| | | | | | | Bonjour à chacun et chacune, |
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| | L’homme révolté est un homme qui dit NON Albert Camus | |
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| | Je reviens cette semaine sur les enjeux du combat contre la loi des 64 ans et sur la nécessité de débattre avec les travailleurs et les citoyens, en articulation avec le mouvement social et syndical, d’une perspective politique progressiste, répondant aux aspirations de justice sociale, environnementale et de souveraineté populaire et démocratique qui s’expriment parmi celles et ceux qui agissent, marchent, font grève, mais aussi chez celles et ceux qui ne le peuvent pas.
Toute la semaine, les ministres et les médias au service du système n’ont parlé que des « violences » en minimisant avec véhémence celles produites par la police, utilisant à Sainte-Soline des armes de guerre interdites. C’est peut-être la raison pour laquelle M. Macron a qualifié de « guerre » ce qui s’est passé à Sainte-Soline. Curieusement, le ministre de l’Intérieur et le préfet de police de Paris, qui était dans le précédent quinquennat son secrétaire d’État, se sont relayés abondamment sur toutes les chaînes de télévision et de radio pour justifier leurs actions.
Il ne s’agit pas ici d’incriminer tout le corps des policiers qui travaillent eux aussi dans des conditions difficiles, mais ceux qui donnent les ordres et excitent des actes des plus brutaux. On parle ainsi de « violences policières isolées ». Sauf qu’à force de constater tant et tant d’actes isolés, ça commence à se voir. Cela commence à faire système. Et, c’est inquiétant.
Ajoutons qu'on peut se demander à quoi joue M. Darmanin, y compris à l’intérieur du gouvernement, au moment où la Première ministre est affaiblie. Le précédent du ministre de l’Intérieur N. Sarkozy combattant, avec des moyens peu avouables son Premier ministre, à l’époque D. de Villepin ne peut nous empêcher de nous interroger.
Le parti de l’ordre est de sortie. Et, le parti de l’ordre parle à l’électorat de la droite et de l’extrême droite. De même les attaques du président de la République s’en prenant ouvertement aux forces de gauche et écologistes visent le même objectif. Rassurer les droites et les droites extrêmes, bomber le torse pour se porter garants de l’ordre capitaliste.
Les questions posées au mouvement sont donc importantes : Rester uni, élargir encore le mouvement et rechercher les voies et les moyens d’une alternative progressiste.
Cet élargissement ne peut se faire en suivant des groupuscules violents qui desservent le mouvement et le divisent en donnant des prétextes répressifs à l’adversaire. Ce sont les actes violents minoritaires qui permettent au pouvoir de détourner l’attention sur les souffrances populaires aggravées par le recul de l’âge de départ à la retraite et demain avec la baisse des niveaux de pensions.
Cette violence a aussi permis toute la semaine d’empêcher tout débat sur les projets négatifs des « Méga-bassines ». Le pompage direct des nappes phréatiques qu’elles induisent entraînera une catastrophe pour les cours d’eau et les rivières et pour l’accès à ce bien commun qu’est l’eau.
En même temps, le pouvoir ne fait rien pour organiser une transition agricole vers une agriculture durable, autonome et économe y compris en eau, rémunérant correctement le travail paysan, garantissant la qualité alimentaire.
Ce pouvoir a encore montré cette semaine le peu de cas qu’il fait de cette qualité et de la santé en ne décidant aucune disposition contraignante afin de réduire et d’éliminer les nitrites des charcuteries. Or, ceux-ci ont été déclarés cancérigènes depuis 2015 par le centre international de recherche (CIRC). L’Agence de sécurité sanitaire a confirmé en juillet 2022 les risques de cancer liés aux nitrates et aux nitrites ajoutés dans les viandes transformées. Au total, chaque année, 4300 nouveaux cas de cancer sont attribués à la consommation de charcuteries. Il n’y a pas d’autres choix que d’interdire ces matières cancérigènes.
Je ne peux terminer cette séquence « alimentaire » sans dire un mot sur le saccage de l’usine Buitoni de Caudry par son propriétaire Nestlé. Voici des salariés sacrifiés, victimes collatérales du drame des pizzas surgelées infectées par la bactérie Escherichia coli. Ils ne sont en rien responsables des drames survenus et des décès d’enfants. Seul la recherche du profit à tout prix et l’austérité en sont les responsables. Oui, profit quand une multinationale impose à ses salariés de travailler dans des conditions ne respectant pas les normes sanitaires pour produire des produits alimentaires qui ne les respectent pas plus. Austérité, quand des gouvernements n’ont cessé de supprimer des postes de contrôleurs publics au profit de ce qu’ils ont baptisé « autocontrôle ». Une farce si elle n’était si tragique.
