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vendredi 22 décembre 2017

Le dalaï-lama préparerait un pèlerinage en Chine

22 décembre 2017

Le dalaï-lama préparerait un pèlerinage en Chine

Un émissaire du chef religieux tibétain en exil a renoué le contact avec Pékin

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La visite en Chine du professeur Samdhong Rinpoché, ex-chef du Parlement tibétain en exil et émissaire du dalaï-lama, nourrit les spéculations sur un éventuel voyage du chef spirituel tibétain au mont Wutai, une montagne sacrée bouddhique chinoise de la province du Shanxi. Des rumeurs de discussions informelles avaient surgi en  2014 et 2015, mais étaient restées sans suite. Ce souhait a plusieurs fois été évoqué par le dalaï-lama.
Samdhong Rinpoché a été désigné début novembre émissaire du dalaï-lama, peu avant son voyage en Chine, qui n'a été dévoilé que début décembre. Selon la presse tibétaine en exil, il se serait rendu à Kunming et Gyeltang, sa région natale dans les zones tibétaines de la province chinoise du Yunnan, pour y voir de la famille. Ce déplacement discret aurait été facilité par You Quan, le nouveau directeur du Front uni, le département du Parti communiste chinois qui supervise les affaires tibétaines, avait révélé dans une tribune, le 4  décembre, un chercheur indien, Phunchok Stobdan, de l'Institute for Defence Studies and Analyses à New Delhi.
Dans un probable souci de discrétion, l'émissaire a lui-même démenti que ce voyage ait eu lieu, mais il a été évoqué par l'actuel président de l'administration en exil, Lobsang Sangay, et nous a été confirmé par un proche de l'entourage du dalaï-lama.
Si des pourparlers reprenaient, ils mettraient fin à un hiatus de sept ans. Les dernières discussions étaient dans l'impasse depuis le soulèvement tibétain de 2008 et furent formellement interrompues en  2010. La partie tibétaine demandait alors une " autonomie réelle " pour le Tibet.
Ouverture avec Xi JinpingLe retour du dalaï-lama au Tibet est la revendication première des Tibétains qui manifestent contre Pékin. Un pèlerinage en Chine pourrait être un test. Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en  2012, le dalaï-lama a pris soin de ne pas critiquer frontalement le numéro un chinois, dont il avait rencontré le père, Xi Zhongxun, dans les années 1950. Celui-ci avait en outre eu un rôle dans des pourparlers en  1987.
Cette filiation a longtemps suscité des espoirs dans la diaspora. Ils se portent aujourd'hui sur le second mandat de M. Xi. Le chef de l'Etat chinois, veulent croire certains, pourrait être prêt à des concessions maintenant qu'il a consolidé son pouvoir. Mais l'anniversaire des dix ans, en mars  2018, du soulèvement tibétain de 2008 pourrait aussi inciter Pékin à faire miroiter une solution, afin de prévenir toute agitation, estime, à Pékin, un observateur tibétain de la politique chinoise au Tibet.
Brice Pedroletti
© Le Monde

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