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jeudi 12 avril 2018

Trois journalistes blessés à Notre-Dame-des-Landes : stop à l’escalade de la violence

Et pendant ce temps, la députée nantaise Valérie Oppelt  salue une "opération délicate respectueuse de l'humain" et le Premier Ministre indique que cette intervention militaire «a fait l’objet d’une très grande préparation pour éviter au maximum les incidents» et qu’elle se déroule avec «beaucoup de maîtrise». ...

Lisez le communiqué du principal syndicat de journalistes français, le SNJ, et celui du club de la presse Nantes Atlantique. 
Et, comme nous, vous vous direz que Sylvain Fresneau a raison  d'affirmer "Ils ont perdu avec César, ils veulent gagner avec Brutus".


[COMMUNIQUÉ DE PRESSE] Trois journalistes blessés à Notre-Dame-des-Landes : stop à l’escalade de la violence


Posted on 12 avril 2018

Hier, mercredi 11 avril, trois journalistes ont été blessés par des actions menées par les forces de l’ordre alors qu’ils couvraient les évacuations et affrontements en cours depuis lundi matin sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.

Fort heureusement, l’état de santé de ces confrères, travaillant pour des agences et la presse écrite et en ligne ne suscite aujourd’hui plus d’inquiétude. Néanmoins, l’évacuation de l’un d’entre eux, touché au visage, et pris en charge par deux “médics” de la ZAD a été rendue « particulièrement compliquée par un barrage de gendarmes », selon ses mots. Trébuchant lors d’un mouvement de foule, ce reporter pour le journal Libérationet l’agence Reuters a été atteint par des éclats de grenade non létale. Deux confrères qui l’accompagnaient n’ont pas pu sortir de la ZAD à ses côtés. Une journaliste du site Reporterre a quant à elle été blessée à l’arrière du genou, dans un champ, non loin de la D 281, par un éclat de grenade. Son journal raconte qu’elle « a été surprise par l’avancée des gendarmes, qui se sont mis à progresser soudainement, alors que la situation était calme depuis plusieurs heures » et précise qu’elle a été soignée par les équipes médicales de la ZAD. Un troisième journaliste, photographe pour l’AFP, a lui aussi été atteint aux jambes par une grenade de désencerclement. « C’est vraiment très compliqué de bosser », témoigne t-il.
Le Club de la Presse Nantes Atlantique s’alarme du degré de violence atteint de part et d’autre mardi et mercredi ainsi que des contraintes d’accès et de circulation imposées par la gendarmerie nationale.
Le Club de la Presse Nantes Atlantique tient à adresser son soutien aux trois journalistes blessés, dans le cadre de leur travail, et appelle à cesser cette escalade de la violence.
 
COMMUNIQUÉS DE PRESSE DU SNJ 

La liberté d’informer est-elle toujours d’actualité en France ?


Depuis lundi matin, et le début de l’opération d’évacuation des zadistes par les forces de l’ordre, la « Zone à défendre » (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes est devenue une zone de non-droit à l’information. Alors que le ministère de l’Intérieur a envoyé sur place 25 escadrons de gendarmerie mobile, soit 2500 gendarmes, mais aussi quatre véhicules militaires blindés, destinés à franchir les obstacles bloquant les accès, les journalistes sont, encore aujourd’hui, soit empêchés d’approcher la zone, soit interdits de filmer les heurts, soit reconduits à l’écart de la zone d’expulsion, dans une « zone presse », officiellement pour des raisons de sécurité.

Les seuls « reporters » autorisés à se déplacer sur le site et à filmer les évacuations sont une dizaine de gendarmes dotés de dossards « Presse », et équipés de caméras. Il s’agit là d’une 
imposture qui peut tomber sous le coup de la loi, et qui met en danger le travail des journalistes sur le terrain et même leur intégrité physique.

En même temps qu’il interdit aux journalistes de faire leur métier, le gouvernement met « gracieusement » à la disposition des rédactions ses propres images, photos et vidéos.

Première organisation de la profession, le Syndicat national des journalistes engage les rédactions à ne pas publier ces images officielles, et condamne vigoureusement cette 
atteinte à la liberté d’informer, inadmissible dans un Etat de droit.

Ce n’est pas la première fois que ce gouvernement se met hors la loi, dans une volonté effrénée de contrôler l’information et le travail des rédactions. Il y a quelques mois, lors de l’évacuation de la Jungle de Calais. Et il y a quelques jours, lorsque des équipes de télévision se sont vu refuser l’accès aux gares, dans le cadre de la couverture du mouvement social à la SNCF.

Le président Macron avait montré la voie, dès le début de son quinquennat, par sa volonté d’organiser en pools la couverture de ses déplacements officiels, par une 
tendance obsessionnelle au contrôle de son image et de sa communication. C’est probablement pour satisfaire à cette obsession qu’il va longuement occuper l’espace médiatique cette semaine.
Cet « encadrement » de l’information, au profil d’une propagande gouvernementale omniprésente, représente un réel danger pour la démocratie.


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