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| | | | Le mouvement et le nécessaire travail pour une alternative progressiste. Les mouvements sociaux sont toujours des moments propices à la politisation. Ils permettent à des millions de personnes de faire le lien entre leur sort et les politiques nationales et européennes mises en œuvre. De ce point de vue, le grand mouvement populaire en cours s'apparente, depuis l’utilisation de l’article 49-3, à un nouveau moment de bascule. Il est gros de promesses à condition de ne pas tomber dans le piège des provocations du pouvoir, qui utilise des actions groupusculaires violentes, pour déployer sa police répressive afin de faire rentrer chacun chez soi.
C’est ce qui vient encore de se passer dans les Deux-Sèvres où tout est fait pour discréditer un mouvement juste contre l’accaparement de l’eau par une minorité dans l'unique but de poursuivre une agriculture intensive néfaste pour l’emploi et l’environnement.
L’efficacité réside bien dans la construction d’un mouvement majoritaire animé par l’union syndicale. Nous sommes sans doute dans un moment, tel que décrit par Antonio Gramsci : « La classe dominante ne parvient plus à diriger, seulement à dominer, et à dominer par la force de coercition ». Voilà pourquoi cette classe a tant menti, avant de tenter de domestiquer le Parlement.
Lorsqu’elle a mesuré l’ampleur du mouvement social, elle n’a pas hésité à « réutiliser » ses forces de police pour exciter les violences. Et le président de la République d'apparaître aux yeux de celles et ceux qui prendraient peur comme le garant de « l’ordre ». Classique !
Conscient du rétrécissement de sa base sociale et du refus majoritaire des travailleurs de se voir voler deux années de leur vie, et alors que les possédants ne sont d’aucune façon mis à contribution, M. Macron aura utilisé tous les artifices à sa disposition pour réaliser son coup de force : véhicule législatif lié au financement de la Sécurité sociale afin de réduire le temps du débat parlementaire, refus de toute négociation avec les organisations syndicales, jusqu’à l’empêchement du vote par les députés avec l’utilisation de la procédure bâillon du 49-3.
La violence de la démarche est telle que des constitutionnalistes de renom doutent de la conformité de cette procédure. La classe capitaliste veut à ce point assurer sa domination que les partis macronistes et de droite se sont alliés pour imposer leur loi scélérate. Elle teste aujourd’hui la stratégie du « chaos » pour prendre les pleins pouvoirs comme l’a suggéré M. Ciotti.
Tout ceci ne fait qu’accentuer les crises sociales et démocratiques. Du même coup s’amplifie l’éclatement du parti de droite et ébranle sérieusement la nébuleuse « Renaissance ». Autrement dit, celui qui a voulu pulvériser le spectre politique en est lui-même la victime, comme un retour de boomerang de son arrogance.
La raison en est simple : la majorité de nos concitoyens refusent ces choix au service unique du capital. On peut donc changer les noms des partis qui servent ces choix, rien n’y fera. Nous sommes en « un temps de détachement de l’idéologie dominante » selon l’expression de Gramsci. Les partis qui constituent le bloc libéral, quels que soient leurs noms, ne cessent de s’effriter.
Et, toute force se prétendant « de gauche » ne peut qu’être disqualifiée dès lors que sa politique se met au service de la minorité des possédants. C’est ce qui a provoqué l’effondrement du Parti socialiste de François Hollande et mis à mal toutes les coalitions de gauche, dès lors qu’elles n’ont pas répondu aux intérêts populaires.
Toutes les forces sociales-démocrates sont en difficulté pour ces raisons fondamentales. Changer ici implique de changer radicalement le cadre des traités européens et la nature de la construction européenne.
Celle-ci doit être mise au service d’un projet continental au service des peuples, non pas pour les mettre en compétition sur les reculs de l’âge ouvrant droit à la retraite, mais pour réduire partout le temps de travail et augmenter les rémunérations, et progresser vers une sécurité sociale professionnelle. C’est aussi ce que portent les mouvements sociaux au Royaume-Uni ou en Allemagne.
Dans ce moment exceptionnel de politisation, la question de l’alternative politique doit être posée. Pas celle de la cosmétique gouvernementale qui serait prétendument prête à discuter de tout sauf de… sa contre-réforme des retraites - cette « mère des batailles » - pour complaire aux institutions européennes et aux fonds financiers cherchant à développer la retraite par capitalisation. Pas non plus une alternance fondée sur des promesses vaines qui ne produisent que désillusions et élargissent la porte à l’extrême droite.
Il s’agit d’inventer avec celles et ceux qui aspirent à un profond et réel changement progressiste plaçant « le travailleur souverain sur son travail et la production » pour la justice sociale et environnementale au cœur d’un nouveau projet.
