L'ECONOMIE
Mercredi 2 novembre 2016
Dernière réunion de la Fed avant la présidentielle |
La présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, lors d’une conférence de presse à Washington D.C., le 16 décembre 2015. L’institution s’était alors décidée à augmenter les taux d’intérêt, pour la première fois en plus de huit ans. CHIP SOMODEVILLA / AFP
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A moins d’une semaine de l’élection présidentielle du 8 novembre, la Banque centrale américaine (Fed) a ouvert mardi une réunion monétaire de deux jours, qui devrait laisser les taux d’intérêt inchangés mercredi, mais pourrait signaler leur relèvement pour décembre. Le comité monétaire de la Fed (FOMC) doit publier un communiqué à 18 heures GMT, aucune conférence de presse de la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, n’étant prévue. Sur les marchés financiers, les acteurs sont quasi unanimes pour rejeter l’idée d’une hausse des taux survenant si près des élections, décrite par les analystes comme « sans événement ». Lors de sa précédente réunion, en septembre, le comité monétaire avait voté en ordre dispersé pour le maintien du taux interbancaire au jour le jour en l’état, soit un peu au-dessus de zéro (0,25 % à 0,50 % depuis décembre 2015). Ce taux, qui règle le coût de l’argent que les banques se prêtent entre elles, influence l’activité économique et est censé soutenir la reprise lorsqu’il est bas. La majorité des participants au comité avaient néanmoins dit en septembre qu’ils envisageaient un relèvement des taux avant la fin de l’année, sans doute lors de la prochaine réunion des 13 et 14 décembre.
L’économie américaine a récemment montré des signes d’amélioration, mais l’activité est loin de la surchauffe et il n’y a pas urgence à opérer à un tour de vis monétaire dès mercredi. La croissance au troisième trimestre a atteint son niveau le plus haut en deux ans, à 2,9 % en rythme annuel. L’inflation, que la Fed voudrait voir remonter autour de la cible de 2 %, a parcouru du chemin dans le bon sens. Elle s’est élevée à 1,2 % sur un an en septembre, selon l’indice PCE, contre 0,2 % un an plus tôt. Le taux de chômage à 5 % témoigne d’un marché du travail proche du plein-emploi. Même si elle se défend d’être influencée par la politique, la Fed prend tout de même en compte le facteur d’incertitude lié à cette campagne électorale particulièrement imprévisible et serrée.
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Allemagne : le taux de chômage fléchit à 6 %. Le taux de chômage en Allemagne a diminué en octobre, à 6 %, atteignant un nouveau plus bas historique depuis la réunification du pays, en 1990, selon les données corrigées publiées mercredi par l’Agence pour l’emploi. Cette nouvelle diminution du taux de chômage dans la première économie européenne constitue une bonne surprise pour les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur un maintien à 6,1 % comme ces cinq derniers mois.
La Russie impose un embargo sur le sel. Le sel a rejoint mardi la liste des produits alimentaires importés bannis de Russie. Moscou a commencé à appliquer l’interdiction des importations de sel, décidée en septembre après la prolongation, jusqu’au 31 janvier 2017, des mesures restrictives prises par l’UE contre la Russie, en réaction au conflit ukrainien et à l’annexion de la Crimée.
La Malaisie achète des navires militaires à la Chine. La Malaisie a validé l’achat « historique » de quatre navires de patrouille côtière chinois, a annoncé mercredi à Pékin le premier ministre malaisien, Najib Razak. Cet accord pourrait symboliser le nouveau rééquilibrage stratégique d’un pays d’Asie du Sud-Est avec la Chine, après celui des Philippines. Une tendance opérée au détriment de l’influence diplomatique de Washington.
Le Canada annonce un plan de relance budgétaire. Le gouvernement canadien a décidé mardi d’injecter plus d’argent dans l’économie pour relancer l’activité par des grands travaux d’infrastructure. Après avoir déjà prévu de dépenser 12 milliards de dollars canadiens (8 milliards d’euros) sur l’exercice fiscal en cours jusqu’au 31 mars 2017, le gouvernement promet pour la prochaine décennie d’injecter « un montant supplémentaire de 81 milliards dans le transport en commun, l’infrastructure verte, l’infrastructure sociale, le transport en appui au commerce et dans les villes intelligentes ».
