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jeudi 27 juillet 2023

La Cimade - Soutenons les proches de disparu·e·s et les associations dans leur combat pour la vérité

 


La Cimade
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Chère amie, cher ami,

 

La mer Méditerranée est la frontière la plus meurtrière au monde. Depuis 2014, plus de 25 000 personnes* y sont décédées. Le 13 juin 2023, 82 personnes auraient perdu la vie et 564 personnes seraient disparues dans un naufrage des côtes grecques*.

Au-delà de l’enfer vécu par les naufragé·e·s, par les survivant·e·s secouru·e·s, comment imaginer la détresse des familles et des proches qui attendent désespérément des nouvelles d’une fille, d’un frère, d’un·e ami·e, d’un mari ? Comment porter le deuil lorsqu’on ignore tout des circonstances d’une disparition ?

Bien souvent, les familles s’organisent, se mobilisent et mènent les luttes pour obtenir vérité et justice quant au sort de leurs proches décédé·e·s et disparu·e·s lors de leurs parcours d’exil. 

Malheureusement, leurs démarches se heurtent à des obstacles de taille. Corps non identifiés, absence de registre des personnes disparues, de procédures ou d’informations sur ces dernières, stigmatisation et culpabilisation sociale… Il est urgent de lever ces freins, contraires au principe même d’humanité.

 

À La Cimade, en lien avec des partenaires sur le terrain, nous mettons tout en œuvre pour faciliter
l’accompagnement des familles dans leurs démarches, faire valoir leur « droit de savoir » afin de les aider à vivre leur deuil dans la dignité.

Nous documentons les procédures et les pratiques des acteurs privés et publics sur la recherche et d’identification des corps afin de pouvoir informer et former les associations et les militant∙e∙s pour améliorer l’accompagnement des familles dans leurs démarches de recherches. 

Nos équipes ont par exemple mis en place un outil disponible en ligne détaillant la procédure française en cas de décès d’une personne exilée.

Nous soutenons des associations afin d’orienter des familles en quête de justice et de vérité.

Nous faisons connaître les réalités vécues par les personnes sur leur parcours migratoire, comme par exemple l’histoire d’Hervé, rescapé d’un naufrage en Méditerranée, racontée dans notre podcast « Violences policières : la répression des migrations ».

Hervé, rescapé d’un naufrage en Méditerranée.

« J’ai quitté le Cameroun en 2016 avec ma fiancée et mon enfant parce que nos vies étaient menacées. 

 

Pour aller en Italie, je suis passé par la Libye. On a pris le Zodiac. On ne savait pas ce que c’était. Arrivés au bord de l’eau, on a vu la réalité : soit tu montes à bord, soit on te tue. 

 

Nous étions 197. Nous sommes arrivés à 13h sur la ligne internationale mais malheureusement le bateau de sauvetage n’était pas là. 14h, 15h30, pas de secours et le Zodiac était déchiré, percé.

 

On a vu le bateau arriver pour nous secourir. Il y avait déjà beaucoup de morts dont ma fiancée et mon enfant. Ils sont morts devant mes yeux et je ne pouvais rien faire. Quand nous sommes montés dans le grand bateau, on a essayé de compter les survivants : nous étions 67.

 

Je vis avec ça, c’est des cauchemars tous les jours, les cris de ma fiancée et de mon enfant.»

Extrait du podcast « Violences policières : la répression des migrations »

Les tragédies comme celle vécue par Hervé ne sont qu’un exemple parmi des milliers d’autres. 

Alors dans un contexte plus que jamais hostile aux personnes étrangères, et au-delà des chiffres, il est important de re donner de l’humanité à la question des personnes disparues, de leur rendre leur nom, leur visage, leur histoire, de soutenir leurs familles.

Par avance, MERCI ! 

Aude Millet, 

Directrice communication, collecte, sensibilisation


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