Au printemps 2020, alors que la pandémie de Covid-19 plongeait le monde dans l’incertitude, des médecins généralistes, confrontés à l’urgence de soigner leurs patients, se tournaient vers l’expertise de l’IHU Méditerranée Infection, dirigé par le professeur Didier Raoult. Ce dernier, microbiologiste de renommée mondiale, proposait des protocoles thérapeutiques, notamment une bithérapie à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine, qui offraient une lueur d’espoir dans un contexte chaotique. Pourtant, sur Twitter (aujourd’hui X), ces praticiens ont été sidérés de découvrir une campagne virulente de dénigrement contre de nombreux scientifiques dont le Pr Raoult, orchestrée en partie par un jeune chercheur jusque-là inconnu : Lonni Besançon. Sans formation médicale, ni expertise en éthique de la recherche biomédicale, Besançon s’est imposé comme une figure centrale du « Raoult bashing », aux côtés d’un petit groupe autoproclamé de « détectives de la science ». Cet article explore en profondeur comment un individu au CV limité, à la thèse discutable, au comportement sulfureux et aux motivations troubles a pu exercer une telle influence, au point de semer le doute sur des scientifiques de renom, et analyse les conséquences de cette dynamique sur les médecins, les patients et le débat scientifique. Un CV dénué de légitimité médicaleLonni Besançon, né le 20 janvier 1991 à Bondy, est un chercheur spécialisé en visualisation de données et en interaction homme-machine. Son CV, disponible sur son site personnel, détaille un parcours académique centré sur l’informatique : un doctorat obtenu en 2017 à l’Université Paris-Saclay, suivi de post-doctorats à l’Université de Linköping en Suède et de Monash en Australie. Il est actuellement professeur assistant en visualisation à Linköping, où il se concentrerait sur l’interaction 3D et la visualisation de données scientifiques. Aucune formation en médecine, épidémiologie, biostatistiques ou éthique de la recherche biomédicale n’apparaît dans son parcours. Pourtant, dès 2020, profitant de la pandémie, Besançon s’est lancé dans une croisade contre des travaux médicaux, s’associant à des figures controversées comme Elisabeth Bik, impliquée comme caution scientifique dans scandale financier de uBiome, une entreprise biotechnologique ayant perdu 100 millions de dollars. Bik n’a jamais procédé à la demande de rétractation de ses études alors qu’elle connait l’ampleur du scandale uBiome mieux que quiconque et la fraude associée. 
Avec Bik, Besançon a exploité des plateformes comme PubPeer afin de cibler des chercheurs, notamment El-Deiry et Raoult, en exigeant des explications sur des publications parfois vieilles de 20 ans. Ces critiques, souvent formulées sans égard pour les contextes locaux ou les normes éthiques de la recherche biomédicale des institutions visées, sont perçues comme des attaques opportunistes. Par exemple, Besançon a critiqué les études de l’IHU sur l’hydroxychloroquine, accusant l’équipe de Raoult de non-conformité aux normes de peer review. Cette absence de légitimité médicale soulève une question cruciale : comment un individu sans expertise dans le domaine a-t-il pu se poser en arbitre de la science médicale ? La réponse réside dans la violence verbale de ses propos, une certaine habileté à utiliser les réseaux sociaux, notamment X, et à s’aligner avec des acteurs influents pour amplifier ses accusations. Question à laquelle il convient d'ajouter celle-là : comment cet individu peut-il publier des messages qui s'apparentent à l'exercice illégal de la médecine sans que les autorités se saisissent de ce problème ? (Besançon a fait la promotion sans limites du vaccin contre la covid-19 Astra Zeneca retiré du marché). Besançon s’est également associé à des figures comme Nathan Peiffer-Smadja, Guillaume Limousin, Gideon Meyerowitz-Katz, formant la « harcélosphère », un groupe de critiques autoproclamés qui ciblent des scientifiques dissidents, comme Pr Jay Bhattacharya, dénomé « Scientifique Marginal » qui se sont opposés aux narratifs des autorités. Ces attaques, souvent relayées par des médias comme Nature ou Science, ont donné à Besançon une visibilité disproportionnée par rapport à son expertise réelle permettant en outre le blanchiment d’information scientifique. Cette dynamique a permis à un chercheur sans formation médicale de devenir une voix influente dans le débat sur la covid-19, au détriment de figures comme Raoult, dont les travaux étaient scrutés par des praticiens en quête de solutions concrètes. Une thèse académique controverséeLa thèse de Besançon, intitulée « un continuum d'interaction pour la visualisation d'ensembles de données 3D », soutenue en 2017 à Paris-Saclay, est une source des critiques sur son sérieux académique. Décrite par un ancien collègue comme un « désastre académique », se pourrait-il qu’elle ait contribué à la fin de sa collaboration avec l’Université de Saclay ? Un spécialiste de l’interaction homme-machine, ancien d’Apple, la qualifie de « gloubi-boulga », pointant son manque de rigueur et une « réelle ignorance des standards du domaine ». Par exemple, Besançon semble méconnaître les avancées majeures dans la capture de mouvement, comme celles d’Organic Motion, un partenaire de Dassault Systèmes qui avait développé des systèmes précis pour les jeux vidéo, l’animation et l’analyse sportive, ou les travaux de Paul Dorochenko qui dès les années 2000 utilisait ces technologies pour optimiser les performances des athlètes comme Christine Aron, de footballers ou de golfeurs. Au sein de sa thèse, on peut observer des analyses statistiques établies à partir d’échantillons ridiculement petits, révélant une méconnaissance de la loi des grands nombres - un principe fondamental en statistiques qui établit qu’afin d’atteindre des mesures de significativité un échantillon de 30 personnes est requis. Lire la suite |
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