Chère lectrice, cher lecteur,
Ce jour-là, la tempête de neige était puissante. Et le sol, gelé. Moi aussi. En marchant, en serrant les dents, dans les rues désertes de Winterset, la ville où l’acteur John Wayne est né, je me suis dit que les candidats à la présidentielle américaine avaient décidément bien du courage. Depuis des semaines, ils sillonnent les moindres recoins de l’Iowa, ce petit Etat rural du Midwest (3 millions d’habitants), pour aller à la rencontre de la population, dans des endroits reculés. Avec le risque, parfois, de se retrouver devant une assemblée clairsemée.
Pourquoi le font-ils? Ils le font parce que l’Iowa est le premier Etat, depuis 1972, à ouvrir le bal des caucus et des primaires, en vue de la désignation, cet été, des candidats, démocrate et républicain, qui s’affronteront à la présidentielle. Le jour J du caucus de l’Iowa, c’est le 3 février. L’Etat devient une sorte de baromètre. Pour les démocrates, le rêve de gagner l’investiture de leur parti se rapproche. Al Gore en 2000, John Kerry en 2004, Barack Obama en 2008 et Hillary Clinton en 2016: tous ont gagné les caucus de l’Iowa avant de devenir les candidats démocrates officiels.
Mais ce qui est surtout intéressant, comme le rappelle le professeur Dennis Goldford de la Drake University, c’est que les candidats sont ici directement confrontés à leurs électeurs, qui n’hésitent pas à les bousculer, à leur faire part de leurs préoccupations. C’est la démocratie de proximité qui est à l’œuvre. Et c’est beau à voir.
Bonne lecture!
– Valérie de Graffenried, correspondante aux Etats-Unis
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