Un tour à l’Assemblée, combien ça coûte ?

Lu dans le DL du dimanche 10 septembre 2017


LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Un tour à l’Assemblée, combien ça coûte ? 

Les élus néophytes promettaient de renouveler les pratiques politiques à l’Assemblée.
 D’une certaine manière, M’jid El Guerrab l’a fait, en réglant à coups de casque son différend avec un responsable socialiste.
 La victime finit à l’hôpital et l’agresseur, bien que viré du groupe En Marche, siège toujours dans l’hémicycle.
 Il y retrouvera sa collègue Pascale Fontenel-Personne, issue de la même vague mais porteuse d’une autre innovation. 
La députée LREM de la Sarthe dirige aussi une entreprise spécialisée dans les voyages touristiques pour seniors.
 Sur sa dernière brochure, l’aimable parlementaire propose de conduire des visites au Palais-Bourbon facturées 119 euros par client, repas compris.
 Saluons la fine mouche, adepte d’un franc productivisme. Puisqu’elle doit aller là-bas voter les lois, autant rentabiliser au maximum son déplacement.
 Pour la France qui gagne, hip, hip, hip !
 On peut toujours mettre ces dérapages sur le compte de l’inexpé- rience, admettre que la naïveté pousse parfois vers le pire. Heureusement, au sommet de la pyramide, Emmanuel Macron tient son rang. 
Lui campe sur les hauteurs et cite les philosophes, sa fougue juvénile épate à l’international. 
Mais pour combien de temps ?
 Après l’avoir encensé, le “ New York Times ” l’accable désormais sous la plume de Chris Bickerton.
 Ce professeur de Cambridge tient d’ores et déjà le mari de Brigitte pour « un président raté ».
 Bigre. Hier encore estampillé « espoir de l’Europe », le voici ramené au statut d’arrogant libéral, vide de projets, hypercentré sur son ego.
 « Avec ce genre de personnage, une fois le charme passé, il ne reste plus rien » conclut l’universitaire anglais.
 L’état de grâce s’éloigne, on dirait.