30 septembre 2017
Actes_AILP
En direct avec Jean-Jacques Subrenat du Center For Inquiry
AILP : Bonjour, Pourriez-vous présenter aux lecteurs de la Libre Pensée ?
(JJS) CFI : Avec plaisir. CFI (Center For Inquiry) et RDFRS (Richard Dawkins Foundation for Reason and Science) m’ont demandé de les représenter au 7ème Congrès de l’AILP à Paris. Ancien diplomate français, j’ai servi en alternance à l’administration centrale du Ministère des affaires étrangères (à Paris), et à l’étranger (Singapour, Tokyo 2 fois, Bruxelles, Tallinn, Helsinki). Retraité, je fais un travail bénévole dans différents domaines : gouvernance de l’Internet, culture, affaires internationales.
AILP : Qu’est-ce que le CFI et Quels sont les objectifs de votre association et vos actions ?
CFI : CFI est une organisation à but non lucratif, créée en 1991 aux Etats-Unis d’Amérique. En 2016, CFI et RDFRS (Richard Dawkins Foundation for Reason & Science) ont fusionné, permettant ainsi au nouvel ensemble de mieux poursuivre le but commun, qui est de ''promouvoir les valeurs des Lumières (pensée critique, culture scientifique, humanisme, liberté de l'individu) au 21ème siècle’’. Dirigés par Mme Robyn Blumner, directrice générale, CFI et RDFRS ont un conseil d’administration commun, dont l’un des membres est le professeur Richard Dawkins, le célèbre spécialiste de biologiste et d’éthologie, auteur de nombreux ouvrages dont ‘’Le gène égoïste’’ sur l’évolution.
Voici le site de CFI : https://www.centerforinquiry.net/ .
CFI est active...
… aux Etats-Unis:
...dans d’autres pays :
AILP : Vous avez été présent au 7ème Congrès de l’Association internationale la Libre Pensée qu’en avez-vous pensé ?
CFI : C’était ma première participation à un congrès AILP. Ce qui m’a d’abord frappé, c’est l’engagement des participants, chacun(e) dans son domaine, qu’il s’agisse de la promotion de l’esprit scientifique, de la contestation des subsides publiques pour l’enseignement religieux, ou de l’action judiciaire contre les abus graves (par exemple celle menée par la NSS aux Royaume Uni pour dénoncer des prêtres pédophiles). Autre aspect remarquable : le dévouement des personnes qui ont préparé ce congrès, sous l’égide de La Libre Pensée (France), mais aussi la participation active des délégués régionaux et des représentants venus de l’étranger.
Ancien diplomate (avec beaucoup de kilomètres au compteur, dont un grand nombre d'événements multilingues), je me permets de suggérer que soient étudiées, pour le prochain congrès de l’AILP, des solutions simples et efficaces : limitation stricte de la durée des présentations orales, rôle plus actif des président(e)s de séance pour faire respecter l’horaire et pour faire rebondir le débat, interprétation résumée sur écran pendant que l’orateur parle, temps suffisant pour le débat (après chaque série de discours) comme élément essentiel du congrès. De telles solutions n’entraîneraient pas forcément des frais supplémentaires, à l’exception peut-être de quelques équipements.
AILP : Comment voyez-vous la coopération nécessaire entre le CFI et l’AILP ?
CFI : La participation aux congrès permet de se tenir au courant réciproquement. Je constate que de nombreuses associations défendent des causes à l’échelle nationale, sans forcément s’inspirer des ‘’meilleures pratiques’’ à l’échelle globale. Or, certains défis se posent, à des degrés divers et certes avec des traits particuliers, dans différents pays.Exemple : comment amener l’autorité publique à inclure une représentation véritablement laïque dans les instances consultatives nationales ou internationales ? Durant le congrès, nous avons constaté certains succès recueillis en Belgique, au Royaume-Uni. S’agissant de la France, ne faudrait-il pas établir une liste exhaustive des instances consultatives à finalité éthique, pour déterminer si le point de vue non-religieux est convenablement représenté ?
Un autre domaine où une coopération pourrait faire sens, sous réserve d’en étudier soigneusement les incidences (administratives, financières) : des interventions conjuguées pour soutenir des personnes condamnées par application d’une législation sur le blasphème.
AILP : Voulez-vous ajouter quelque chose pour nos lecteurs ?
CFI : Notre époque se caractérise, entre autres, par de nombreuses atteintes aux droits et libertés. Cette tendance se constate dans les théocraties et autres dictatures, mais elle gagne du terrain dans les démocraties même les mieux établies. Veillons à ce que les libertés ne soient pas mises à mal dans les démocraties, pour quelque motif que ce soit. Soyons conscients, restons vigilants, travaillons ensemble !
Un message du Professeur Richard Dawkins à la Libre Pensée
Aux organisateurs et participants du 7ème congrès de l’AILP
Le programme de secours laïque (Secular Rescue Program) mis en place par notre CFI (Center For Inquiry) aide les blogeurs et militants athées à quitter les pays où ils sont persécutés ou même menacés de mort, au simple motif qu'ils rejettent une religion. Ces personnes n'ont commis aucune violence. Elles n'ont ni volé ni escroqué qui que ce soit. Leur seul crime est de penser de manière rationnelle, dans un pays où la déraison est obligatoire. Ils sont seulement coupables de ce queGeorge Orwell a nommé ''le crime de penser'' (Thoughtcrime).
Comme l'exprime si bien un dicton frappé au coin du bon sens, ''le blasphème est un crime sans victime''. Il est inacceptable, et même au-delà du ridicule, que cela puisse même constituer un crime, où que l'on soit sur la planète.
J'invite chacun d'entre vous, dans cette honorable assemblée, à faire le maximum pour combattre les lois sur le blasphème, et pour mettre fin à la persécution des libres penseurs, partout dans le monde.
Richard Dawkins
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