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vendredi 31 janvier 2020

600 tonnes de tueurs d'abeilles déversées dans la nature...

600 tonnes de tueurs d'abeilles déversées dans la nature...


POLLINIS

Une série d'études et d'enquêtes de terrain montre la toxicité avérée des fongicides SDHI  – parmi les plus utilisés en agriculture  – sur les abeilles et les pollinisateurs sauvages. Plus de 600 tonnes de ces poisons sont pourtant utilisés chaque année en France - des milliers à travers l’Europe : il y a urgence à les écarter de nos champs pour protéger les butineurs indispensables aux cultures et à l'ensemble de la chaîne alimentaire !
Cette décision salutaire est pourtant bloquée dans les arcanes du Parlement européen  : faites pression sur vos députés pour qu'ils agissent sans attendre pour la protection des abeilles et autres pollinisateurs !




Madame, Monsieur,
J'ai besoin de votre action urgente auprès des députés européens : il en va de la survie de millions d'abeilles et insectes pollinisateurs qui dépérissent en silence…
… alors qu'une solution majeure pour assurer leur protection reste actuellement bloquée dans les arcanes administratives du Parlement européen !
Alors que les études scientifiques se multiplient pour sonner l'alerte sur la disparition tragique de milliers d'espèces de pollinisateurs à travers le monde, et en Europe particulièrement…
… alors que les apiculteurs continuent d'appeler à l'aide devant leurs ruches dévastées et leurs colonies d'abeilles disparues…
… alors que les scientifiques et les experts pointent du doigt la toxicité sur les abeilles des pesticides fongicides massivement utilisés en agriculture pour combattre les moisissures  – dont les SDHI qui sont en ce moment sur le devant de la scène...
… les autorités nationales et européennes, sous la pression des lobbys de l'agrochimie, refusent de retirer du marché ces produits hautement lucratifs pour les multinationales, et préfèrent mettre en danger les abeilles, l'environnement et la sécurité alimentaire de toute la population plutôt que de priver les firmes d'un juteux pactole de plusieurs milliards.
Tant que les citoyens ne se mobiliseront pas massivement pour peser de tout leur poids dans la balance pour dire STOP à cesnouveaux tueurs d'abeilles en puissance, les firmes disposeront d'un boulevard pour commercialiser ces produits au détriment des pollinisateurs et de l'équilibre du vivant.
Le 3 juin 2019, POLLINIS et les chercheurs de l'INSERM et du CNRS ont déposé au Parlement européen une pétition officielle (n° 0548/2019) en vue d'un retrait immédiat de toutes les substances fongicides de la classe SDHI tant que des études indépendantes n'auront pas évalué de façon transparente les dangers réels de l'utilisation de ces pesticides. (1)
Cette pétition pourrait devenir une proposition législative qui permettrait d'écarter rapidement du marché européen ces fongicides extrêmement dangereux pour les abeilles et autres pollinisateurs...
… À CONDITION QUE LES DÉPUTÉS EUROPÉENS S’EN SAISISSENT ! 
Mais depuis 7 mois, cette proposition est restée lettre morte.
Sans une pression massive et immédiate de leurs électeurs, rien ne peut obliger les députés à se saisir de cette proposition salutaire pour la survie de millions de pollinisateurs : nous avons besoin de votre aide et de votre participation pour les forcer à l'inscrire d'urgence à l’ordre du jour du Parlement européen !
Il nous faut agir vite. 
L'hécatombe actuelle qui frappe les pollinisateurs est bien entendu dûe à de multiples facteurs : mais lorsque nos élus ont l'un de ces facteurs sous les yeux, avec la possibilité d'agir immédiatement et efficacement, il est inadmissible qu'ils préfèrent l'ignorer !
Chaque année, plus de 600 tonnes de ces poisons sont déversés en France, et plusieurs milliers de tonnes ailleurs en Europe. (2)
Les études menées par la communauté scientifique sur les effets des fongicides - en particulier les SDHI - sur les abeilles, sont sans appel :
  • Une étude de 2015 sur les effets du boscalid - le SDHI le plus répandu en France - sur les abeilles, a montré des effets similaires à la malnutrition : moindre consommation de pollen des butineuses, difficulté de digestion, qui occasionnent une plus grande vulnérabilité aux parasites et aux virus. (3) 
  • Une étude similaire menée sur le Pristine, un fongicide dérivé du boscalid, suggère une plus mauvaise digestion des protéines chez les abeilles et une baisse des taux de nourrissement de la colonie. (4)
  • Une autre étude menée en Belgique sur 330 colonies pendant 10 mois a démontré une relation claire entre la présence de résidus de fongicides et l’affaiblissement des colonies (à différents degrés, allant jusqu’à la mort des colonies). (5)
