Insee constate également que leur part globale au sein de l’ensemble des dépenses s’est réduite de moitié : en 1960, l’apparence physique concentrait 14,1 % du budget, contre 7,3 % en 2015.
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Source Le Monde.fr

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