1
Oct
2016
La Deutsche Bank peut entraîner un cataclysme financier et économique mondial
Je trouve ça drôle quand les types découvrent le problème de la DB – alors qu’elle n’est pas super différente de beaucoup de nos grosses banques…
Je me suis battu en vain en 2013, alors j’attends tristement inéluctable…
La Deutsche Bank, bombe à retardement au coeur de l’Europe
Source : Pascal Riché, pour L’Obs, le 27 septembre 2016.
Le cours boursier de la principale banque allemande s’est effondré. Angela Merkel aurait indiqué cet été qu’elle n’entendait pas la sauver, mais aurait-elle vraiment le choix en cas d’accident ?
Le 6 juillet dernier, un gourou des marchés obligataires Jeff Gundlach, fondateur de la société d’investissement DoubleLine Capital déclarait à l’agence Reuters, lugubre :
“Les banques sont en train de mourir et les décideurs politiques ne savent pas quoi faire… Attendez que l’action de la Deutsche Bank passe sous les 10 et les gens vont commencer à paniquer.”
On y est presque. Lundi, l’action, qui avait dépassé 100 euros en 2007, est tombée à 10,5 euros, après une chute de 6% dans la journée. Les Allemands, qui pendant des mois ont pointé du doigt la fragilité des banques italiennes, prennent conscience qu’ils sont assis sur une bombe à retardement made in Germany. Ce qui ne laisse pas de surprendre : l’Allemagne n’est-elle pas la patrie de la vertu financière et des comptes bien tenus ?
La Deutsche Bank, naguère considérée comme l’institution bancaire la plus solide d’Europe, pourtant, va tranquillement vers le mur, et les décideurs politiques ne savent toujours pas quoi faire. Les Etats-Unis lui ont donné le coup de pied de l’âne en exigeant d’elle une amende de près de 14 milliards de dollars (soit 85% de sa valeur boursière !), pour le rôle qu’elle a joué dans le scandale du financement immobilier de 2008. Mais son cours boursier n’a pas attendu cette terrible annonce pour chuter : il a été divisé par trois en un an. Le montant des actifs à risque de la banque est estimé à 400 milliards d’euros – pour un bilan de 1.500 milliards.
Merkel sur une ligne dure
En février, le patron de la Deutsche Bank John Cryan, un Britannique, avait annoncé que celle-ci était “aussi solide que le roc” (une sortie qui avait plutôt eu pour effet d’inquiéter les investisseurs), avant d’annoncer cinq mois plus tard une baisse du produit net bancaire et des profits. Entre-temps, en juin, le FMI avait déclaré que la Deutsche Bank représentait un risqué bien plus élevé que les autres, du fait de son imbrication dans le système financier global.
Ce week-end, le magazine “Focus” a ajouté une dose de chaos au chaos, en indiquant que, selon des sources proches du gouvernement, la chancelière ne comptait pas aider la banque dans ses négociations avec le Département de la justice américain, et excluait tout sauvetage gouvernemental de celle-ci. Comment pourrait-elle défendre le contraire, alors que l’Allemagne proteste à l’idée que le gouvernement italien puisse venir en aide à ses banques malades, à commencer par la Banca Monte dei Paschi di Siena ? Alors qu’elle a laissé les banques grecques dérailler –qu’on se souvienne des distributeurs automatiques de billets qui avaient été fermés en 2015 ?
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Comment Deutsche Bank a une nouvelle fois joué des tours aux marchés, par Vincent Branchet
Source : Investir, Vincent Branchet, 30-09-2016
Nouvel épisode de la saga Deutsche Bank. La banque aurait perdu, selon Bloomberg, certains clients hedge funds. D’abord affectés par la nouvelle, les marchés se sont repris dans la journée, grâce au pétrole et un nouveau rebondissement du côté de la banque allemande, et terminent en hausse.
Voilà maintenant une semaine que le feuilleton Deutsche Bank bat son plein. Mise en cause par la justice américaine dans une affaire qui remonte à la crise des subprimes, au sujet de la commercialisation de produits financiers adossés à des prêts immobiliers, la première banque allemande avait pour épée de Damoclès une amende de plus de 14 milliards de dollars. Craignant la faillite, ou tout du moins une augmentation de capital, de nombreux investisseurs ont pris la fuite, envoyant l’action sous ses planchers historiques à Francfort. Quand Bloomberg a publié, jeudi soir, une dépêche déclarant que plusieurs gros clients (hedge funds) de la banque avaient transféré leurs fonds chez la concurrence, la frayeur s’est propagée partout sur les marchés vendredi matin.