  • Une étude, menée au Canada a mis en lumière l’interaction mortelle entre les insecticides comme les néonicotinoïdes et les fongicides comme les SDHI : utilisés ensemble, leur impact dévastateur sur les pollinisateurs est décuplé ! (6)
Tout récemment, une étude française majeure que l'ANSES, l’autorité sanitaire française, avait refusé de financer - probablement par crainte de voir sa propre « expertise » voler en éclats ! - a pu voir le jour grâce à la mobilisation et au soutien financier des membres de POLLINIS. (7)
Les résultats ont confirmé les pires craintes des chercheurs :
Après avoir passé en revue 8 substances de la famille des SDHI, ils se sont aperçu que TOUS avaient des effets négatifs inquiétants sur les cellules des abeilles, des vers de terre et des humains…
...mais pire encore : 5 d'entre eux sont PLUS EFFICACES pour stopper la respiration cellulaire des abeilles - donc pour tuer les abeilles elles-mêmes ! - que pour tuer les moisissures et les champignons sur les cultures ! 
Cette nouvelle étude a provoqué un tollé en France : les médias ont relayé l'information, plus de 450 scientifiques (8) ont soutenu la démarche des chercheurs ostracisés par les autorités sanitaires, et le gouvernement a dû s'emparer du sujet. L'ANSES, qui jusqu'ici méprisait les alertes répétées des scientifiques, a promis du bout des lèvres de mener de nouvelles études de fond et d'alerter ses homologues en Europe…
… mais pendant que toute cette machine administrative se met en marche, les SDHI tueurs d'abeilles sont toujours autorisés, et utilisés sur la majorité des cultures de céréales, quasiment tous les fruits et les légumes, et même sur les stades de foot ou les terrains de golf.
Les chercheurs sont formels :
« C'est une folie d'utiliser massivement les pesticides SDHI. Nous les avons testés en laboratoire, ils tuent aussi bien l'enzyme des vers de terre, de l'abeille ou de l'Homme, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour l'environnement et la santé. » Professeur Pierre Rustin, Directeur de recherche au CNRS et à l'Inserm/Physiopathologie et thérapie des maladies mitochondriales - Hôpital Robert Debré.
Notre association, POLLINIS, qui a lancé l'alerte et mobilisé les citoyens dès 2018 sur ces poisons tueurs d'abeilles et cancérigènes potentiels, s'est associée aux chercheurs de l'INSERM et du CNRS pour alerter ensemble les députés européens et obtenir le retrait immédiat de ces substances tant que de nouvelles études n'ont pas été menées sur leur toxicité.
Mais depuis 7 mois, notre pétition est restée dans les rouages de l'administration européenne. Et nous avons besoin de vous, de toute urgence, pour obliger les députés européens à la traiter sans attendre – avant que les dégâts sur les pollinisateurs et l'ensemble du vivant ne soient irréversibles…
Et après avoir signé, SVP transmettez ce message à tous vos contacts, pour les avertir de la présence de ces tueurs d'abeilles hautement toxiques partout dans nos champs et dans la nature, et les rallier à notre combat :
En face, les lobbys des grandes firmes agrochimiques sont à la manœuvre pour empêcher le scandale d'éclater en Europe. Ils tentent par tous les moyens de faire taire la contestation... 
Et pour cause :
L’Europe représente plus d’un tiers du marché mondial des SDHI, pour un chiffre d’affaires de près d’un milliard de dollars en 2018. Le marché est tellement prometteur que les firmes prévoient de doubler ce chiffre dans les 5 prochaines années – leur objectif : atteindre un CA mondial de 6,4 milliards de dollars en 2024 (9)
Si les citoyens ne s'unissent pas dès maintenant en un front soudé et déterminé pour exiger de leurs représentants parlementaires un retrait immédiat de ces nouveaux tueurs d'abeilles en puissance…
… rien n'empêchera les firmes de doubler, voire tripler, les quantités de fongicides SHDI commercialisées en Europe et déversées dans les champs.
Les dégâts pour les abeilles domestiques et sauvages, et l'ensemble des écosystèmes, pourraient être irréversibles : sans pollinisateurs qui assurent la reproduction efficace et bénévole de plus de 80 % des plantes, fruits et légumes dont nous nous nourrissons, manger une pomme ou une courgette pourrait devenir un luxe !
Stoppons l'hécatombe avant qu'il ne soit trop tard : exigez de vos députés le retrait immédiat des fongicides tueurs d'abeilles, et transmettez ce message massivement autour de vous.
Merci d'avance pour votre action – pour les abeilles aujourd'hui, et pour la sécurité alimentaire des générations futures.
Bien cordialement,

