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samedi 8 juin 2024

Là-bas si j'y suis | Le meilleur de la semaine : Gabriel, pom-pom girl de Marine ?...le 9.06.2024

 



 Là-bas si j'y suis
 

Gabriel, pom-pom girl de Marine ?

C’était le titre d’un de nos articles cette semaine. Il n’est resté que quelques heures et nous l’avons changé. Et pourquoi donc ? Jamais de mémoire de Là-bas nous n’avons changé un titre a posteriori. Vous le trouvez comment vous, ce titre ? Amusant ? Accrocheur ? Faiblard ? Mais est-ce qu’il vous choque ? Nous, non, pas du tout. Ce titre veut simplement dire que Gabriel devance Marine et qu’il nous prépare le public à l’arrivée du Rassemblement national (RN).

Mais nous avons reçu un message d’une personne choquée par ce titre. Oui, qui trouve que ce titre « véhicule un message sexiste et homophobe ». Voilà qui nous a plongés dans une grande perplexité. Aucun de nous n’avait vu ce titre sous cet angle-là. Ni à la correction, ni à la relecture, ni à la mise en ligne, personne n’avait vu un tel sens. Ni celles et ceux de l’équipe qui ont vu cet article. Plusieurs messages sont arrivés sur le forum mais aucun n’a fait de remarques sur ce titre.

Depuis bien longtemps, nous savons que nos auditeurs voient des choses que nous n’avons pas dites ou bien ne voient pas ce que nous voulons dire. Un malentendu qui dure depuis que l’être humain se tient sur ses pattes de derrière et qu’il peint des bisons sur la paroi de sa grotte. Sa femme voit tout autre chose, un chapeau, une mobylette, des choses qui n’existent pas encore.

Alors voyons : sexiste. L’expression « pom-pom girl » est-elle sexiste ? Est-ce un mot ou une image dégradante ? Y a-t-il du mépris à évoquer ces majorettes qui ouvrent les défilés festifs en suivant le « pom-pom » de la musique ? Y a-t-il quelque chose d’homophobe à évoquer le premier ministre ? À l’évoquer en pom-pom girl ? Cette image signifie qu’il ouvre la route à l’importante figure qui arrive. Notre correspondant songe peut-être à l’homosexualité du premier ministre ? Aucun de nous n’a fait ce rapprochement. Ce sont là des choses devenues heureusement banales. Il n’y a plus d’arrière-pensées à ce sujet. Mais peut-être pas apparemment pour notre correspondant ?

Ce que ce titre signifie est aussitôt expliqué à la ligne suivante, juste sous le titre. « L’extrême droite arrivant au pouvoir ne sera pas un choc, Gabriel Attal nous aura préparés. Soyons justes, il n’est pas seul, les vestes se retournent peu à peu, les temps changent » : comment le premier ministre, en prenant des mesures autoritaires contre les jeunes, en menaçant de représailles les parents des enfants indisciplinés, ceci alors même que la délinquance est en régression selon le ministère de l’intérieur, ne fait que copier le populisme du RN.

C’est ce grand glissement auquel nous assistons, banalisation, acclimatation. Lutter contre le sexisme est important, encore faut-il qu’il se manifeste, de même que l’homophobie. Pour toutes ces raisons, le titre est revenu en tête de cette lettre hebdo.

Cette semaine : un bel hommage de l’équipe de La fabrique à Éric Hazan, qui l’a fondée et qui vient de passer l’arme à gauche. Donc la lutte continue. Regardez notre entretien avec lui et avec l’ami Fred Alpi qui chante Joe Hill. Ça vous remonte la pendule. Dillah vous dit tout sur l’histoire du bain de foule. En supplément, regardez celui qu’on a retrouvé entre les deux femmes écolos et les gars de la FNSEA. Là, on peut parler de sexisme ! Regardez bien la façon de faire une chanson révolutionnaire en pleine dictature : c’est ce que raconte Besancenot cette semaine« Si les Ricains n’étaient pas là » : Sardou va bien avec le 80e anniversaire du D-DAY, le 6 juin 1944. Sauf que c’était pas si joli que ça ce débarquement. Quant à Jonathan, il nous dit comment voter dimanche, il semblerait qu’il y ait des élections.

Sinon, Madame Hidalgo nageant dans la Seine, j’espère voir ça de mon vivant. Non ?

Daniel Mermet

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