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lundi 31 juillet 2023
ECONOMIE avec OIPA - Pouvoir d’achat depuis 40 ans : voici les VRAIS chiffres !
ECONOMIE
Pouvoir d’achat depuis 40 ans : voici les VRAIS chiffres !
Cher ami,
Ici Thierry Champion, fondateur de l’Observatoire International du Pouvoir d’Achat.
Dans ma dernière lettre, je vous ai dit pourquoi vous ne pouvez pas croire les « chiffres officiels ».
Les autorités disent que vous êtes plus riche… que votre pouvoir d’achat a beaucoup augmenté depuis 40 ans…
…mais elles se trompent… et vous trompent (et je vous ai décrit en détail pourquoi).
Aujourd’hui, je vais vous dire la vérité sur votre porte-monnaie depuis 1975.
Pour cela, je me suis appuyé sur le livre remarquable de Philippe Herlin, Pouvoir d’achat, le grand mensonge.
Cet économiste a eu l’immense mérite de reconstituer les vrais chiffres depuis 50 ans.
Et vous allez voir, cela fait un peu peur :
Logement, équipement, voiture, alimentation… enfin de vrais chiffres !
Le calcul de Philippe Herlin est simple : combien de SMIC vous faut-il pour acheter le même bien depuis 50 ans ?
Prendre le SMIC comme référence est beaucoup plus révélateur que le prix affiché sur l’étiquette de ces biens et services.
Grâce au calcul de Philippe Herlin, vous savez combien de mois de salaires vous avez besoin pour acheter une voiture, par exemple.
Et c’est ainsi qu’on peut comparer le pouvoir d’achat de 1975 et celui d’aujourd’hui.
Et le résultat est très différent des « beaux discours » sur l’enrichissement généralisé et la mondialisation heureuse !
Certes, il est exact que le coût de certains produits a bien diminué depuis 1975.
c’est le cas de l’électroménager (aspirateurs, machines à laver, téléviseurs, ordinateurs)
des vêtements bas de gamme fabriqués en Chine ;
et de certains loisirs (prix d’une place de cinéma)
Il est vrai, aussi, qu’avec un smartphone, vous avez l’équivalent d’une caméra, chaîne stéréo et même magnétoscope, des appareils qui coutaient très cher dans les années 1970 !
Mais ces progrès-là sont l’exception et non la règle.
Sur le reste, le coût de la vie n’a pas diminué… bien au contraire !
Alimentation et voiture : pas de baisse des prix !
Pour l’alimentation, la situation n’est clairement pas rose :
« Sur l’alimentaire, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne note pas de baisse massive des prix depuis 1975, hormis le gigot d’agneau (grâce aux importations), le saumon (avec son industrialisation), le whisky, un peu le Ricard et le camembert », explique Philippe Herlin.
Voilà la réalité… et pourtant, l’INSEE vous dit que les dépenses d’alimentation ont largement baissé dans le budget des ménages !
Pourquoi cette différence ? Parce que l’INSEE estime que certains aliments sont de « meilleure qualité sanitaire » !
C’est peut-être vrai de leur sécurité sanitaire (virus et bactéries), mais sûrement pas de la qualité pour votre santé !
Le saumon d’élevage, par exemple, est une catastrophe sanitaire, car bourré de pesticides, d’antibiotiques, et parfois même d’antidépresseurs.
Croyez-vous que l’INSEE ajuste à la baisse le prix du saumon, pourtant de bien moins bonne qualité qu’en 1970 ? Pas du tout !
De même, beaucoup d’aliments sont moins nutritifs qu’avant :
Les pommes d’aujourd’hui ne vous apportent que 4 mg de vitamine C en moyenne… soit 10 à 100 fois moins que les pommes de nos grands-parents !
Pareil pour la vitamine A : une orange d’hier équivaut à… 21 oranges d’aujourd’hui !
