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dimanche 17 juillet 2016

Valls : "C’est difficile à dire, mais d’autres vies seront fauchées. Ce sera long"



Interview

Valls : "C’est difficile à dire, mais d’autres vies seront fauchées. Ce sera long"

INTERVIEW - Le Premier ministre Manuel Valls revient dans le JDD sur l'attentat de Nice et ses conséquences. Extraits.
Manuel Valls avant le conseil de défense samediA paraitre dans leJDD
Manuel Valls avant le conseil de défense samedi. (Reuters)
Contrairement à Bernard Cazeneuve et à certains responsables policiers, vous avez immédiatement dit queMohamed Lahouaiej Bouhlel était un islamiste radicalisé, d’où venait votre certitude?
 On a prétendu vendredi qu’il y avait une divergence entre Bernard Cazeneuve et moi, bien au contraire! L’attaque terroriste du 14-Juillet est l’expression même de ces nouveaux modes opératoires. Soyons précis : à l’heure où nous parlons, les antécédents du terroriste ne permettent pas de dire qu’il a eu un passé djihadiste. Mais dans le même temps, son mode opératoire répond point par point aux injonctions de l’État islamique: cibler une période symbolique (le 14-Juillet), faire le plus grand nombre de victimes, utiliser tous les moyens à disposition (un couteau, une voiture, un camion) pour assassiner des innocents. La revendication, samedi matin, de l’État islamique, la radicalisation rapide du tueur viennent confirmer le caractère islamiste de cette attaque.
Cet attentat pouvait-il être empêché, comme l’affirment certains leaders de l’opposition?
 Certains politiques irresponsables disent que cet attentat était évitable. Mais le risque zéro n’existe pas. Dire le contraire, c’est mentir aux Français. J’ai toujours dit la vérité sur le terrorisme : on nous mène une guerre, il y aura de nouveaux attentats. C’est difficile à dire, mais d’autres vies seront fauchées. Ce sera long. Je comprends les interrogations, les colères des proches des victimes, qui se demandent : quand cela cessera-t-il? Quand les mettra-t-on hors d’état de nuire? Nous leur devons la vérité. L’enquête fera toute la lumière. Mais je ne veux pas de polémiques inutiles. Les services de l’État et la ville de Nice avaient préparé ensemble ce 14-Juillet, comme ils avaient préparé le carnaval ou l’Euro. Trois réunions associant les forces de l’ordre et la Ville ont été organisées pour la préparer. 64 fonctionnaires de la police nationale et 42 agents de police municipale étaient déployés sur cette manifestation, en plus de l’activité normale sur le reste de la ville. Et 20 militaires de l’opération Sentinelle – soit cinq patrouilles – avaient également été mobilisés. Si Christian Estrosi, ancien maire de Nice, avait le moindre doute, il pouvait demander l’annulation du feu d’artifice. Il ne l’a pas fait. Il y a une différence nette entre la dignité d’Anne Hidalgo après les attentats de janvier et de novembre et l’attitude de Christian Estrosi. Le rôle des responsables politiques c’est d’être dignes. Si certains dans l’opposition s’y refusent, si même ceux qui étaient considérés comme modérés participent à cette dérive démagogique, c’est très grave. Les Français ne l’accepteront pas.
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samedi 16 juillet 2016

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