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Aux îles Féroé, le râle de la baleine pilote |
Si vous avez l’intention de partir en vacances aux îles Féroé, plongez-vous dans ce polar, ne serait-ce que pour prévoir une palanquée de vêtements chauds et, surtout, imperméables. Nous avons lu les 256 pages de ce roman de Patrice Gain parcourue d’un frisson glacé provoqué autant par l’effroi que par le froid. Tout est résumé dans le titre : les Brouillards noirs (Albin Michel). Un père, qui n’a pas revu sa fille depuis une dizaine d’années, soustraite à sa garde par la mère lors du divorce, reçoit un jour un appel de celle-ci, le suppliant de l’aider à retrouver la jeune femme qui a disparu aux îles Féroé, où elle se trouvait en vacances. Sur place, il apprend, sidéré, qu’elle avait, en réalité, fait le déplacement avec une association de défense des animaux pour s’opposer à un grindadráp , une sorte de chasse à courre sur l’eau, pratique d’un autre âge consistant à massacrer un maximum de globicéphales – plus connus sous le nom de «baleines pilotes» – à coups de harpon. Glaçant. A.S. |
En Corée, la sœur doublure portait une robe jaune |
En 2002, le Japon et la Corée accueillent la Coupe du monde de football; la Corée parvient en demi-finale. Le 2 juillet 2002, dans Lemon (éditions la Croisée) de Kwon Yeo-sun , la chaise de la plus belle fille de la promo est vide. Elle avait 18 ans. On l’a retrouvée morte dans un parc. Qui l’a assommée ? Trois femmes se relaient, en huit chapitres, pour raconter l’onde de choc provoquée par le meurtre sur près de dix-sept ans. Plusieurs foyers sont concernés, notamment ceux des suspects, un pauvre garçon et un fils de famille. La narratrice principale est la sœur de la victime. Elle exerce son imagination. Avec l’aide de la chirurgie esthétique, elle se réinvente jusqu’à devenir une pâle copie de la morte. De petite campagnarde ronde, joyeuse et vive, elle se métamorphose en femme guindée affublée d’une robe jaune. Claire Devarrieux |
Faux vrai shérif et vrai faux idiot |
Kalmann, 33 ans, pêcheur de requins, porte un chapeau de cow-boy, un mauser à la ceinture et une étoile : il est le shérif de Raufarhöfn, un petit port islandais en perte de vitesse. L’accoutrement lui a naguère été offert par son père, un Américain de passage. Bien sûr, il sait bien qu’il n’est pas un vrai shérif, ici ça n’existe pas, et en même temps, il s’y croit. Il veille. Il est l’idiot du village, mais il n’est pas aussi bête qu’on pourrait le croire. Il se débrouille seul, avec sa mère pas trop loin, un ami sur internet et une voisine qui l’emmène voir son grand-père. La vie est présentement chamboulée. Le potentat local a disparu, en laissant une énorme trace de sang dans la neige. C’est Kalmann qui est tombé dessus en allant chasser son renard préféré. Et c’est Kalmann, avec ses raisonnements tordus, qui raconte toute l’affaire. L’auteur, né en Suisse en 1981, connaît l’Islande pour y être installé depuis des années. Cl.D. |
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En Afrique du Sud, un cadavre calciné |
L’histoire est digne d’un film. Un meurtrier qui simule sa mort pour s’évader de prison, réussit le tour de passe-passe en laissant un cadavre derrière lui, est retrouvé un an plus tard et remis en prison. Le scénario semblerait presque trop irréaliste. Et pourtant, c’est bien ce qu’a imaginé puis vécu Thabo Bester, supposément âgé de 37 ans, originaire d’Afrique du Sud. Le feuilleton a tenu tout le pays en haleine ces dernières semaines. L’homme a un surnom : «le violeur de Facebook». Sur le réseau social, il n’était plus Thabo Bester mais un recruteur de mannequins. Sous ce prétexte, il attirait ses victimes dans ce piège mortel, les violait et les volait sous la menace d’un couteau. Il a tué au moins une femme. Finalement arrêté, la justice sud-africaine le condamne en 2022 à la prison à perpétuité pour meurtre et viols. Il est alors incarcéré dans l’une des prisons privées les plus sécurisées du pays, à Bloemfontein, dans le centre du pays. Salomé Kourdouli |
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Comment se déguiser pour infiltrer les «Furies»? Il faut, pour le découvrir, se plonger dans le nouveau polar de Nicolas Lebel, l’Hallali (éditions du Masque), dernier tome de sa trilogie des «Furies» après le Gibier et la Capture . L’enquêtrice Yvonne Chen regarde des séries en buvant des mojitos et, le soir, sort chercher l’aventure dans les bars. Pas très sympa, Chen. «J’ai tendance à mettre en scène des “connards”, explique à Libération Nicolas Lebel. Le capitaine Mehrlicht de ma première série, qui enfume tout le monde et déteste beaucoup de gens. Chen, qui a cette liberté de ton et profite de la vie en levant des mecs avant de les jeter.» Pourtant, elle a une forme d’intégrité. On lui a «buté son collègue». Et elle veut retrouver ceux qui ont fait le coup, un groupe de criminels nommé les Furies. Pour y parvenir, elle va infiltrer le clan. Profiter des soirées déguisées organisées par deux frères se disputant le contrôle d’un prestigieux vignoble dans les Vosges. Didier Arnaud |
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