Afrique du Sud«Fees must fall !» Les frais d’inscription universitaires doivent tomber !
Article paru dans la Tribune des travailleurs du 28 septembre 2016
Interview de Mandla Phangwa, jeune militant d’Azanie (Afrique du Sud), délégué à la conférence de Mumbai
UNE NOUVELLE VAGUE de manifestations d’étudiants (essentiellement noirs) contre l’augmentation des frais d’inscription à l’université vient de débuter. Quelle est la signification de ce mouvement qui entre en lutte contre le gouvernement de l’ANC ?
Mandla Phangwa : Le secrétaire général de l’ANC, Gwede Mantashe, vient de déclarer : « Je ne suis pas ministre de l’Éducation. Si je l’étais, mon premier réflexe serait de fermer les universités. Pour six mois. Et je les rouvrirais après six mois et je fermerais les résidences universitaires pour six mois. Après une année, ils (les étudiants) sauraient combien c’est important pour leur avenir de faire des études supérieures. Ils ne font pas de faveur à quiconque en étudiant. »
Tel est le point de vue du parti au pouvoir sur le combat des étudiants contre les frais d’inscription. Un tel comportement hostile à la jeunesse et à la classe ouvrière noires nous rappelle celui du régime précédent qui était dirigé par le Parti national blanc (le régime raciste de l’apartheid – NDLR). Le combat pour la gratuité de l’enseignement s’oppose à la politique du gouvernement ANC orientée sur le profit et l’exploitation de la majorité laborieuse noire.
En même temps, les divisions dans l’Alliance tripartite (1) continuent de s’approfondir, notamment entre le président Jacob Zuma et son ministre de l’Enseignement supérieur, Blade Nzimande. Car Zuma a pris l’initiative d’une manœuvre populiste en ordonnant au Trésor et au ministère de l’Enseignement supérieur de trouver les fonds pour que les frais d’inscription n’augmentent pas sur l’année 2016- 2017. A l’inverse, le ministre de l’Enseignement supérieur déclare qu’il faut une augmentation démesurée de 8 % sur les frais de scolarité à l’université, ce qui a suscité des protestations dans les universités.
Justement, les étudiants font face à un ministre, Blade Nzimande, qui est aussi le secrétaire général du Parti communiste (SACP), membre de la coalition au pouvoir…
Mandla Phangwa : L’alliance tripartite au pouvoir est au bord de l’implosion. D’un côté, les directions du SACP et de la COSATU ont promis leur soutien au secrétaire général du SACP, le ministre de l’Enseignement supérieur Blade Nzimande, qui a annoncé l’augmentation des frais d’inscription. De l’autre, il y a une situation confuse à l’intérieur de la Ligue de la jeunesse communiste d’Afrique du Sud (YCLSA) sur la question : faut-il défendre le secrétaire général du SACP ou bien faut-il défendre les revendications des étudiants ?
(1) Alliance gouvernementale composée de l’ANC, du Parti communiste (SACP) et de la direction de la centrale syndicale COSATU.
Lire la suite dans la Tribune des travailleurs du 28 septembre 2016.
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