Deutsche Bank perdait ainsi 9% supplémentaires en début de séance, malgré la contre-attaque de son porte-parole, qui a affirmé que la « vaste majorité » des 200 clients continue d’avoir confiance « dans la stabilité financière, l’environnement économique, l’issue du litige avec le département américain de la Justice et les progrès en matière de stratégie ». Puis les choses se sont calmées, notamment avec la diffusion interne d’une lettre écrite par le directeur général, John Cryan, qui s’est voulu très rassurant. Les analystes de Goldman Sachs ont également volé au secours de l’institution en évoquant un recours possible auprès de la BCE. En cette fin de trimestre, certains analystes ont par ailleurs suggéré l’éventualité du rachat des positions vendeuses, par sécurité. En toute fin de séance, l’AFP a relayé une information selon laquelle un accord pourrait être trouvé aux Etats-Unis pour un montant réduit à 5,4 milliards de dollars. Le titre a effacé toutes ses pertes initiales et termine même en forte hausse, de 6,39% à Francfort.
Des pertes limitées grâce au pétrole, entre autres
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«La Deutsche Bank peut entraîner un cataclysme financier et économique mondial »
Source : Libération, Virrorio De Filippis, 30-09-2016
La Deutsche Bank, première banque allemande et l’un des géants bancaires mondiaux, fait l’objet depuis quelques jours d’une défiance accrue des marchés, qui a connu une aggravation ce vendredi. Dans l’Hydre mondiale, paru en mai 2015 (1) et dans lequel il fait parler des données chiffrées inédites, François Morin, professeur émérite de sciences économiques à l’université de Toulouse, montre comment cet établissement et la trentaine d’autres de taille mondiale constituent un oligopole qui est tout sauf d’intérêt public.
Le cours de Bourse de la Deutsche Bank, et du secteur bancaire en général, ne cesse de reculer. Au-delà de ces mouvements erratiques des cours, faut-il s’inquiéter ?
Oui, car la Deutsche Bank est non seulement une des toutes premières banques européennes, mais elle est surtout ce qu’on appelle une banque systémique au sens où l’a défini le G20 de Cannes ennovembre 2011, quelques années après la faillite de la banque américaine d’investissement Lehman Brothers. Nous sommes dans ce moment où, comme Lehman Brothers en son temps, la Deutsche Bank peut entraîner un cataclysme financier et économique mondial. C’est d’ailleurs ce G20 de Cannes qui dresse pour la première fois une typologie de ces banques systémiques. Et de ce point de vue, la Deutsche Bank correspond, hélas, parfaitement bien aux deux éléments qui caractérisent une banque qualifiée de systémique. Un a taille est énorme, et, deux, si elle venait à s’effondrer, elle ne manquerait pas d’entraîner avec elle d’autres banques, puisque ces banques sont toujours interconnectées.
Mais comment la Deutsche Bank en est-elle arrivée à une telle situation de vulnérabilité ?
Bien sûr, la raison invoquée le plus souvent depuis les dernières semaines est cette fameuse menace américaine qui lui serait infligée. On parle d’une amende de 14 milliards de dollars [12,5 milliards d’euros, ndlr]. De quoi s’agit-il au juste ? Revenons avant 2007, avant la faillite de Lehman Brothers. Depuis des années, la Deutsche Bank fait alors ce que font de nombreuses autres grandes banques, notamment aux Etats-Unis : elle achète à ceux qui les fabriquent des titres financiers représentatifs de ces fameux crédits subprimes [emprunts accordés à des ménages modestes, plus risqués pour le prêteur (et à meilleur rendement) que ceux accordé à la catégorie «prime»]. Elle les achète puis les revend. Or elle les a vendus en sachant pertinemment qu’ils étaient toxiques, même s’ils étaient notés triple A par les agences de notations. Et la justice américaine a prouvé aujourd’hui que cette banque revendait ces crédits, ces titres financiers, en sachant parfaitement qu’ils étaient toxiques, que les ménages américains à qui ces crédits avaient été accordés étaient en réalité insolvables.
Cette tromperie et l’amende qui en découle suffiraient-elles à vraiment fragiliser ce mastodonte bancaire qu’est la Deutsche Bank ?
Non, bien sûr. Certes l’amende est importante, mais elle n’est pas encore honorée par la Deutsche Bank. Et si d’aventure cette dernière devait payer, ce sera pour un montant nettement inférieur à ces 14 milliards de dollars. En fait, la Deutsche Bank est structurellement fragile. La part des créances douteuses, qu’il faut donc provisionner, ne cesse d’augmenter. On parle de près de 400 milliards d’euros, dont plus de 200 sont qualifiés de douteux.
Est-ce nouveau ?
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Ls interconnections de la Deutsche Bank (vous les voyez bien les banques françaises “super solides” ?)
Source : FMI
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