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Toujours plus Devant le nombre croissant de polars qui nous arrive chaque jour et notre envie (croissante elle aussi) de partager avec vous nos coups de cœur ou nos découvertes, nous allons, au moins jusqu’à l’été, changer le rythme de cette newsletter qui, de mensuelle, va devenir bimensuelle. Vous êtes de plus en plus nombreux et nombreuses à nous lire et nous avons des réserves quasi inépuisables de sujets à vous proposer. Nous vous disions la dernière fois que le polar se portait bien, le livre en général se porte bien si l’on en croit l’affluence au Festival du Livre de Paris du 21 au 23 avril. Pour sa deuxième édition, le salon littéraire a accueilli 102 350 visiteurs au Grand Palais éphémère et dans ses différents lieux hors les murs, un chiffre en hausse de 13% par rapport à 2022. Résultat, il s’est vendu quelque 90 000 ouvrages en trois jours pour un chiffre d’affaires en progression de 32% par rapport à 2022. On croisait dans les allées beaucoup de jeunes, attirés notamment par la présence de Tik Tok. 

Dans cette newsletter, vous retrouverez quelques poids lourds tels Dennis Lehane et Jean-Patrick Manchette. Mais d’autres sont dans les starting blocks comme Jean-Christophe Grangé,  Fred Vargas et Douglas Kennedy . Vous découvrirez dans cette newsletter l’incipit de leurs polars respectifs: Rouge Karma (Albin Michel) pour le premier, à paraître le 4 mai, Sur la Dalle (Flammarion) pour la deuxième, à paraître le 17 mai, et Et c'est ainsi que nous vivrons (Belfond) pour le troisième, un roman noir à paraître le 1er juin qui se projette en 2045 dans un monde où les Etats-Unis n'existent plus. L’incipit du polar de Fred Vargas peut paraître nerveux comparé au reste de son roman qui plaira surtout aux fans inconditionnels du commissaire Adamsberg, vous en saurez davantage dans notre prochaine édition.

Alexandra Schwartzbrod
Directrice adjointe de la rédaction 

Boston au temps de la haine

«Je suis Irlandais, on boit la culpabilité au petit-déjeuner», posait l’Américain Dennis Lehane au festival Quais du polar de Lyon. Le sentiment d’avoir fauté, mal fait, failli, et son pendant, la quête du rachat, de la rédemption, irriguent de fait sa production. Le Bostonien met en scène des communautés à partir d’individus dont il cisèle les portraits, notamment psychologiques, ses romans en deviennent des sagas portées par des vies souvent minuscules vrillées par des dilemmes qui les font vaciller. Dans le Silence (Gallmeister), le personnage principal est une mère de famille de la classe ouvrière du quartier irlandais de South Boston, qui voit ses repères et certitudes s’écrouler quand sa fille de 17 ans disparaît lors d’une soirée entre copains de «Southie». Dure à cuire qui picole, fume, jure, se bagarre à l’occasion, elle va remuer ciel, terre et secrets pour retrouver sa fille adorée, ouvrir des brèches dans le mur de silence que bétonnent les uns et les autres face à sa quête. Notamment la mafia irlandaise locale. Sabrina Champenois

Don Preston/Boston Globe via Getty Images

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Aux îles Féroé, le râle de la baleine pilote

Si vous avez l’intention de partir en vacances aux îles Féroé, plongez-vous dans ce polar, ne serait-ce que pour prévoir une palanquée de vêtements chauds et, surtout, imperméables. Nous avons lu les 256 pages de ce roman de Patrice Gain parcourue d’un frisson glacé provoqué autant par l’effroi que par le froid. Tout est résumé dans le titre : les Brouillards noirs (Albin Michel). Un père, qui n’a pas revu sa fille depuis une dizaine d’années, soustraite à sa garde par la mère lors du divorce, reçoit un jour un appel de celle-ci, le suppliant de l’aider à retrouver la jeune femme qui a disparu aux îles Féroé, où elle se trouvait en vacances. Sur place, il apprend, sidéré, qu’elle avait, en réalité, fait le déplacement avec une association de défense des animaux pour s’opposer à un grindadráp , une sorte de chasse à courre sur l’eau, pratique d’un autre âge consistant à massacrer un maximum de globicéphales – plus connus sous le nom de «baleines pilotes» – à coups de harpon. Glaçant.  A.S.