Celui-ci doit pouvoir être porté majoritairement par les travailleurs et le peuple. Ce changement implique de sortir de la monarchie institutionnelle et de la servitude dans l’entreprise. Il ne porte pas seulement sur un « nouveau partage des richesses ». Il doit permettre aux travailleurs de décider de la nature des richesses à produire, des conditions de production en fonction de leur bien-être et des nécessités des transitions environnementales. Il pose forcément la question de la propriété des moyens de production et de la création monétaire, donc du système bancaire jusqu’à la Banque centrale européenne.
C’est donc bien à une alternative sociale, démocratique, écologiste qu’il est nécessaire de travailler avec toutes et tous. Un tel projet nécessite une bataille soutenue opposant les forces de transformation au capital. Il appelle l’animation d’un intense débat politique sur la nature du système qui provoque tant de malheurs et sur les moyens de le dépasser. Cette unité populaire, en lien avec une union de type nouveau favorisant un va-et-vient entre forces progressistes, mouvement social et syndical, est la condition pour empêcher l’extrême droite d’accéder au pouvoir. Ne sous-estimons pas le fait qu’elle est déjà dans de nombreux pays la béquille du capitalisme. De ce point de vue, la campagne pour obtenir un Référendum d’Initiative Partagée (RIP) peut constituer un moment crucial pour obtenir l’expression populaire majoritaire sur la loi des 64 ans, mais, au-delà, ouvrir le débat sur le type d’union populaire à construire et susciter l’action pour ouvrir le chantier d’un pacte populaire pour un autre gouvernement et une autre société.
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| | | | CGT : Sophie Binet succède à Philippe Martinez | | Sophie Binet la secrétaire générale@CGTCadresTechs a été élue secrétaire générale de la confédération. Elle est la 1ère femme à accéder à cette fonction en 128 ans d'existence du syndicat. | | |
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| | | | Elle a l’air de disparaitre de nos écrans. Pourtant la guerre déclenchée par Poutine au cœur de l’Europe se poursuit avec ses affres, ses souffrances, ses déplacés, ses morts. Nous sommes au 402e jour de cette sale guerre. Aucun effort n’est déployé pour chercher les voies de la paix. Aucune oreille attentive n’a considéré le plan de paix proposé par la Chine. Peu de cas sont faits de la proposition du président Lula de créer un groupe de contact pour la paix. Pendant ce temps les plaques tectoniques de la géopolitique mondiale continuent de produire d’inquiétants effets. Les profiteurs de guerre sont à la fête et joue la spéculation contre tous les peuples. Les usines d’armements tournent à plein pour préparer de nouvelles offensives meurtrières. La Finlande s’apprête à entrer dans l’OTAN après un chantage contre les militants kurdes et la levée du véto du sinistre Erdogan. La Russie envisage de déployer des armes nucléaires tactiques, peut être stratégique en Biélorussie. Et, pourtant il faut analyser le sens de l’appel du président biélorusse pour une « trêve ». Certes dans son discours de vendredi il a manié le chaud et le froid, mais il semble qu’il refuse d’être engagé dans un mortel engrenage. Dans le même temps, Poutine admet pour la première fois que les sanctions ont des conséquences sur son économie. Ce peut être un moyen de fédérer la société russe. Dans le même temps il modifie sa « doctrine de politique étrangère » afin tenter de renforcer les liens avec la Chine et l’Inde pour accentuer le combat contre « l’occident global ». L’occident capitaliste est en effet en guerre contre ces pays qui refusent le suivisme derrière les États-Unis. Mais un tel raisonnement niant une lutte de classe à l’échelle internationale déplace le débat uniquement sur des questions de mode de vie en société sans porter le crucial enjeu de la domination de la loi de l’argent et de la finance sur les travailleurs du monde entier mis en concurrence. Nous sommes bien dans une guerre mondialisée aux multiples effets pour les peuples et contre la nécessité d’affronter en commun les lourds défis de l’époque : climat, santé, sécurité alimentaire et sociale. Le combat pour la paix et le désarmement s’articule avec ceux de la justice sociale et climatique, de la coopération entre les nations et les peuples.
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| | | | | Le prochain numéro de La TERRE paraitra sous une nouvelle formule le 19 avril avec plusieurs enquêtes : les innovations en Agriculture dans la ruralité, la situation des agricultrices, les effets des coûts de l’énergie sur l’activité rurale. Regard sur la région Bourgogne Franche-Comté. |
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| | En vous souhaitant une bonne semaine, nous vous adressons nos amicales salutations. Patrick Le Hyaric |
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| | | | Pour m'écrire: L'Humanité - Patrick Le Hyaric 5, rue Pleyel - immeuble Calliope 93528 Saint-Denis cedex 01 49 22 72 18 |
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