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lundi 4 août 2025

Nouvelle Page Santé - Hommage au professeur Luc Montagnier (deuxième partie) par Laurent Tessier

 

Chers amis,

Après une première partie de carrière brillante, le Professeur Montagnier, prix Nobel en 2008, est tombé en disgrâce.

Doit-on s'en étonner ?

En vérité, l'Histoire nous montre que non.

De tout temps, les scientifiques ostracisés ont été légion.

Lorsqu'une théorie ou une découverte bouscule un peu trop ce qu'on considère comme étant une réalité intangible, les esprits s'échauffent et la science se transforme en inquisition...

© Stephane de Sakutin, AFP

Les certitudes ont la vie dure

Remettre en question notre réalité est extrêmement troublant et suscite crainte et incrédulité.

C'est oublier que notre réalité n'est qu'un instantané qui correspond aux croyances et au contexte scientifique d'une époque donnée.

L'idée que la terre est plate a perduré durant des siècles.

D'ailleurs, 9% des Français y croient encore[1]...

En affirmant qu'elle tourne autour du soleil et non l'inverse, Galilée a évité de peu le bûcher...

De même, la théorie de l'évolution de Darwin a suscité moult querelles parmi les scientifiques.

Nikola Tesla, sans doute l'un des plus grands génies du 20ème siècle, est considéré par beaucoup comme un savant fou peu crédible.

Je vous passe le récit des batailles homériques entre Newton et Leibniz à propos du calcul différentiel, le récit du conflit au long cours entre Einstein et les adeptes de la physique quantique.

Certaines découvertes scientifiques ont même opposé des individus à des institutions ou des groupes sociaux : ce fut le cas avec l’inoculation de la variole au XVIIIe siècle (à des fins vaccinales) ou à propos du débat actuel autour de la nature du changement climatique.

À croire que le bonheur n'est pas dans le pré mais bel et bien dans le nid douillet de nos certitudes.

Le courage du chercheur

Il y a deux types de scientifiques : ceux qui remplissent les revues de publications qui ne sont que des redites plus ou moins étoffées de leurs collègues ou prédécesseurs, et ceux qui se penchent sur ce qui est en apparence inexplicable ou impensable.

Remettre en question chaque jour ce que l'on croit acquis et explorer l'inconnu, voilà selon moi ce que devrait être la recherche.

Pourtant, rares sont ceux qui s'aventurent vraiment en terrain inconnu.

Et pour cause.

Une carrière tient à tellement peu de choses...

Luc Montagnier, lui, n'a pas hésité à explorer des domaines considérés comme appartenant à la science-fiction par ses collègues.

Il n'a pas hésité non plus à exposer son point de vue lorsque cela lui semblait nécessaire, quitte à désacraliser certaines pratiques ou à mettre en péril une forme de complaisance qui consiste à mettre au premier plan la rentabilité plutôt que la santé.

Peut-être s'est-il parfois trompé.

Et alors ?

Il en a eu le courage.

Les chercheurs que Montagnier désignait comme des « bureaucrates à la retraite, fermés à toute innovation » sont-ils plus dignes de louanges ?

Je ne le crois pas.

Une histoire d'eau qui fait des vagues

Jacques Benveniste (né en 1935 à Paris) rejoint l’Inserm en 1973 après des études de médecine et un parcours exemplaire dans la recherche en immunologie.

En 1984, il est nommé directeur de recherche de l’unité U200 de l’Inserm.

À ce moment de sa carrière, l’ensemble de ses travaux lui valent une renommée internationale.

Cependant, une publication dans la revue Nature va faire de lui un paria, quasiment du jour au lendemain[2].

Il y expose le résultat d'une expérience faisant la démonstration que l’eau peut conserver une forme de « mémoire ».

Benveniste explique avoir observé des cellules sanguines réagir dans une solution aqueuse qui a été mise au contact d’un anticorps mais ne contenant plus cet anticorps.

Dit plus simplement, l’eau serait capable de conserver le souvenir de molécules ayant été à son contact.

Suite à cette publication, les réactions sont très violentes, on peut lire ici ou là :

« L’hypothèse selon laquelle l’eau garderait la mémoire d’une substance qu’on y a diluée est aussi inutile que fantaisiste. »

« L'expérimentation sur les hautes dilutions : une illusion. »

L’Inserm le maintient en poste à la condition qu’il n’évoque plus ces recherches.

Les soutiens se font de plus en plus rares, y compris parmi ses proches.

Privé de financement, déserté, son laboratoire fermera finalement dans les années 1990.

Benveniste poursuivra tout de même ses recherches, faisant fi des railleries et du discrédit.

Mais il restera en marge du monde scientifique jusqu’à sa mort en 2004.

Un gâchis immense.

Auto-sabordage ?

Si je devais encore une fois évoquer le courage du professeur Montagnier, je ne pourrais trouver meilleur exemple que sa décision de poursuivre les recherches du professeur Benveniste.

Reprendre le flambeau revenait à se condamner à coup sûr auprès de ses pairs.

Alors pourquoi ?

Peut-être un peu par provocation, mais aussi et surtout parce qu'il était persuadé que son collègue était dans le vrai et qu'il avait mis le doigt sur quelque chose d'extraordinaire !

Si la découverte de Benveniste était bien réelle, elle pouvait par exemple expliquer l'efficacité de l'homéopathie (une substance qui demeure active alors qu'elle est diluée au point de ne contenir aucune substance active !).

Bien en a pris au professeur Montagnier, car ses travaux tendent à confirmer les découvertes de son collègue !

Il va même plus loin en parvenant à enregistrer le signal laissé par de l’ADN dans une solution hautement diluée (qui ne contient plus aucune trace d'ADN) et à le transmettre via internet[3] !