En Corée, la sœur doublure portait une robe jaune

En 2002, le Japon et la Corée accueillent la Coupe du monde de football; la Corée parvient en demi-finale. Le 2 juillet 2002, dans Lemon (éditions la Croisée) de Kwon Yeo-sun , la chaise de la plus belle fille de la promo est vide. Elle avait 18 ans. On l’a retrouvée morte dans un parc. Qui l’a assommée ? Trois femmes se relaient, en huit chapitres, pour raconter l’onde de choc provoquée par le meurtre sur près de dix-sept ans. Plusieurs foyers sont concernés, notamment ceux des suspects, un pauvre garçon et un fils de famille. La narratrice principale est la sœur de la victime. Elle exerce son imagination. Avec l’aide de la chirurgie esthétique, elle se réinvente jusqu’à devenir une pâle copie de la morte. De petite campagnarde ronde, joyeuse et vive, elle se métamorphose en femme guindée affublée d’une robe jaune. Claire Devarrieux

Faux vrai shérif et vrai faux idiot
d’un village islandais

Kalmann, 33 ans, pêcheur de requins, porte un chapeau de cow-boy, un mauser à la ceinture et une étoile : il est le shérif de Raufarhöfn, un petit port islandais en perte de vitesse. L’accoutrement lui a naguère été offert par son père, un Américain de passage. Bien sûr, il sait bien qu’il n’est pas un vrai shérif, ici ça n’existe pas, et en même temps, il s’y croit. Il veille. Il est l’idiot du village, mais il n’est pas aussi bête qu’on pourrait le croire. Il se débrouille seul, avec sa mère pas trop loin, un ami sur internet et une voisine qui l’emmène voir son grand-père. La vie est présentement chamboulée. Le potentat local a disparu, en laissant une énorme trace de sang dans la neige. C’est Kalmann qui est tombé dessus en allant chasser son renard préféré. Et c’est Kalmann, avec ses raisonnements tordus, qui raconte toute l’affaire. L’auteur, né en Suisse en 1981, connaît l’Islande pour y être installé depuis des années. Cl.D.

Kalmann, Joachim B. Schmidt, traduit de l’allemand (Suisse) par Barbara Fontaine. Gallimard «La Noire», 356 pp., 22 €.

JEAN-PATRICK MANCHETTE

«Le monde du roman noir est dominé par le mal. Les personnages subissent, assument ce mal, en reçoivent des fêlures, parfois entrent en lutte.»

Réunis par Doug Headline et présentés par Nicolas Le Flahec, les 28 entretiens donnés par Jean-Patrick Manchette , chef de file du néopolar né dans les soubresauts de Mai 68, en disent autant sur l’homme et l’auteur que sur la société dans laquelle il a évolué. Cela s’appelle Manchette, derrière les lignes ennemies, entretiens 1973-1993 (la Table ronde) et c’est incontournable. « Jamais je n’ai pensé à écrire autre chose que des romans noirs. (…) La psychologie m’emmerde, la mort doit faire partie du récit. La mort, des morts. Il n’y a que la violence qui me paraisse digne d’intérêt, non que je sois moi-même… Mais elle est là, il faut essayer de parler de l’effritement du monde où nous vivons. J’assisterai personnellement sans déplaisir à son effondrement. Je rêve d’un roman où j’accumulerais les cadavres, une cinquantaine. Un burlesque mais noir, noir. (…) Je me considère comme un écrivain, pas comme une manufacture, je ne cherche pas à livrer invariablement le même produit, au contraire. J’essaie d’écrire ce que je n’ai jamais écrit, en cherchant une manière que je n’ai jamais employée. »
Ne ratez pas, samedi, le long article que Philippe Lançon consacrera dans Libé à ce recueil d'entretiens. 

