L'ECONOMIE
Lundi 31 octobre 2016
Le traité CETA signé, un avenir en pointillé |
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le premier ministre slovaque, Robert Fico (qui a pris la présidence tournante de l’Union européenne en juillet), posent ensemble après la signature officielle de l’accord CETA, le 30 octobre. THIERRY MONASSE / AFP
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C’est aux environs de 14 heures, dimanche, que le traité de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Canada (CETA), décrit comme« historique » par tous les participants, a finalement été entériné. Les chefs d’Etat européens, absents, étaient représentés par le président du Conseil, Donald Tusk. Lors de la conférence de presse qui a suivi la signature, M. Tusk, ainsi que le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ont souligné tous les bienfaits présumés de l’accord : fin des barrières douanières, relance des investissements, création d’emplois « de meilleure qualité », défense des services publics et de la protection de l’environnement… « Je suis vexé qu’on ait pu penser que nous voulions sacrifier les droits des travailleurs », a déploré M. Juncker. Le CETA, qui vise essentiellement à supprimer les droits de douane avec un pays ami, à partir du moment où le volume d’échanges représente 1,6 % de ses importations et 2 % de ses exportations, a suscité un vif emballement politique.
Pendant plusieurs jours, la discorde entre le Parlement de Wallonie, région francophone de Belgique, et le gouvernement fédéral belge a paralysé sa signature, écornant la crédibilité de l’UE. Devenus porte-voix des opposants au CETA, les Wallons redoutaient ses conséquences sur leur agriculture, le droit du travail et les normes environnementales. Ils s’inquiétaient surtout de la possibilité offerte à une multinationale d’attaquer un Etat qui adopterait une politique publique contraire à ses intérêts. Pas question de laisser un tribunal privé arbitrer ces différends, ont répété les anti-CETA wallons. Un« compromis à la belge » a finalement été scellé jeudi : la Belgique demandera à la Cour de justice de l’UE de vérifier la conformité de ce tribunal avec le droit européen. Le traité doit désormais être ratifié par le Parlement européen (au début de 2017) et par celui du Canada avant d’entrer en application partielle et provisoire. L’UE fera alors face à un autre défi : la nécessaire ratification par 38 parlements nationaux et régionaux de ses Etats membres, afin qu’il devienne définitif. Un processus qui pourrait s’étaler sur plusieurs années.
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Camouflet majeur pour Uber au Royaume-Uni. La justice britannique a donné raison vendredi à deux chauffeurs de véhicules Uber qui avaient intenté une action contre la plate-forme de transports, l’accusant de ne pas respecter le droit du travail. Les plaignants réclamaient de pouvoir bénéficier de vacances, d’indemnités en cas de congés maladie et du salaire minimal garantis par le droit du travail britannique. Uber a aussitôt annoncé qu’elle interjetait appel de cette décision. Des actions en justice similaires sont en cours dans d’autres pays. En France, la Sécurité sociale poursuit Uber pour requalifier en salariés ses chauffeurs, aujourd’hui considérés comme des indépendants, faisant valoir qu’il existe un « lien de subordination » entre eux et la plate-forme.
Le résultat de Tepco dévisse. Le bénéfice net de la compagnie d’électricité japonaise Tepco, dont le nom a fait le tour du monde depuis l’accident nucléaire de Fukushima, en mars 2011, a dévissé de 66 % au premier semestre de 2016, plombé par une baisse des recettes et de nouvelles charges liées à la catastrophe. Totalement privé des dix-sept réacteurs qu’il exploitait dans les provinces de Fukushima (Nord-Est) et Niigata (Nord-Ouest), le fournisseur de courant de la mégapole tokyoïte facture toujours plus cher l’électricité aux clients pour limiter ses pertes.
