1 novembre 2016
Publications
La Raison n°615 chez nos abonnés
L’Editorial du président
Gentioux - 11 novembre 2016 : Guerre à la guerre
Les célébrations centenaires bien pensantes de la boucherie impérialiste de 1914-1918 se poursuivent. Dans le numéro précédent, je me faisais l’écho du scandale inouï de l’interdiction de chanter la chanson de Craonne tentée par le Secrétaire d’État Jean-Marc Todeschini, lors de la commémoration de la bataille de la Somme à Fricourt. Vous lirez, ce mois-ci, la rubrique consacrée à cette nouvelle infamie, et la lettre ouverte qu’adresse la Libre Pensée, sous la plume de Christian Eyschen, à ce personnage.
Nous, Libres Penseurs, avec les organisations qui partagent notre combat pour la réhabilitation des Fusillés, nous irons en masse à Gentioux ce 11 novembre. Nous irons à Gentioux devant l’émouvante statue de l’écolier en blouse qui tend le poing. Devant ce monument, jamais inauguré officiellement, haï des sabre-peuples. Car oui, il faut rappeler la terrible année 1916, point culminant dans la barbarie de cette guerre mondiale
1916, c’est l’année de l’interminable bataille de Verdun, commencée le 21 février et terminée le 16 décembre. Dix mois de tranchées, de pilonnages d’artillerie, de mitraille hachant des centaines de milliers de jeunes vies. 700 0000 pertes dues à 80% à l’artillerie. 70% du contingent français y passe par roulement. Rares sont les familles qui n’ont pas eu un aïeul à Verdun.
1916, c’est aussi l’année de la bataille de la Somme, dont l’article de notre journal rappelle l’horreur : 443 070 victimes dans les deux camps, aucun gain de territoire décisif, une sorte d’horrible et macabre match nul étendu sur cinq mois. Verdun et la Somme, deux taches sanglantes sur l’histoire du monde.
1916, c’est l’année de l’interminable bataille de Verdun, commencée le 21 février et terminée le 16 décembre. Dix mois de tranchées, de pilonnages d’artillerie, de mitraille hachant des centaines de milliers de jeunes vies. 700 0000 pertes dues à 80% à l’artillerie. 70% du contingent français y passe par roulement. Rares sont les familles qui n’ont pas eu un aïeul à Verdun.
1916, c’est aussi l’année de la bataille de la Somme, dont l’article de notre journal rappelle l’horreur : 443 070 victimes dans les deux camps, aucun gain de territoire décisif, une sorte d’horrible et macabre match nul étendu sur cinq mois. Verdun et la Somme, deux taches sanglantes sur l’histoire du monde.
Guerre à la guerre !
Alors, bien sûr, tous à Gentioux, devant l’écolier levant le poing voulu par Jules Coutaud et son Conseil municipal, et réaffirmons ensemble : « Maudite soit la guerre » en chantant la chanson de Craonne, hymne de l’antimilitarisme. Messieurs les gouvernants, plus que jamais va-t-en guerre, que célébrerez-vous en 2017 ? Les mutineries de 1917 ou leur répression ? La nouvelle fournée de Fusillés pour l’exemple, succédant à celle de 1914, qui, comme eux, attendent toujours leur réhabilitation, ou leurs exécutions ? Le soulèvement historique du peuple russe, de février à octobre pour le pain, la paix, la liberté, ou la répression des mutins de la Courtine ? Pour notre part, comme nous l’avons fait au colloque de Saint-Nazaire, nous rendrons hommage aux révoltés, réfractaires, objecteurs, mutins, à tous ceux qui, avec leurs moyens, ont tenté de s’élever contre la machine de guerre. Contre la guerre impérialiste, ce qui est en cause, c’est le droit de rester un citoyen, même sous l’uniforme, nous ne nous lasserons jamais de le répéter.Guerre à la guerre !
Nous allons poursuivre la série de colloques dont nous avons promis qu’ils marqueraient d’une manière exemplaire les quatre années de commémorations officielles. Ce mois de novembre, va se tenir le quatrième d’entre eux intitulé « La guerre contre les nations, la guerre entre les nations », car le combat antimilitariste est de tous les temps. Son actualité est brûlante. Le colloque établira comment cette guerre déchirant l’Europe, servit aussi à redécouper, à démanteler, à asservir nombre de nations européennes dans les Balkans, dans l’Est de l’Europe et dans les restes de l’Empire ottoman, jusqu’en Chine ou : comment la guerre d’hier a préparé celles d’aujourd’hui.D’actualité, l’antimilitarisme, hélas ! Vous découvrirez aussi dans ce numéro comment se met en place une nouvelle version du protocole armée-jeunesse. Il a été signé par la ministre de l’Education Nationale, fossoyeuse souriante de l’Ecole républicaine, le ministre de la Défense, le «patriote» Jean-Yves le Drian, et le sémillant Le Fol, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement. Il ne s’agit rien moins que d’associer les élèves à la démarche de Défense ! Les treillis dans l’École pour une version, en apparence soft, de l’embrigadement. On prépare la population à la guerre en instrumentalisant les enfants. Bas les pattes devant la jeunesse !
Guerre à la guerre !
Oui, nous serons à Gentioux, et pas seulement. Les liens étroits qui ont été tissés un peu partout en France avec les autres organisations pacifistes, antimilitaristes et des droits de l’Homme, avec les Anciens combattants qui refusent de nouvelles boucheries, justifient que tous les rassemblements locaux mis en place depuis de nombreuses années maintiennent et réussissent leurs propres manifestations, fut-ce au prix de quelque décalage dans la date. Que les multiples associations créées autour des monuments, des tombes, des plaques commémoratives aient leur expression. La Libre Pensée est en capacité de le réaliser, et dans ce mouvement, de collecter largement les fonds permettant d’ériger le monument à la gloire des Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 sur la ligne de front. Cette statue marquera la réhabilitation des Fusillés par les citoyens, à 75% favorables à la chose, car nous sommes la République !
Réhabilitation de tous les Fusillés pour l’exemple !
Que maudite soit la guerre ! Tous à Gentioux !
Jean-Sébastien Pierre,
Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée
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