« Hervé Jouhandeau émergea de l’épais brouillard, pavé en main, à la manière d’un discobole. Dans ces moments-là, se comparer aux athlètes de l’Antiquité ne lui faisait pas peur.

«Les yeux brouillés de larmes, il vit, à moins de cent mètres, le mur des CRS. Casques à cimier, impers ceinturés, boucliers ressemblant à s’y méprendre à des couvercles de poubelle…

S’arrêtant  parmi les nappes de gaz lacrymogène, il se cambra, arma son bras puis plaça le pavé dans le creux de son épaule. Un héros du stade, on vous dit.»

Rouge KarmaJean-Christophe Grangé , Albin Michel, 379 pp, 23,90€, à paraître le 4 mai

Patrick Ferrand considère que «la meilleure chose qui [lui] soit arrivée dans la vie, c’est Martine» . Depuis qu’ils se sont rencontrés en 1976, lors d’un match de handball, ils ont «tout partagé» , la natation synchronisée, l’athlétisme, les étés sur la Côte d’Azur, le ménage, la cuisine… Ils ont traversé vingt premières années «formidables». Ensuite, il y a eu «des petites engueulades normales» mais il avait une technique pour les repousser : «Il suffisait de lui laisser penser qu’elle décidait.» «Avec Martine», ce qui était pénible, c’est qu’elle ressemblait beaucoup à sa mère, Yvette, «très dirigiste». Et puis à son père, Michel, «qui voulait tout, tout de suite». D’ailleurs «pour l’embêter» , il l’appelait par le prénom de l’un ou l’autre. Ça ne la faisait pas rire. Mais bon, il a toujours eu «un humour plus que spécial». Ce septuagénaire a été condamné le 14 avril par les assises du Maine-et-Loire à douze ans de réclusion criminelle pour avoir tenté de tuer son épouse, en 2019, en écrasant du Lexomil dans son jus d’orange. Récit de deux jours d’audience, entre «propos catastrophiques», couple disloqué et passé maudit. Julie Brafman

En Afrique du Sud, un cadavre calciné
pour une évasion théâtrale

L’histoire est digne d’un film. Un meurtrier qui simule sa mort pour s’évader de prison, réussit le tour de passe-passe en laissant un cadavre derrière lui, est retrouvé un an plus tard et remis en prison. Le scénario semblerait presque trop irréaliste. Et pourtant, c’est bien ce qu’a imaginé puis vécu Thabo Bester, supposément âgé de 37 ans, originaire d’Afrique du Sud. Le feuilleton a tenu tout le pays en haleine ces dernières semaines. L’homme a un surnom : «le violeur de Facebook». Sur le réseau social, il n’était plus Thabo Bester mais un recruteur de mannequins. Sous ce prétexte, il attirait ses victimes dans ce piège mortel, les violait et les volait sous la menace d’un couteau. Il a tué au moins une femme. Finalement arrêté, la justice sud-africaine le condamne en 2022 à la prison à perpétuité pour meurtre et viols. Il est alors incarcéré dans l’une des prisons privées les plus sécurisées du pays, à Bloemfontein, dans le centre du pays. Salomé Kourdouli

« Le gardien du commissariat du XIIIe arrondissement de Paris, Gardon, pointilleux jusqu’à la maniaquerie, était à son poste à sept heures trente pile, la tête penchée vers le ventilateur de son bureau pour sécher ses cheveux, selon son habitude, ce qui lui permit d’apercevoir de loin le commissaire Adamsberg approcher à pas très lents, portant sur ses avant-bras un objet non identifié, les paumes tournées vers le ciel, avec autant de précautions que s’il tenait un vase de cristal. »

Sur la dalleFred Vargas , Flammarion, 520 pp., 23€, à paraître le 17 mai 

Comment se déguiser pour infiltrer les «Furies»?

