SAVOIE
Lhomme: « Hollande n'a aucun état d’âme »
Parisien à la ville, le journaliste Fabrice Lhomme passe toutes ses vacances au Châtelard-en-Bauges, en Savoie. Photo Le DL/S.G.
Fabrice Lhomme, co-auteur du livre dans lequel se confie le chef de l’Etat, « Un président ne devrait pas dire ça… », publié chez Stock, s'est confié, dans sa maison des Bauges
Fabrice Lhomme, co-auteur avec Gérard Davet du livre évènement « Un président ne devrait pas dire ça… », se réfugie dans sa maison en Savoie, dès qu’il est en vacances. Deux semaines après la sortie de ce pavé de 662 pages dans lequel François Hollande se livre comme il ne l’a jamais fait, nous avons rencontré le journaliste d’investigation du « Monde », chez lui, dans les Bauges.
Comment avez-vous réussi à convaincre François Hollande ?
« En 2011, alors qu’il n’était pas encore élu, nous lui avons proposé de le suivre durant son quinquennat. Avec nos conditions : pas de langue de bois, pas de off ni de relecture et sans conseillers. Nous avons eu une soixantaine d’entretiens dans son bureau à l’Elysée, mais aussi des diners dont plusieurs chez nous. »
Savait-il que le livre sortirait à quelques mois de la présidentielle ?
« Bien sûr. C’était même la seule question récurrente qu’il nous posait. Il nous disait : ne le faites pas trop tard. Après il y aura la campagne, d’autres livres. Il a compris qu’on voulait faire un livre sérieux, avec des journalistes sérieux étiquetés “anti-sarkozyste”, à mon avis à tort. Au fil des ans, alors que son impopularité montait, il s’est même raccroché à nous en se disant qu’il y aurait au moins un livre de fond sur son quinquennat. »
Pensez-vous que François Hollande va se représenter ?
« S’il a zéro chance, il n’ira pas. Aucune chance pour lui, c’est Juppé qui triomphe à la primaire à droite, au plus fort dans les sondages. Le risque, c’est que sa majorité s’effrite, qu’il ne soit plus soutenu. Il y a déjà une fronde à cause du livre. Le plus gros danger pour lui, c’est d’être complètement lâché, plus que les éléments extérieurs. Sarkozy nous a dit “Hollande c’est un faux gentil, c’est un vrai méchant.” Certains de ses amis l’ont découvert à travers ce livre. C’est pas un “oui oui”. Il n’a aucun état d’âme, y compris vis-à-vis de ses proches. »
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans Le Dauphiné Libéré de ce samedi 29 octobre
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