Lu dans Le DL du lundi 31 juillet 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
L’été laborieux
des députés novices
Au Palais Bourbon, ce fut un juillet laborieux, dans tous les sens du
terme.
On a beaucoup travaillé et pas mal « ramé » aussi.
À peine votée
la loi de moralisation, voici que se profile déjà la réforme du Code du
travail par ordonnances.
Des heures de rudes débats en perspective,
alors que le soleil appelle au farniente.
C’est encore loin, la plage ?
Tais-toi, et bosse.
Les textes législatifs avancent, donc, mais dans une pagaille dont
l’opposition fait ses choux gras.
À ce petit jeu, Jean-Luc Mélenchon se
taille la part du lion. L’Insoumis en chef ne perd pas une occasion de
fustiger « l’amateurisme » des jeunes élus LREM qui accumulent bourdes
et hésitations.
La République en Marche balbutie, la majorité se
construit dans la douleur.
Si la bonne volonté des députés novices paraît
évidente, on les sent un peu perdus et redoutant le « bizutage », tels des
collégiens qui débarquent au lycée.
Emmanuel Macron lui-même s’irrite d’un « bazar » du plus mauvais
effet.
Mais quoi !
On ne saurait, en même temps, réclamer des
« nouveaux visages » à l’Assemblée et se plaindre de leur inexpérience.
Ni attendre d’eux qu’ils maîtrisent aussitôt les codes subtils de la maison
et les cent pages qui constituent le règlement.
« Ils vont réviser tout l’été
et seront opérationnels à la rentrée » promet Christophe Castaner,
secrétaire d’Etat jouant les instits. Devoirs de vacances pour tous !
Mieux
vaudrait, en effet, que le délai d’apprentissage ne traîne pas en longueur.
Parce que la « fraîcheur » dont l’opinion crédite encore le gouvernement
ne vaudra pas éternellement.
À trop persister dans le cafouillage, les
gentils « bleus » du Parlement passeront vite pour de méchants cancres.
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