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La conférence de Hollande annulée à la fac de Lille indigne la classe politique
En marge des rassemblements pour dénoncer la précarité étudiante, une porte du ministère de l'Enseignement supérieur a été enfoncée et une conférence de François Hollande empêchée.
POLITIQUE - “La violence ne peut avoir de place à l’université”. La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a “condamné les violences et dégradations” commises ce mardi 12 novembre en marge des rassemblements organisés après l’immolation d’un étudiant à Lyon, un geste fait pour dénoncer la précarité étudiante. Mais c’est surtout l’annulation de la conférence de François Hollande à Lille qui a fédéré la classe politique.
À l’appel de deux syndicats, plusieurs centaines d’étudiants se sont réunis devant les Crous de France et certaines universités. À Paris en début de soirée, un cortège sauvage s’est dirigé vers le ministère de l’Enseignement supérieur et a enfoncé une des portes tandis qu’un tag “La précarité tue”, mot d’ordre des rassemblements, était inscrit sur un mur.
Dans un communiqué transmis aux rédactions, la ministre de l’Enseignement supérieur a condamné ces agissements, affirmant que si “le geste tragique commis par un jeune homme vendredi dernier suscite une émotion légitime (...) la violence ne peut pas avoir de place à l’université.”
“Les appels à la violence et les menaces de mort adressés aux responsables des CROUS qui se sont multipliés tout au long de la journée sont inadmissibles”, écrit Frédérique Vidal. Dans une publication Facebook, le jeune homme expliquait avoir choisi de s’immoler spécifiquement devant le Crous, dont l’objectif est de “favoriser l’amélioration des conditions de vie des étudiants”, pour viser “un lieu politique, le ministère de l’Enseignement supérieur et par extension le gouvernement”.
La conférence de Hollande annulée, une “entrave à la liberté d’expression”
Frédérique Vidal est également revenue sur l’annulation d’une conférence de François Hollande à la faculté de droit de Lille, après l’intrusion de manifestants dans l’amphithéâtre. L’ancien président, tout comme Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy avaient été cités par le jeune qui s’est immolé comme responsables de sa situation et de son geste.
“La ministre rappelle que l’université doit rester un lieu d’ouverture, de débat et de tolérance. Il est inconcevable que la venue d’un ancien Président de la République puisse être empêchée au sein de l’espace universitaire, par l’action violente de quelques-uns. Porter atteinte à la liberté de débattre, c’est porter atteinte aux valeurs de l’université et de la République”, précise le communiqué.
L’irruption de manifestants dans l’amphithéâtre et l’annulation de cette conférence ont provoqué une vague d’indignation de plusieurs partis politiques, du Parti socialiste à la droite, voire à l’extrême droite.
Le ministre de la Culture Franck Riester a notamment estimé qu’il s’agissait d’une “intolérable entrave à la liberté d’expression”, soutenu par son collègue à l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer et la porte-parole LREM Aurore Bergé.
À gauche, Julien Dray et l’ancien ministre Patrick Kanner du Parti socialiste ont également dénoncé un “climat de violence”, tandis qu’à droite, l’ancien président socialiste recevait le soutien de Xavier Bertrand, ancien membre des Républicains, et Jean-Pierre Raffarin.
Philippe Vardon, du Rassemblement national, en a pour sa part profité pour s’en prendre à “la gauche radicale” qui “bien avant Hollande” aurait “empêché des élus ou d’intellectuels déplaisant à ces censeurs d’intervenir dans les universités”.
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