Cohabiter avec le feu
Qu’ils consument les forêts du Canada ou de Grèce, de Californie ou de Sibérie, les mégafeux sont presque devenus un marronnier. Chaque année, des images plus spectaculaires les unes que les autres défilent sur nos écrans.
Il ne faut pourtant pas les banaliser tant leur progression est inquiétante – ils ont doublé depuis vingt ans – et leur origine liée à nos émissions de gaz à effet de serre, rappelle le GIEC.
Pour ne pas s’y habituer, la thèse de l’anthropologue Élise Boutié est utile. Son enquête sur le mégafeu de Paradise en 2018 en Californie détail son impact sur le territoire et surtout sur la vie de ses habitants (traumas qui se traduisent physiquement et choc de la disparition du paysage).
Son travail révèle aussi combien ces événements sont un enjeu de justice environnementale entre les plus aisés qui peuvent s’installer ailleurs et les plus pauvres qui se débrouillent comme ils peuvent.
Elle dénonce une vision des écosystèmes au service de l’humain, incapable de faire face au feu lorsqu’il surgit.
« Nous devons renouer avec l’histoire de nos forêts, et apprendre à cohabiter avec le feu », conclut-elle, alors que le pire feu de l’année en Grèce, désormais maîtrisé, a brûlé 11 000 hectares de forêt aux portes de la capitale Athènes. |
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