LE BILLET
Bernard Tapie, encore ruiné !
Le voici à nouveau sur la paille. Hier, la Cour de cassation a cassé l’arbitrage rendu en sa faveur contre le Crédit lyonnais. Ses « liens étroits » avec l’un des juges-arbitres constituent « une fraude » qui annule la procédure. Bernard Tapie doit donc rembourser, dans les plus brefs délais, les 404 millions qui lui furent versés. Pour Christine Lagarde, ministre de l’Économie à l’époque des faits, on verra plus tard.
L’interminable feuilleton politico-judiciaire, « Plus belle la vie » façon Kafka, repart au point zéro. Ministre de Mitterrand puis pensionnaire aux Baumettes, le populaire « Nanard » aura tout connu. Rarement personnage tomba si bas pour remonter si haut, et vice versa. Sa capacité à rebondir, au prix d’un formidable culot, finira-t-elle pas s’user ? Même le comte de Monte-Cristo, son héros favori, ne réussit à s’évader qu’une fois. Mais l’évasion des capitaux offre davantage de perspectives. La magistrature pourrait s’user, elle-aussi, à récupérer l’argent qu’elle lui réclame…
Drôle de destinée quand même. Au lendemain du Brexit, l’homme d’affaires s’autorisait encore une fine analyse : « Je vous annonce une véritable catastrophe. La Grande Bretagne, qui vit dans l’illusion de ce qu’elle a été, court à la ruine ». Cette prophétie risque de s’appliquer à son propre cas, lui dont « l’empire » n’est plus qu’un lointain souvenir. Que faire, maintenant qu’on le somme de passer à la caisse pour rendre ses derniers jetons ? En bon spécialiste du foot, il tentera peut-être de « jouer la montre ». À 73 ans, néanmoins, la stratégie n’offre aucun gage de succès.
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