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samedi 2 décembre 2017

Au Honduras, l'opposition crie à la fraude électorale

2 décembre 2017

Au Honduras, l'opposition crie à la fraude électorale

Donné gagnant dimanche, M. Nasralla serait devancé par le président sortant, Hernandez

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La tension monte au Honduras où l'opposition accuse le président conservateur sortant, Juan Orlando Hernandez, de vouloir se maintenir au pouvoir par la fraude. Après les élections présidentielle et législatives du dimanche 26  novembre, le Tribunal suprême électoral (TSE), un arbitre contesté, n'a toujours pas annoncé le vainqueur. L'évolution surprenante des résultats, qu'il a distillés, avec lenteur a ajouté à la confusion et nourri les accusations de fraude.
Par milliers, les partisans du candidat de l'Alliance de l'opposition contre la dictature, Salvador Nasralla, ont manifesté dans la capitale Tegucigalpa et dans d'autres villes pour réclamer le respect de la volonté populaire. Des heurts ont éclaté, jeudi, avec les forces anti-émeutes près du siège du TSE.
" Pannes informatiques "
Dimanche soir, peu après la clôture du scrutin, MM. Hernandez et Nasralla s'étaient tous deux proclamés vainqueurs de la présidentielle à un tour. Portant sur 57  % des bureaux de vote, les premiers résultats communiqués lundi matin par le TSE plaçaient le candidat de l'opposition en tête avec cinq points d'avance sur le président sortant du Parti national (droite).
Durant trente-six  heures aucun résultat n'a été publié par le TSE qui a fait état de " pannes informatiques ". Lorsque la diffusion des résultats a repris, ils ont fait apparaître un grignotage progressif de l'avantage de M. Nasralla et un reversement de tendance, jeudi à l'aube. Après le décompte de 90  % des bureaux de vote, le TSE a annoncé que le président sortant avait obtenu 42,6  % des suffrages, contre 41,6  % à son rival. Un magistrat du TSE, Ramiro Lobo, avait pourtant déclaré au micro d'une radio locale que l'avance de M. Nasralla était " irréversible ".
Journaliste sportif et populaire animateur de télévision, Salvador Nasralla a dénoncé " les manipulations " du TSE et annoncé qu'il ne reconnaîtrait pas une victoire du président sortant. D'origine libanaise, fondateur d'un Parti anticorruption, se présentant comme centriste, il a pris la tête d'une coalition dont la principale force est le Parti libre (gauche) de l'ancien président Manuel " Mel " Zelaya. Pour M. Zelaya, qui avait été renversé par un coup d'Etat militaire en  2009, la seule issue à la crise post-électorale est un nouveau décompte, à la télévision, des procès-verbaux en présence des observateurs internationaux.
Deux missions, de l'Union européenne et de l'Organisation des Etats américains, ont observé le processus électoral. Elles se sont jusqu'à présent contentées de multiplier les appels au calme et au respect de la volonté populaire. Malgré l'implication de plusieurs de ses proches dans des scandales de corruption et de narcotrafic, M.  Hernandez a les faveurs des Etats-Unis qui craignent un regain d'influence de " Mel " Zelaya, sympathisant des idées chavistes.
Jean-Michel Caroit
© Le Monde

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