Les rebelles perdent la bataille d’Alep |
Un membre des forces progouvernementales sur un toit d’Alep, le 28 novembre.GEORGE OURFALIAN / AFP
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Les rebelles ont perdu le tiers de l’est d’Alep, leur principal bastion, face aux forces du régime syrien, qui espère faire rapidement tomber cette partie de la ville. La chute totale de la partie orientale de la grande cité du nord du pays, si elle se produisait, infligerait aux différents groupes d’insurgés leur pire défaite depuis le début du conflit, en 2011. Des milliers de civils tentaient d’échapper aux bombardements dévastateurs et aux combats de rue après avoir résisté au siège imposé depuis juillet au secteur rebelle par le pouvoir de Damas, qui est soutenu par son puissant allié russe. Lundi, l’Organisation des Nations unies s’est à nouveau dite« extrêmement inquiète » pour les plus de 250 000 civils pris au piège et qui vivent « dans des conditions horribles ».
Les troupes de Bachar Al-Assad se sont emparées en totalité lundi du nord-est d’Alep, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Après avoir mis en échec plusieurs offensives du régime pendant un an, les rebelles sont cette fois-ci submergés par la vaste opération terrestre et aérienne déclenchée le 15 novembre par l’armée, avec le soutien de combattants étrangers aguerris. La lutte est devenue trop déséquilibrée, car « nous affrontons l’Iran et la Russie (…), des milices venues du monde entier », a déploré Yasser Al-Youssef, un responsable du groupe de rebelles Noureddine Al-Zinki, l’un des principaux d’Alep. La reconquête de cette ville par le régime « serait un tournant »dans la guerre qui dévaste la Syrie depuis cinq ans et demi, souligne Fabrice Balanche, expert du Washington Institute. Car elle montrerait, selon lui, que « l’opposition est incapable d’avoir un succès majeur sur le plan militaire » et de se poser comme « choix alternatif » face à Damas. La chute de l’est d’Alep constituerait en outre une défaite pour les alliés de l’opposition, notamment de l’Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie, ainsi que des pays occidentaux. Elle renforcerait en revanche les soutiens de Damas, au premier rang desquels la Russie.
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