La Cour constitutionnelle roumaine a rejeté jeudi à l'unanimité le recours déposé deux jours plus tôt par George Simion après sa défaite au second tour de la présidentielle. « La Cour continue son coup d'État ! », a aussitôt réagi le candidat malheureux sur Facebook. Largement battu dimanche (46,4% contre 53,6%), George Simion, fort de 41% des suffrages au premier tour, se voyait déjà président. Très critique des « politiques absurdes » de Bruxelles et opposé à l'aide à Kiev, il n'envisageait pas la « remontada » de Nicușor Dan, maire de Bucarest, fervent partisan de l'UE, et soutien de l'Ukraine voisine. Pour les uns, cette élection roumaine marque une nouvelle étape de l'UE vers un empiètement accru sur la souveraineté des États et un changement des règles du jeu démocratiques. Pour les autres, elle correspond à une opération de sauvetage d'un pays européen et de l'OTAN – qu'une manipulation des réseaux sociaux risquait de déstabiliser. Souffrant d'une image de pays pauvre livré à l'émigration, la Roumanie n'aurait jamais dû faire autant parler d'elle , fût-ce pour élire son président. Mais la guerre en Ukraine a tout changé. Depuis février 2002, ce vaste territoire aux confins de l'Europe centrale est « l'un des principaux couloirs d'acheminement de matériel militaire » à Kiev (Nato Review) et l'une des voies d'exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire. Sa déstabilisation aurait pu « neutraliser… Louis Daufresne |
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