Feu vert au chantier de CDG Express. La commission chargée de l’enquête publique sur la liaison ferroviaire CDG Express, qui doit relier à partir de 2023 l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle au centre de Paris en vingt minutes, a émis dimanche un avis favorable concernant le projet. Les enquêteurs ont toutefois exprimé deux réserves qui devront être prises en compte, sur le financement et sur l’impact du nouveau train sur le fonctionnement des lignes existantes. Le chantier a été confié à SNCF Réseau et Aéroports de Paris.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
La foodtech, une révolution à venir dans les assiettes |
Selon Technomic, un cabinet de conseil spécialisé dans l’alimentaire, 42 % des consommateurs américains mangent du tofu ou des burgers végétariens à l’occasion (sur la photo, un burger vegan). JUSTIN MAXON POUR M LE MAGAZINE DU MONDE
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Dans la Silicon Valley, terre californienne des microprocesseurs et des lignes de code, une myriade de start-up a vu le jour ces dernières années. Et toutes ont pour point commun d’être nées du mariage entre le secteur agroalimentaire et les nouvelles technologies, à l’instar d’Impossible Foods, fondé en 2011 par Patrick Brown, qui tente de séduire les végétariens sans faire fuir les carnivores. Son « Impossible Burger » ne contient pas le moindre gramme de viande, mais il a tout du hamburger classique, même le goût. « La recette de Patrick Brown à base de blé, noix de coco, pomme de terre et racine de soja a su convaincre des investisseurs, dont Bill Gates. Sa start-up a déjà levé plus de 180 millions de dollars », relate Le Temps.« Avec la hausse de la demande en viande et la croissance rapide de la population mondiale, nous devons trouver un meilleur moyen de nourrir tout le monde avec une alimentation abordable et nourrissante qui pèse moins sur notre environnement », avance Lance Ignon, le porte-parole de la société. Le processus de fabrication utiliserait trois fois moins d’eau et seulement un douzième des terres nécessaires à la production de viande bovine. Memphis Meats, qui développe de son côté de la viande à partir de cellules animales, affiche des ambitions similaires. « L’agriculture actuelle détruit notre santé, l’environnement et les animaux. Nous sommes capables de produire de la viande plus sûre et meilleure pour la santé tout en réduisant significativement les émissions de gaz à effet de serre », annonce son patron, Uma Valeti. Mais la révolution devra attendre, car les coûts de production restent très élevés. M. Valeti prévient : « Il va falloir de la recherche et développement pour y arriver. »
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Etudes & documents |
L’état des lieux des pluriactifs en France. En 2014, la France comptait 1,39 million de pluriactifs, ou slashers, c’est-à-dire des personnes cumulant au quotidien plusieurs activités, selon une étude publiée par la Dares, service des statistiques du ministère du travail. Elle distingue deux types de pluriactifs : 453 000 « pluri-employeurs », des salariés qui exercent une même profession pour plusieurs employeurs, et 933 000 « pluri-professions », qui exercent plusieurs professions pour un ou plusieurs employeurs. Les pluri-employeurs sont« majoritairement des femmes » (80 %) et la plupart exercent dans le secteur tertiaire (93 %). Ce profil regroupe beaucoup d’employées de maison, d’aides à domicile ou d’aides ménagères. De leur côté, les salariés pluri-professions, moins féminisés (54 % de femmes, 46 % d’hommes), « exercent des professions plus qualifiées, souvent proches de leur profession principale » : la moitié sont des cadres ou des professions intermédiaires.
Le top 10 des polluants les plus néfastes. Les polluants toxiques présents dans l’environnement ont un impact sur la santé de plus de 200 millions de personnes dans le monde. Et près de 9 millions de personnes en meurent chaque année, un chiffre plus élevé que celui des victimes du tabac (6 millions de morts par an), selon le rapport de deux ONG, Green Cross Suisse et Pure Earth. L’étude établit les calculs en nombre d’années de vie perdues (mort précoce, handicap ou maladie liés aux polluants). Dans les 49 pays passés au crible, le plomb caracole en tête des éléments les plus dévastateurs – le recyclage inapproprié des batteries au plomb menace jusqu’à 4,8 millions d’années de vie – devant les activités minières (jusqu’à 2,6 millions), suivies de près par les fonderies de plomb (jusqu’à 2,5 millions). Viennent ensuite les tanneries (chrome), l’orpaillage artisanal (mercure), les décharges industrielles et municipales, les sites industriels, l’industrie chimique et manufacturière et la filière industrielle.
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À lire sur Le Monde.fr |
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Le diesel : mal-aimé, mais parti pour durer
Tout le monde médit de lui, mais ce carburant à la mauvaise réputation n’est pas près de disparaître du paysage. Le cheval blanc Hybride et la fée Electricité ont encore du chemin à parcourir avant de s’imposer.
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Source Le Monde.fr |
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