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lundi 14 mars 2016

L'ECONOMIE : La BCE met les bouchées doubles pour la relance

L'ECONOMIE

La BCE met les bouchées doubles pour la relance

Le siège de la BCE à Francfort, vendredi 12 février.
Le siège de la BCE à Francfort, vendredi 12 février. © RALPH ORLOWSKI / REUTERS / REUTERS
La Banque centrale européenne (BCE) a sorti les grands moyens, jeudi 10 mars, pour tenter de relancer l’inflation dans la zone euro et maintenir sa crédibilité. Ce faisant, son président, Mario Draghi, est même allé plus loin que ce que l’on attendait de lui. Le conseil des gouverneurs de l’institution monétaire a décidé d’abaisser encore davantage l’ensemble de ses taux directeurs, déjà au plus bas depuis plus d’un an. Son taux de facilité de dépôt a été baissé à – 0,4 %, contre – 0,3 %, son taux de refinancement ramené à zéro – une première – et le taux de facilité de prêt marginal (celui auquel les banques peuvent lui emprunter des liquidités au jour le jour) à 0,25 %. En parallèle, la Banque centrale va muscler à partir d’avril son vaste programme de rachat de dettes, le « Quantitative Easing » (QE), en rachetant jusqu’à 80 milliards d’euros de titres chaque mois, contre 60 milliards jusqu’à présent, et ce jusqu’en mars 2017. Au total, la BCE aura déboursé d’ici là 1 740 milliards d’euros. La palette des titres éligibles au rachat de dettes a été élargie pour inclure des obligations émises par des entreprises de la zone euro, à l’exclusion des banques.
« Nous avons montré que nous ne sommes pas à court de munitions »a martelé M. Draghi. L’Italien en a profité pour égratigner les partisans du statu quo, parmi lesquels le gouverneur de la Bundesbank allemande, Jens Weidmann. Une politique du « non à tout » aurait conduit à « une déflation désastreuse ». La banque était sous pression pour frapper fort, après avoir déçu les marchés une première fois en décembre. Mais les effets des outils déjà déployés se font encore attendre. Un an après avoir dégainé la première version de son QE, l’inflation s’élève à – 0,2 % dans la zone euro, très loin de l’objectif d’une hausse des prix proche de – mais inférieure à - 2 %. « C’était le maximum que la BCE puisse faire, mais cela ne suffira pas à lever les doutes sur l’impact de ces mesures », a souligné Carsten Brzeski, économiste chez ING. Aussi les marchés, qui ont dans un premier temps crû fortement jeudi, se sont-ils ensuite retournés. Francfort a fini sur une baisse de 2,31 %, pendant que Paris terminait en recul de 1,70 %.
VW veut supprimer 3 000 postes. Le constructeur automobile allemand Volkswagen entend supprimer 3 000 postes au sein de ses services administratifs en Allemagne, dans le cadre de la chasse aux coûts engagée après le scandale des moteurs truqués, a rapporté jeudi l’agence de presse allemande DPA.
Dynamique islandaise. L’Islande a connu une accélération de la croissance en 2015, à 4,0 %, tirée par la vigueur de la consommation des ménages, a annoncé jeudi l’institut statistique national. Le pays, qui avait été en 2008 le premier d’Europe de l’Ouest en un quart de siècle à solliciter un prêt du Fonds monétaire international, se défait peu à peu de l’héritage de la crise financière qui l’avait touché à l’époque. Il a aujourd’hui renoué avec le plein-emploi, avec un taux de chômage de seulement 2,8 % en janvier.
Sodexo dans le CAC40. Le leader mondial des services aux entreprises, Sodexo, va faire son retour dans l’indice CAC40 en lieu et place du groupe spécialisé dans les transports Alstom, a annoncé jeudi l’opérateur boursier Euronext.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
9,88 milliards d’euros
C’est le montant des prises de commandes pour Dassault Aviation en 2015. Elles ont bondi de 113 % grâce aux contrats à l’exportation du Rafale. L’avionneur a remporté ses deux premiers contrats à l’export de son avion de combat au profit de l’Egypte et du Qatar (24 appareils chacun), propulsant ses prises de commandes dans le domaine de la défense à 8,28 milliards d’euros, contre 693 millions d’euros en 2014.

Dans la presse étrangère

La BCE atteint ses limites : peut-on faire plus ?

Les marchés financiers sont perplexes face à Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Il a dépassé les attentes placées en lui, hier, en annonçant de nouvelles mesures monétaires. Mais, désormais, les moyens de la BCE sont quasi à nu. Et l’on s’interroge sur sa capacité à juguler la déflation – terme que rejette « Super Mario » – alors que les prix se replient. L’Italien récuse l’idée selon laquelle la situation économique serait pire s’il n’avait pas agi . Il a notamment accru les prêts à long terme pour inciter les banques à prêter plus. Mais le problème réside dans les taux d’intérêt réels négatifs, qui font peser un risque sur la rentabilité des banques, certaines étant déjà en danger, selon Bloomberg. M. Draghi ne peut tout faire pour défendre l’euro. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il a appelé les gouvernements à mener des réformes structurelles pour accroître la productivité et améliorer les infrastructures. La difficulté est que la zone euro est maintenant proche du point critique où la BCE ne pourra rien faire de plus pour la soutenir. The Economist suggère que des mesures exceptionnelles pourraient être prises. Une option serait « l’argent [largué]d’hélicoptère » : la Banque centrale pourrait créer de l’argent pour financer une relance budgétaire, soit par des transferts directs aux consommateurs, soit en finançant des projets publics tels que les infrastructures. L’idée serait de stimuler la demande et d’augmenter potentiellement l’inflation, qui est inférieure à la cible dans de nombreux pays. Il existe toutefois des difficultés pratiques à mettre en œuvre une telle mesure, dont il est par ailleurs difficile de prévoir l’impact…
Sources :
« Europe presses the panic button », Bloomberg, 10 mars 2016.
« What if the helicopters took off? »The Economist, 9 mars 2016.
« Nous ne donnons pas de leçon et n’allons pas nous immiscer indûment dans des politiques nationales, mais nous prodiguerons des conseils »
Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques, a appelé jeudi le Portugal à adopter des réformes structurelles visant à réduire son endettement élevé, mais a assuré que Bruxelles n’interviendrait pas dans la politique du pays.
L'éco & moi
Mon argent. La retraite progressive méconnue. Seules 5 208 personnes bénéficiaient à la fin de 2015 de la retraite progressive. Le dispositif reste peu connu, selon une étude de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV) publiée mardi. A partir de 60 ans, et à condition d’avoir validé 150 trimestres de cotisation, les salariés peuvent accéder à la retraite progressive pour toucher une fraction de leur retraite en poursuivant une activité à temps partiel, et donc en continuant à cotiser pour améliorer le montant de leur retraite définitive. Par exemple, un salarié ne travaillant plus qu’à 65 % perçoit 35 % de sa retraite, tout en cotisant. En moyenne, le montant mensuel d’une pension progressive versée par le régime général s’élève à 403 euros par mois. Pour les hommes, le montant moyen est de 438 euros ; pour les femmes, 382 euros. La CNAV rappelle que la dernière réforme des retraites a simplifié les conditions d’accès à ce dispositif mis en place en 1988 afin de le rendre « plus attractif ».
Etudes & documents
Génération entreprenante. HSBC Private Bank a mené une étude auprès de 3 000 entrepreneurs dans huit pays. Celle-ci met clairement en lumière la révolution engagée par la génération Y. Les entrepreneurs de cette génération réussissent mieux en France en privilégiant leurs valeurs plutôt que le profit. Ils sont à la tête d’entreprises dont le chiffre d’affaires est en moyenne cinq fois supérieur à celui de leurs homologues de plus de 55 ans, avec une fortune personnelle qui atteint 4,8 milliards de dollars, contre 3,7 milliards de dollars pour leurs aînés. C’est une jeune génération hyperactive. Les entrepreneurs de moins de 35 ans sont également des entrepreneurs en série, puisqu’ils ont en moyenne des participations actives dans cinq entreprises, contre trois pour les plus âgés. Ils sont en outre animés par une forte volonté d’avoir un impact positif sur leur communauté, 78 % d’entre eux ayant activement participé à des activités philanthropiques au cours de l’année dernière. En outre, en France, la moitié des entrepreneurs de la génération Y sont des entrepreneuses.
Les femmes, l’industrie, la technologie et l’innovation. Elles peuvent, mais elles n’osent pas. L’autocensure règne encore parmi les ingénieures : 80 % d’entre elles s’estiment capables d’occuper un poste de direction, mais la moitié avouent hésiter à proposer leur candidature à ces postes, selon une enquête publiée mardi. De 44 % à 53 % des ingénieures, selon leur âge, reconnaissent « ne pas se sentir suffisamment à l’aise pour poser leur candidature à un poste de direction », d’après une étude de l’institut CSA pour l’association Elles bougent, menée à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. En revanche, 77 % des étudiantes s’imaginent bien occuper un poste de direction, relève l’association, qui incite depuis dix ans collégiennes et lycéennes à choisir les filières scientifiques et technologiques pour exercer des métiers en manque de talents féminins.
Source :
Institut CSA.
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Sources : Le Monde.fr ( vendredi 11 mars 2016 ) 

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