RUSSIE - Hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne ont été tous deux subitement touchés par des fuites aussi spectaculaires qu’inexpliquées en mer Baltique, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Si bien que Kiev, sans avancer de preuves, a accusé Moscou d’« une attaque terroriste planifiée », ce mardi 27 septembre.
« La fuite de gaz à grande échelle de Nord Stream 1 n’est rien de plus qu’une attaque terroriste planifiée par la Russie et un acte d’agression contre l’Union européenne », a affirmé sur Twitter le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. « La Russia veut déstabilisé la situation économique en Europe et causer une panique juste avant l’hiver », a-t-il dénoncé.
La Première ministre danoise Mette Frederiksen a aussi jugé que les trois fuites étaient dues à « des actes délibérés », et qu’elles devraient durer au moins une semaine jusqu’à épuisement du méthane qui s’échappe des conduites sous-marines, a fait savoir le ministre danois de l’Energie et du Climat lors d’une conférence de presse du gouvernement.
« Les fuites de gazoducs sont extrêmement rares et nous voyons donc une raison d’augmenter le niveau de vigilance à la suite des incidents auxquels nous avons assisté au cours des dernières 24 heures », a expliqué le directeur de l’Agence danoise de l’énergie, Kristoffer Böttzauw.
Des « émissions massives » captées
« Nos partenaires européens mènent l’enquête. Nous sommes prêts à soutenir leurs efforts », a de son côté déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Refusant de « spéculer » sur les causes de ces fuites sur une infrastructure cruciale pour la livraison de gaz russe, ce porte-parole a ajouté : « Cela illustre l’importance de nos efforts conjoints pour trouver des approvisionnements de gaz alternatifs pour l’Europe ».
Selon l’institut sismique suédois, deux explosions sous-marines ont été enregistrées peu avant les fuites. Une première « émission massive d’énergie » d’une magnitude de 1,9 a été enregistrée dans la nuit de dimanche à lundi à 2h03 au sud-est de l’île danoise de Bornholm puis une autre de magnitude 2,3 à 19h04 lundi soir au nord-est de l’île, a expliqué à l’AFP Peter Schmidt, du Réseau national sismique suédois.
Des « conséquences dramatiques » pour le réchauffement climatique
« Nous l’interprétons comme provenant avec la plus grande probabilité d’une forme de détonation », a-t-il dit. « C’est une explosion d’importance. Il est tentant de penser que c’était le fait de quelqu’un qui savait ce qu’il faisait », a déclaré à l’AFP sa directrice, Anne Strømmen Lycke. « Avec des émissions d’énergie aussi importantes, il n’y a pas grand chose d’autre qu’une explosion qui peut l’avoir provoqué », a souligné de son côté Peter Schmidt.
Quid de l’impact environnemental ? Les fuites vont libérer « plusieurs millions de tonnes d’équivalent CO2 » dans l’atmosphère, affirme à l’AFP Sasha Müller-Kraenner, de l’ONG environnementale allemande DUH. Or, le gaz libéré, du méthane, générera des « conséquences dramatiques » en matière de réchauffement climatique, a-t-il ajouté.
Tant que les fuite ne sont pas réparées, il existe des risques d’explosion à la surface de l’eau : les autorités ont pour cette raison pris des interdictions de naviguer et de voler dans les zones concernées. Pour la faune et la flore maritimes, en revanche, les conséquences sont limitées. « Le méthane ne se dissout pas non plus dans l’eau, il n’y a donc heureusement rien à craindre », affirme à l’AFP le ministère de l’Environnement danois.
À voir également aussi sur le Huffpost :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire