Trop d’impôt tue l’impôt, dit-on. C’est tout aussi vrai pour l’info ! « Faut-il s’arrêter de s’informer pour être heureux ? », nous demandions-nous cet été. En effet, il semble bien qu’une surdose d’informations puisse avoir des effets négatifs sur notre esprit comme sur notre moral, voire notre santé. Certains, face à cette « infobésité », optent pour une solution extrême : l’abstinence médiatique ! Ce n’est pas encore le cas de la majorité des Français, si l’on en croit la grande enquête sur la fatigue informationnelle réalisée par l’Observatoire société et consommation (LObsSoCo) pour la Fondation Jean-Jaurès et Arte. Pour une majorité de nos concitoyens (59%), s’informer via les médias reste quelque chose d'important. Pour un Français sur cinq, c’est même très important (20%).
Pour autant, 85% des Français ont l’impression de voir tout le temps les mêmes informations dans la journée, entre chaînes d’information continue et multiplication des canaux. Et ils n’ont pas tort. D’où la sensation non pas de choisir, mais plutôt de subir une masse d’informations non hiérarchisées et redondantes. D'ailleurs, 59% estiment qu’il y a tout simplement trop d’informations dans les médias. C’est, soit dit en passant, l’un des constats à l'origine de La Sélection du Jour...
Conséquence de cette overdose informationnelle : in fine, rien n’en ressort, notre cerveau finissant par en bloquer tant la réception que l’analyse. Ainsi, 53% des Français ont l’impression de n’avoir rien lu, entendu, d’utile ou d’intéressant au cours de la journée et disent avoir du mal à distinguer ce qui est vraiment important dans ce flot incessant d’informations (51%). Un sur deux avoue même finir par avoir du mal à se faire une opinion sur un sujet, ou à suivre les événements.
Comment réguler ce trop plein ? Déjà en désactivant les notifications sur son smartphone, pour 53% des Français ayant répondu à cette étude. Un bon réflexe : les messages urgents des sites d’information le sont rarement vraiment. Mais, au final, les Français se déclarent véritablement fatigués de (trop) s’informer : près de huit Français sur dix limitent leur volume d'informations ou cessent carrément de consulter les informations (77%), entre débats polémiques, agressifs et vains, informations peu fiables et manque d’intérêt des contenus. 30% choisissent de ne pas allumer la télévision. Quasiment un tiers (31%) estiment par ailleurs que les informations et les actualités ont un impact négatif sur leur moral et leur humeur. Face à la fatigue informationnelle engendrée par l’infobésité, comment ne pas avoir envie de se couper un tant soit peu de ce flot d’infos ?
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