Très vite, ces résultats sont estampillés comme étant de la pseudoscience...

La vague de moqueries ayant emporté la carrière du professeur Benveniste submerge à son tour celui qui a osé reprendre ses travaux.

Malgré le soutien de certains physiciens éminents, tels que Vitiello, Del Giudice et Tedeschi, le protocole expérimental est qualifié de frauduleux, ce qui conduit certains bien-pensants à proposer de retirer son prix Nobel à Montagnier.

Cela ne l'empêchera pas de rendre un vibrant hommage à son collègue :

« Pour moi, Jacques Benveniste est un grand chercheur […] et je crois qu'un jour prochain, il sera complètement réhabilité. Les biologistes en sont restés encore à Descartes. Descartes, l'animal machine, les rouages, les engrenages... Or, après Descartes, il y a eu Newton, la gravité, une force qui se transmet à distance, il y a eu Maxwell, et la découverte des ondes électromagnétiques. »

Persister et signer, la marque de fabrique du professeur Montagnier

Le professeur Montagnier s'est visiblement bien accommodé des critiques puisqu'il a continué envers et contre tous à défendre ses points de vue, y compris (surtout), ceux allant à l'encontre de l'ordre établi.

Il y eut ses recherches sur l'autisme, défendant les pistes microbiennes et environnementales (pollution, ondes électromagnétiques) pour expliquer l'explosion de ce trouble[4], mais aussi ses affirmations virulentes envers ses collègues, notamment au sujet de la maladie Lyme.

À ce sujet il ne mâchait pas ses mots : « il est lamentable que les pouvoirs publics et les autorités de santé n'aient pas une politique cohérente sur la maladie de Lyme »,

Selon lui, la maladie était très mal soignée et mal diagnostiquée en raison d' « une ignorance totale sur le sujet, d'une grande partie de la communauté médicale et scientifique. »[5]

Dans le même ordre d'idée, il défendait aussi la théorie selon laquelle les infections chroniques latentes seraient à l’origine de beaucoup de maladies neuro-dégénératives, articulaires, voire cardio-vasculaires.

Il y eut aussi ses prises de position en faveur de l'hygiène de vie et des médecines dites parallèles qui ont fortement déplu à la communauté scientifique établie.

Le professeur Montagnier défendait en particulier l'idée qu'une méthode efficace pour retrouver la santé consiste à « remonter aux causes profondes des maladies et d’en déduire une politique efficace de prévention. »

« L’accroissement des pathologies chroniques doit mettre en cause essentiellement les facteurs d’environnement. Certains de ces facteurs nécessitent des décisions à l’échelle de la planète ; c’est le cas des pollutions chimique, atmosphérique, électromagnétique »[6] .

Lorsqu'on commence à s'attaquer à ce qui fait tourner l'économie à l'échelle mondiale, cela devient compliqué...

De l'origine du Covid

En 2020, le professeur Montagnier soulevait, une fois de plus, une vague d'indignation.

Il affirmait à l'époque avoir la preuve que le SARS-CoV-2 était un virus manipulé, sorti accidentellement du laboratoire chinois de Wuhan[7].

Voici ce qu'il en disait : « Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il y a eu une manipulation sur ce virus. Il y a un modèle qui est le virus classique, venant surtout de la chauve-souris, mais auquel on a ajouté par-dessus des séquences du VIH. »

« Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Je ne sais pas (…). Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le sida. »

Un tollé à l'époque !

Pourtant, cinq ans après son émergence, la communauté scientifique internationale n'est pas encore parvenue à déterminer avec certitude l'origine du Covid-19.

Enfin, en théorie, car tout tend à prouver que le professeur Montagnier avait raison.

En 2023, un rapport américain de plus de 500 pages affirme que la possibilité que le Covid-19 ait émergé d'un accident lié à un laboratoire ou à des recherches n'est pas une théorie fantaisiste[8] .

Selon ce rapport, le virus posséderait des caractéristiques biologiques qui ne sont pas présentes dans la nature.

L'Académie de Médecine ne contestera d'ailleurs pas ces conclusions.

En revanche, L'OMS, elle, a jugé qu'il était préférable de mettre de côté l'enquête en raison du climat politique actuel qui n'est pas favorable aux tentatives de mener des études-clés en Chine[9]...

De l’espoir malgré tout

Cher professeur Montagnier, je termine cet hommage avec une pointe d'espoir.

Vos propos sur l'origine du Covid, si décriés au départ, tendent aujourd'hui à être validés.

Ceux qui vous rejoignent dans vos conclusions cinq ans après se gardent bien de mentionner votre nom, mais doit-on s'en étonner ?

La recherche se doit d'être incarnée par des personnalités telles que vous, dénuées de préjugés et suffisamment courageuses pour remettre en question ce que l'humain considère comme étant LA vérité.

Telle devrait être la seule vocation d'un chercheur digne de ce nom.

Gageons que l'avenir vous donnera raison et réhabilitera vos recherches les plus contestées.

La parole est à vous. Faites-nous part de votre regard.

À bientôt,

Laurent des éditions Nouvelle Page

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L'auteur de ce message

Je m'appelle Laurent Tessier et je dirige les Éditions Nouvelle Page depuis 2019.

Chaque jour, je collabore avec les meilleurs professionnels et experts des médecines naturelles.

Mon but ? Améliorer votre quotidien et proposer au plus grand nombre des solutions de santé naturelles, efficaces et prouvées scientifiquement contre les grands problèmes de santé d’aujourd’hui.

Sources :

[2]Benveniste J. et al. Human basophil degranulation triggered by very dilute antiserum against IgE. Nature. 1988

[3]Montagnier L, et al. Transduction of DNA information through water and electromagnetic waves. Electromagn Biol Med. 2015


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