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Micro-Macro |
| par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Russie : un nouveau tour de vis budgétaire |
Les dépenses réelles de l’armée russe restent opaques, car une part importante de celles-ci a été retirée du budget de la défense national. VASILY MAXIMOV / AFP
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La Russie s’apprête à donner au cours des trois années à venir un nouveau tour de vis aux dépenses publiques afin de réduire le déficit budgétaire, gonflé par les faibles cours du pétrole et la récession. Des coupes draconiennes concerneront la santé, l’éducation et même la défense, qui verra ses subsides baisser de 27 % l’an prochain, selon le projet de budget 2017-2019 que le gouvernement a soumis à la Douma (chambre basse du Parlement), le 28 octobre.
« L’ampleur de ces mesures d’austérité – au moment où la récession atteint le creux de la vague et alors que les revenus continuent à baisser – illustre à quel point les finances publiques ont souffert de la chute des cours du pétrole », écrit le Financial Times. Le même phénomène a conduit les Etats du Golfe à revoir leurs dépenses à la baisse. « Si ce projet de budget est adopté, il pourrait ouvrir la voie à une période au cours de laquelle les dépenses militaires russes en termes réels diminueront », observe Julian Cooper, spécialiste des dépenses militaires russes à l’université de Birmingham. Selon ses calculs, celles-ci pourraient baisser de 15 % par rapport à 2015.
Dans l’optique de ramener le déficit budgétaire de 3,7 % du PIB cette année à 1,2 % en 2019, le budget prévisionnel table sur une réduction de 1 % de la totalité des dépenses au niveau fédéral en 2017, 1,3 % en 2018 et 0,33 % en 2019. « Cette dégradation rapproche un peu plus la Russie des pays du tiers-monde », constatait le quotidien économique russeVedomosti, repris par le FT.
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| Etudes & documents |
L’explosion du nombre de décès par cancer chez les femmes. Dans un rapport publié mercredi par la revue médicale britannique The Lancet, des spécialistes avertissent qu’en 2030 le nombre de femmes diagnostiquées avec un cancer du sein pourrait presque doubler, pour atteindre 3,2 millions par an (contre 1,7 million par an ces dernières années). Pour le cancer du col de l’utérus, le nombre de diagnostics pourrait augmenter d’au moins 25 %, à plus de 700 000 d’ici à 2030, « principalement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ». « La vaccination systématique contre les papillomavirus (VPH) des filles dans les pays les plus pauvres au cours des quatre prochaines années pourrait prévenir 600 000 futurs décès par cancer du col de l’utérus », selon les auteurs. Ils plaident pour un investissement à la hauteur des enjeux (prévention, dépistage, vaccination et traitements) dans les pays en développement. Pour le cancer du sein, la différence en matière de taux de survie entre les pays riches (France, Allemagne, Etats-Unis) et des pays comme l’Afrique du Sud ou l’Inde (de plus de 80 % à 50 % environ) met en lumière les « énormes inégalités d’accès à la prévention, à la détection précoce et aux traitements ».
L’impact du braconnage des éléphants sur le tourisme africain. Mettre fin au massacre des éléphants pour leurs défenses pourrait accroître de 25 millions de dollars (23 millions d’euros) les revenus annuels du tourisme en Afrique, ce qui ferait plus que compenser le coût de la lutte contre le braconnage. Cette somme est faible par rapport à la valeur estimée du marché noir de l’ivoire en Chine, mais représente tout de même environ un cinquième des revenus touristiques des parcs de quatorze pays où vivent la moitié des éléphants d’Afrique, précise l’étude parue dans la revue Nature Communications. Le manque à gagner pour le tourisme africain du fait du braconnage est « substantiel » et « plus élevé que les sommes nécessaires pour mettre un terme au déclin des éléphants en Afrique de l’Est, de l’Ouest et australe ». La protection des éléphants est donc « une décision d’investissement sage pour les pays des régions de savane en Afrique ».
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| À lire sur Le Monde.fr |
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La croissance européenne tient bon, malgré le Brexit
Entre juillet et septembre, le PIB de la zone euro a crû de 0,3 % par rapport au trimestre précédent.
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| Source Le Monde.fr |
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