Il faut, pour le découvrir, se plonger dans le nouveau polar de Nicolas Lebell’Hallali (éditions du Masque), dernier tome de sa trilogie des  «Furies» après le Gibier et la Capture . L’enquêtrice Yvonne Chen regarde des séries en buvant des mojitos et, le soir, sort chercher l’aventure dans les bars. Pas très sympa, Chen. «J’ai tendance à mettre en scène des “connards”, explique à Libération Nicolas Lebel. Le capitaine Mehrlicht de ma première série, qui enfume tout le monde et déteste beaucoup de gens. Chen, qui a cette liberté de ton et profite de la vie en levant des mecs avant de les jeter.» Pourtant, elle a une forme d’intégrité. On lui a «buté son collègue». Et elle veut retrouver ceux qui ont fait le coup, un groupe de criminels nommé les Furies. Pour y parvenir, elle va infiltrer le clan. Profiter des soirées déguisées organisées par deux frères se disputant le contrôle d’un prestigieux vignoble dans les Vosges. Didier Arnaud 

 Lire la chronique

«Nous sommes le 6 août. Dans le grand pays qui faisait autrefois partie du nôtre, ils s'apprêtent à brûler mon amie sur un bûcher.
«Elle s'appelle Maxime. Elle travaille pour moi, en quelque sorte, et nous nous sommes rapprochées au fil des années, bien que, dans mon secteur, une telle camaraderie soit considérée comme peu professionnelle. La raison de son exécution: elle a osé plaisanter en public au sujet du Christ.»

Et c'est ainsi que nous vivronsDouglas Kennedy (traduit de l'anglais par Chloé Royer), Belfond, 335 pp, 22,90 euros, à paraître le 1er juin

«Misanthrope», de la poursuite dans les idées

Où l’on reparlera de «l’effet  Smile ». Du titre de ce film d’horreur sorti à l’automne dernier et ayant rencontré un succès fracassant et passablement inattendu en salles (plus de 217 millions de dollars de recettes dans le monde). Misanthrope pourra, à première vue, évoquer cet «effet Smile», transposé au thriller. Une traque au serial killer tout ce qu’il y a de plus traditionnel, avec flic sur les jantes, mentor ténébreux et tueur imprévisible et surdoué. Réussir à tenir deux heures sur cette partition sans balancer la Twingo dans le fossé suffit aujourd’hui à crier au miracle. Mais le film de Damián Szifron fait en vérité bien mieux que ça. Lelo Jimmy Batista

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C'est une spécificité française, les festivals polar pullulent.
Notre sélection mensuelle.

Festival des littératures policières noires et sociales  à Besançon

du 29 au 30 avril

L’art du polar, à Derval et Chateaubriant (Loire-Atlantique), du 11 au 14 mai, avec Michel Bussi en invité d'honneur

L’escargot noir , à Sens (Yonne)
les 27 et 28 mai, rendez-vous sous la magnifique halle du marché pour la 3e édition de ce salon du polar parrainé cette année par Céline Denjean et Bernard Minier. Une trentaine d’auteurs à retrouver, parmi lesquels Sandrine Destombes, Jacques Saussey, Chrystel Duchamp, Patricia Delahaie, Frédéric Lepage ou Ophélie Cohen. Avec, en plus des rencontres, tables rondes et dédicaces, un stand spécial proposant des ateliers pour les jeunes, une murder party et un concours de nouvelles. 

Une newsletter mensuelle réalisée par Alexandra Schwartzbrod

Avec Didier Arnaud, Lelo Jimmy Batista, Julie Brafman, Sabrina Champenois, Claire Devarrieux, Fabrice Drouzy et Salomé Kourdouli 



Documentation: Bénédicte Dumont et Claudine Mamy

Conception graphique: Christelle Causse et Jean-Charles Thébaud

Editing photo: Laure Troussière

 
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Retrouvez le billet politique de Thomas Legrand chaque matin à 9 heures, du lundi au vendredi, sur Liberation.fr

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