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jeudi 4 avril 2019

Gilets jaunes: à Paris, le ras le bol des habitants du 16e face à la "petite révolution" - le 22.03.2019




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22/03/2019 14:33 CET | Actualisé 22/03/2019 15:43 

Gilets jaunes: à Paris, le ras le bol des habitants du 16e face à la "petite révolution"


Dans le 16e arrondissement de la capitale, certains restent cloîtrés chez eux le samedi, par crainte des manifestations sauvages.


Par Pierre Tremblay

               

GILETS JAUNES - Ils aimeraient bien qu'on en revienne aux manifestations entre République et Nation. Ce samedi 23 mars, les habitants de l'ouest parisien devraient voir une fois de plus défiler les gilets jaunes sous leurs fenêtres à l'occasion de leur acte 19, une semaine après une mobilisation particulièrement émaillée de heurts et de dégradations sur les Champs-Élysées.
Depuis quatre mois de fronde sociale, la célèbre avenue et les quartiers aisés aux alentours sont les lieux de prédilection des protestataires anti-Macron.
Le 16e arrondissement, en particulier, a été le théâtre de multiples manifestations sauvages. Le 1er décembre, un cortège avait fait la pluie et le beau temps sur de chics artères haussmaniennes, forçant Emmanuel Macron à se rendre sur place le lendemain pour constater l'ampleur des dégâts.
Lundi 18 mars, le député du secteur Claude Goasguen (LR) et ancien maire de l'arrondissement (2008-2017) a même dû saisir la justice après la publication sur Youtube d'une vidéo menaçant les habitants de sa circonscription.



Concernant la vidéo incitant à la haine et à la violence contre les habitants du 16, j’ai saisi les autorités de police à l’encontre de l’auteur de cette vidéo monstrueuse. Je me félicite de son retrait sur les réseaux sociaux en attendant une décision de justice exemplaire.

38 personnes parlent à ce sujet
Rapidement censurée par la plateforme web, cette "lettre ouverte au XVIearrondissement", lue face caméra par un homme portant un gilet jaune, incitait les manifestants à s'en prendre aux habitants. Selon l'élu LR rencontré par le HuffPost dans les couloirs de l'Assemblée nationale, les propos étaient sans équivoque: "on connaît vos adresses, on va faire brûler votre arrondissement, vous êtes responsables".
Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d'article, les riverains de ces beaux quartiers sont exaspérés, pour certains inquiets, par cette "petite révolution". "C'est anxiogène quand même", avoue au micro du HuffPostFrançoise, une riveraine encore marquée par "les cris" et les "hurlements" de la foule qui a "déferlé" sous son appartement.
Il y a une espèce de psychose, même si on essaie de se raisonner.Françoise, habitante du 16e
D'autres habitants nous confient ne plus sortir de chez eux les samedis, par "peur" ou simplement pour éviter les effluves de gaz lacrymogènes. "C'est terrible", nous dit Betty, qui regrette de ne plus pouvoir aller au cinéma le weekend.

Un arrondissement "bouc émissaire"

Pour Claude Goasguen, le 16e arrondissement fait office de "bouc émissaire" pour les gilets jaunes. L'étiquette d'arrondissement bourgeois de la capitale colle à la peau de ses habitants. "C'est d'ailleurs assez peu vérifié, parce que c'est beaucoup plus cher dans le 7e et le 8e, où il y a plus de gens riches", corrige l'élu au HuffPost.
"Mais le 16e, c'est une vieille histoire, c'est le mythe des deux cents familles. L'antisémitisme aussi, parce qu'il y a beaucoup de juifs dans l'arrondissement", analyse le député, qui ne croit pas à l'efficacité d'une interdiction des manifestations dans l'arrondissement. "Ils iront dans le 15e. Puis, si on interdit dans le 15e, dans le 14e. Ce qu'il faudrait, c'est l'État d'urgence sur une semaine ou 15 jours, pour interdire partout."
Pour éviter de nouvelles émeutes au prochain acte, le premier ministre Édouard Philippe avait soulevé lundi l'hypothèse d'une interdiction de manifestation dans les quartiers "les plus touchés", citant comme exemple les Champs-Élysées. Les manifestations seront bien interdites sur les Champs, ses abords et la place de l'Etoile ainsi que dans un périmètre incluant le palais de l'Elysée et l'Assemblée nationale, a annoncé ce vendredi 22 mars la Préfecture de police.
Cette mesure ne fera-t-elle que repousser les manifestants un peu plus loin, notamment dans le 16e arrondissement?
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