Quant à vos brocolis, ils vous apportent 4 fois moins de calcium…
Bref, la réalité d’aujourd’hui est qu’on a des aliments aussi chers qu’avant… et globalement de moins bonne qualité !
Un autre poste de poids dans le budget des ménages, c’est l’automobile.
Là aussi, l’INSEE prétend que le prix des voitures a baissé depuis 30 ans… mais ce n’est pas vrai !
Prenons, comme Philippe Herlin, le prix de la voiture familiale Renault la moins chère, d’occasion.
Eh bien sur la période 1975-2015, il y a une hausse de son coût, et donc une perte de pouvoir d’achat !
Bien sûr, la qualité des voitures a beaucoup progressé : elles sont plus confortables, plus sûres et moins polluantes.
C’est un progrès pour la société… mais ce n’est une raison pour faire croire que le prix des voitures a baissé.
En réalité, pour les ménages, la voiture pèse plus qu’avant sur leur budget !
Logement et santé : la catastrophe
Pour le logement, la situation est bien pire encore.
Tout le monde le sait : le vrai coût du logement ancien a fortement augmenté depuis la fin des années 1990 : il a été presque multiplié par deux !
Quant aux « consommations de logement » (eau, électricité, chauffage), leur coût a lui aussi quasiment doublé depuis 1980 !
Et pourtant, si vous en croyez l’INSEE, les Français dépensent autant en restaurants que pour leur logement (6 % de leur budget dans les deux cas), ce qui est absurde !
Pour être complet, il faudrait ajouter l’augmentation astronomique des dépenses de santé.
Vous me direz peut-être qu’on est mieux soigné qu’avant, mais ce n’est qu’en partie vrai.
La majorité des dépenses de santé sont dues à l’explosion des maladies de civilisations (cancer, diabète, hypertension, insuffisance cardiaque, Alzheimer, etc.) en raison de :
la malbouffe: l’alimentation industrielle ultra-transformée ;
la sédentarité: le manque d’activité physique ;
et des polluants toxiques : perturbateurs endocriniens, pollution de l’air, etc.
Si on vivait jusqu’à 100 ans en pleine forme, ce serait un formidable progrès, et on serait heureux de dépenser plus.
Mais ce n’est pas le cas : au contraire, l’espérance de vie en bonne santé diminue, en France, depuis quelques années.
Au total, nous dépensons plus pour notre santé… parce que nous sommes en moins bonne santé qu’avant ! Vous parlez d’un « progrès » !
Ce qu’il faut retenir de tout cela
Au total, il faut reconnaître que les Français ont gagné en pouvoir d’achat sur la télévision, l’ordinateur et le smartphone, et, de façon moins spectaculaire, sur le frigidaire et la machine à laver.
Mais sur l’alimentation et les vêtements, ce n’est pas aussi net du tout : il y a bien eu une baisse des prix entre 1990 et 2000, mais cela stagne depuis lors, car le coût de la main d’œuvre et des matières premières reste élevé.
Pour la voiture, on constate plutôt une perte de pouvoir d’achat, même si les voitures sont de meilleure qualité.
Pour le logement et la santé, la perte de pouvoir d’achat est massive.
Et je ne parle même pas ici des impôts directs, qui ont augmenté et pèsent lourdement sur les ménages aujourd’hui !
La conclusion de tout cela, c’est que les Français n’ont pas « rêvé ».
Ils ont l’impression d’une « grande stagnation » depuis 1975, et ces chiffres prouvent qu’ils ont raison.
Voilà pourquoi je suis attentif aux moyens d’augmenter votre pouvoir d’achat :
Cela passe par la baisse des impôts et charges (il y a des façons simples de le faire, sans rogner sur les services publics, vous verrez) ;
Et cela passe par une meilleure utilisation de votre épargne – là encore, il y a des moyens efficaces de la faire fructifier.
Restez connecté, je vous en reparle très vite.
Thierry Champion
Fondateur de l’Observatoire International du Pouvoir d’Achat (OIPA)
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