Nicolas Laarman
Délégué général


  1. PÉTITION no 0548/2019 AU PARLEMENT EUROPÉEN SUR L’ÉVALUATION DES RISQUES DES FONGICIDES SDHI POUR LA SANTÉ HUMAINE, LES ÉCOSYSTÈMES ET LES INSECTES POLLINISATEURS, présentée le 3 juin 2019, déclarée recevable le 7 novembre 2019
  2. Agreste (service de la statistique, l’évaluation et la prospective agricole) : Plus de 3,24 millions d'hectares de cultures ont reçu un SDHI en 2014 en France, pour plus de 580 tonnes de substances, majoritairement du boscalid.
  3. Degrandi-Hoffman G., Chen Y., Watkins Dejong E., Chambers M.L., Hidalgo G. (2015). Effects of Oral Exposure to Fungicides on Honey Bee Nutrition and Virus Levels, Journal of Economic Entomology, Volume 108 (6), 2518–2528.
  4. Campbell, J.B., Nath, R., Gadau, J., Fox, T., DeGrandi-Hoffman, G., Harrison, J.F. (2016).  The fungicide Pristine® inhibits mitochondrial function in vitro but not flight metabolic rates in honey bees. Journal of Insect Physiology, 86, 11-16
  5. Simon-Delso, N., San Martin, G., Bruneau, E., Minsart, L.-A., Mouret, C., & Hautier, L.  (2014). Honeybee Colony Disorder in Crop Areas: The Role of Pesticides and Viruses. PLoS ONE 9(7): e103073. 
  6. « (...) si l’effet des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs est indéniable, il n’est pas le même selon les espèces ; il est en outre modulé par des facteurs extérieurs, qui parfois augmentent leur nocivité, comme le fongicide boscalid au Canada » Un cocktail de pesticides grandeur nature, Pour la Science – Marie-Neige Cordonnier 09/08/2017 
  7. Bénit, P., Kahn, A., Chretien, D., Bortoli, S., Huc, L., Schiff, M., & Rustin, P.  (2019). Evolutionarily conserved susceptibility of the mitochondrial respiratory chain to SDHI pesticides and its consequence on the impact of SDHIs on human cultured cells. PLoS one 14(11): e0224132. 
  8. Etre responsables, respecter la science, la nature et agir vite - Appel signé par 450 scientifiques 
  9. Fabrice Nicolino, Le crime est presque parfait - Les liens qui libèrent 2019 p232

POLLINIS Association Loi 1901

10, rue Saint Marc 75002 Paris

www.pollinis.org

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