20.mars.2019
“Berlin, 1933” de Daniel Schneidermann, Prix du livre du journalisme 2019
Prix du livre du journalisme 2019 des Assises Internationales du Journalisme de Tours a récompensé le livre de journaliste qui a le mieux interrogé le journalisme et sa pratique cette année. Il a été attribué à “Berlin, 1933” de Daniel Schneidermann,C’est un très beau livre que je vous recommande vraiment si vous aimez l’histoire et/ou les médias…. Olivier Berruyer
“Berlin, 1933” de Daniel Schneidermann : un livre important sur l’Histoire et le journalisme. Par Nicolas Demorand
Source :France Inter, Nicolas Demorand, 14-03-2019
Quatre-vingts secondes ce matin sur un livre passionnant et formellement étrange, ni vraiment livre d’histoire, ni vraiment enquête journalistique mais pile au carrefour des deux.
Le critique médias Daniel Schneidermann tire le fil d’une interrogation qui a surgi chez les journalistes américains après l’élection de Donald Trump : qu’avons-nous raté, pas vu venir ? A quoi comparer ce qui arrive ? Les années 1930 ? Et si l’Histoire se répétait ?
Au diable le point Godwin, Schneidermann prend ses questions de front et part en « exploration » chez les nombreux journalistes de la presse étrangère en poste à Berlin lors de l’accession au pouvoir d’Hitler, puis jusqu’à la guerre. Comment travaillaient-ils ? Quelles étaient leurs relations avec les sources officielles, c’est-à-dire les nazis ? Pourquoi ont-ils été aveugles à l’antisémitisme d’état qui s’est mis en place durant ces années et tellement prudents, abstraits, lorsque l’extermination des Juifs a été mise en œuvre ? Pourquoi n’ont-ils rien dit, ou presque ?
Ces questions sont vertigineuses, le point d’arrivée du livre n’a d’ailleurs plus rien à voir avec Trump, son point de départ. Prenez le temps de lire ce Berlin, 1933. La presse internationale face à Hitler, de Daniel Schneidermann aux éditions du Seuil. C’est un livre qui vous prend, un livre important sur l’histoire et le journalisme. Important et bouleversant car c’est aussi « un livre de ma mère ».
Source :France Inter, Nicolas Demorand, 14-03-2019
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]
astap66 // 20.03.2019 à 07h53
Ce qui est très étrange, c’est qu’en 2019, un autre aveuglement de la presse saute aux yeux: l’absence de prise de conscience de la dérive autoritaire, “illibérale” des pouvoirs en occident. Et je ne parle pas que de la Hongrie d’Orban.
Un prisonnier politique, Assange, vit depuis 6 ans un sort bien pire que Soljenitsyne en URSS dans les années 60, sans aucune indignation des grands médias. Chelsea Manning vient d’être emprisonnée aux Etats Unis pour avoir refusé de témoigner contre Assange et c’est en page intérieure des grands journaux. Le gouvernement annonce tranquilou la supression du droit de manifester et les journalistes de cour ne questionnent même pas ces mesures, alors même que les 4 dernier mois de manifestation ont fait deux fois plus de blessés graves que toutes celles des 20 dernières années. Notre gouvernement soutient ouvertement un coup d’Etat au Vénézuela. Les chômeurs et les personnes précaires sont de plus en plus fliquées, plus de 560 personnes sont mortes dans les rues cette année, les conditions de travail deviennent véritablement indignes, y compris dans les services publics (horaires flexibles imposées à des temps partiel contraints) et la grande presse s’intéresse au classement des “meilleurs lycées” (Le Monde d’aujourd’hui), seule vraie préoccupation de son lectorat petit bourgeoix.
Un prisonnier politique, Assange, vit depuis 6 ans un sort bien pire que Soljenitsyne en URSS dans les années 60, sans aucune indignation des grands médias. Chelsea Manning vient d’être emprisonnée aux Etats Unis pour avoir refusé de témoigner contre Assange et c’est en page intérieure des grands journaux. Le gouvernement annonce tranquilou la supression du droit de manifester et les journalistes de cour ne questionnent même pas ces mesures, alors même que les 4 dernier mois de manifestation ont fait deux fois plus de blessés graves que toutes celles des 20 dernières années. Notre gouvernement soutient ouvertement un coup d’Etat au Vénézuela. Les chômeurs et les personnes précaires sont de plus en plus fliquées, plus de 560 personnes sont mortes dans les rues cette année, les conditions de travail deviennent véritablement indignes, y compris dans les services publics (horaires flexibles imposées à des temps partiel contraints) et la grande presse s’intéresse au classement des “meilleurs lycées” (Le Monde d’aujourd’hui), seule vraie préoccupation de son lectorat petit bourgeoix.