Si on était tombé il y a quelques années sur un roman de SF racontant l’histoire d’un président des États-Unis voulant annexer le Canada, mettre la main sur le Canal de Panama ou s’emparer du Groenland tout en renommant le golfe du Mexique, quitte à recourir à la force, on aurait parcouru le récit, sourire en coin, saluant l’inventivité de l’auteur cherchant à montrer par l’absurde les ravages de l’impérialisme à tous crins. Las, si Donald Trump a habitué le monde à ses déclarations chocs, avec le républicain la réalité n’en finit plus de rattraper la fiction.
Après avoir nommé un antivax à la Santé, une anti-Onu aux Nations unies, ou encore avoir chargé l’homme le plus riche du monde de démanteler l’État pour mieux servir les intérêts capitalistes, celui qui occupera la Maison blanche dès le 20 janvier a bel et bien affirmé sa volonté de transformer le Canada en « 51e État » de son pays. Assuré qu'« on ne sait même pas si le Danemark a des droits légaux (sur le Groenland), mais, (que) s’il en a, il doit les abandonner », parce que les États-Unis en ont « besoin pour une question de sécurité nationale ». Et menacé, si les taxes ne sont pas revues à la baisse, d’exiger « que le canal de Panama (leur) soit restitué, en totalité, et sans discuter ».
À la clé des ressources économiques sur lesquelles il lorgne sans vergogne, tout en appuyant sur le champignon de la guerre commerciale avec la Chine ou en exhortant les autres pays de l’Otan à passer à la caisse à hauteur de 5 % de leur PIB. « Make America Great Again » vaut aussi à l’extérieur des frontières pour le camp trumpiste qui rêve d’imposer sa loi de la jungle à tous et à son seul profit.
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